Une barrique énorme. De celles que l'on utilise pour laisser vieillir le vin pendant plusieurs dizaines d'années.

Il y a autre chose que de la lie dedans ?

Pas de lie, de l'eau croupie

Javier haussa ses sourcils de surprise avant de se reprendre, esquissant même un sourire.

« Un homme sait lorsqu'une femme lui est inaccessible. »
« Il repère aussi facilement les femmes capables de lui faire trancher la tête en un claquement de doigts. »
« Je ne tenterai rien sur la royana. Pas même en rêves ! »


« J'aime bien cette idée de représentation privée donnée par la troupe Templier. »

Il se frotta le menton du plat de son index durant quelques secondes, pensif.

« Elle avait l'air effondrée lors de la soirée d'investiture de Dondo. »
« Elle ne sait peut-être pas que l'Ordre de la Fille n'est pas encore perdu, et que de nombreux hommes sont encore prêts à se battre pour le défendre... »

« Nous pourrions même lui faire passer des messages implicites durant ce spectacle, sans que personne d'autre ne s'en aperçoive. »

Étienne continue sa visite spéléologique dans la pièce,
à la limite de la portée de sa corde.

Il espère trouver des indices, quelque chose d'incongru.
Déjà, il a remarqué que le vieux Roya
venait à la tour pour boire, pas pour voir...

la poulie, la corde, la cuve ...
C'est un dispositif pour ... tremper/plonger quelque chose de lourd

Il a du sang seché dans la cuve ou sur les cordes et poulies ?

non

Étienne attend de savoir si les filles peuvent venir.
Une barrique... du métal fondu ?

« Penses-tu qu'il a besoin de notre aide ? »

« Bien sûr. J'ai hâte de te voir travailler. »

« Juste éloigne les gardes. » Je caresse sa taille, l'embrasse.

Sa tête sur ma poitrine, il me regarde les yeux. « Le Bâtard renforce ton emprise. »

« Chut ! T'es trop malapprise. »

« Et toi, une pleurnicharde ! »

« Chiche ! Juste éloigne les gardes. »

« Le Bâtard renforce ta maîtrise. »

« Bon sang, quel démerdarde ...
Avec la Fille, mon passage est comme la brise,
Du Bâtard, qui a besoin de sauvegarde ? »

« Heu ? Au-dessus, le pillard !
Allez, donnez-lui sa reprise. »

« Je y vais ! Prêt pour la traîtrise. »

« Ô, comme je t'aime, ma petite fille. »

« Et toi pareil, mon bâtard androgyne. »

Kateryna escalade la tour et chuchote à Étienne : « Hou là, avez-vous besoin de l'aide ? »

Je soupire profondément : « Moi, je veux la même chose ... mais Dondo bloque notre chemin. Il détient les clés de toute implication artistique avec la Royana. Et mon implication avec l'ambassadeur nécessite un détour ... on a besoin de trouver une autre façon d'amener notre art à la Royana. »

Puis je commence à énumérer des idées.

« La Troupe peut donner plusieurs représentations autour de Cardegoss, pour élever la réputation de notre art aux oreilles de la Royana elle-même. »
« L'ambassadeur lui-même peut donner une série des soirées, avec plus ou moins le même résultat. »
« Nous pourrions envoyer une pute à Dondo, quelque chose auquel il n'a pas pu résister, qui l'a empoisonné, ou l'a infecté d'une peste virulente ... pendant qu'il est indisposé, nous saisissons notre opportunité. »

« Ou je le tue moi-même. »

« ... Ce serait bien, mais Dondo ne mourrait pas seul, et la troupe a besoin de toi. »

« Envoyez alors Kateryna ou Selina, l'une ou l'autre pourrait entrer, l'assassiner et sortir. »

« Allez toi-même, lui donner ton corps ... »
Je serre la main en me frottant le front : « Concentrons-nous sur la Royana. Javier, as-tu des idées ? »

non
de l'eau croupie

Javier se mordait la lèvre inférieure, comme s'il était pris des ses réflexions. Il finit par répondre au bout d'un certain temps.

« L'assassinat direct est à oublier. »
« Surtout lorsque la cible se trouve dans son propre fief. Avec sa cohorte de suivants... et qu'il s'appelle Dondo dy Jironal. »

« Tuer un dy Jironal ? Grand Commandeur de l'Ordre de la Fille ? Caïd en chef de la cité de Cardegoss ? »

« Même si nous arrivons à l'éliminer... grâce à une intervention divine... ou un miraculeux coup du sort... »
« Nous serions aussitôt traités comme des assassins, des chiens fous à éliminer. »
« Sans parler des retombées que cela pourrait avoir sur la royacie d'Ibra. »


Il secoua catégoriquement sa tête.

« Non. »

« La voie de l'art et des spectacles me semble être la meilleure. »
« Racontons la fabuleuse histoire de Chalion. Faisons l'éloge de Fonsa, d'Orico, de Sara. Célébrons les batailles remportées contre les barbares roknaris. Pleurons les braves tombés au combat. »

« Et dénonçons les infects dy Jironal à travers chansons et pièce de théâtre. »
« De manière intelligemment et subtilement détournée, bien entendu. »

« Si ces spectacles attirent suffisamment d'oreilles importantes, la royana pourrait se présenter à nous d'elle-même. »

Pourquoi ces hommes de qualité ne savent-ils pas quand quelqu’un plaisante ?

« Hrmph ! Si j'avais pensé que c'était une bonne idée, je l'aurais déjà fait. »

Je tourne les talons et piétine mon chemin vers la porte.

Au moment de partir, je me retourne et aboie à nouveau. « Sérieusement, dois-je me peindre comme un bouffon, bon sang ! »

Marçal claque la porte et sort en colère. Je me tourne vers Javier et le rassure : « Ne t'inquiet pas. Si tu le mets en colère, cela signifie simplement qu'il apprécie votre amitié. » Je souris.

« Moi j'aime aussi utiliser notre art pour atteindre l'oreille de la Royana. La Troupe peut donner une série de soirées dans Cardegoss et au Zangre. Une fois que nous avons élevé la renommée de la troupe, nous organisons un concours, pour être jugé par la Royana elle-même, peut-être la Tarentelle, et défier les danseurs de l'Ordre de la Fille de participer aussi. »

« Ou je peux écrire directement à la Royana, et envoie le message par corbeau à sa fenêtre. »

« Selina ! Étienne, Kateryna et toi êtes déjà revenus ? »

« Non, on n'est pas encore partis ! Pourquoi tout le monde est-il si confus au sujet de la chronologie? »

Étienne remonte en haut de la corde. Il rampe le long du plancher pour mieux distribuer le poids
et poursuit son parcours spéléologique à l'horizontale, jusqu'à ce que la corde ne lui permettre plus d'aller plus loin...

Étienne continue à ramper, peu conscient de sa dignité,
une fois la corde au bout de son rouleau...

Il tente de découvrir un indice à travers ce fouillis...

« Les filles ? utilisez la corde pour descendre.
Il y a une barrique qui contenait de l'eau...
Bizarre, la tour ne servait pas à la défense!
Pourquoi des tonnes d'eau conservée ici ?
Expériences alchimiques ?  »