Quatrième fils de François Bernard de Rome de Fons, Antoine Amable de Rome de Fons est né le 28 Mars 1785, à Bordeaux. Son père a eu des fonctions importantes sous l'ancien Régime. Son oncle, Pierre Auguste de Rome de Fons, a été ministre de la guerre pendant la Révolution Française, du 16 juin au 6 août 1792, puis occupera d’autres fonctions plus ou moins dans le sillage de Talleyrand.
Cultivé, passionné de connaissances diverses, Antoine Amable de Rome de Fons apprend presque seul l’arabe, le turc, le syriaque et effleure d’autres langues comme l'araméen. Antoine effectue son « Grand tour » à Constantinople et Le Caire, comme beaucoup de jeunes gens aisé de sa génération. Après des études au Lycée Louis-le-Grand, nommé élève diplomatique, Antoine entre de bonne heure dans la diplomatie, tout d’abord comme attaché à la division politique du ministère des affaires étrangères, avec une première fonction à l’ambassade de Londres.
Grâce à la protection de son oncle et ses connaissances linguistiques, Antoine est attaché en 1807 comme sous-secrétaire à l’ambassade du général Gardanne, nommé ministre plénipotentiaire auprès du Shah de Perse. La mission est de convaincre ce dernier de s’unir à la France contre la Russie. Mais Paris ne donne rapidement plus suite à ce projet, Napoléon ayant signé la même année un accord de paix avec les Russes.
Malgré l’abandon de la mission Gardanne, le séjour en Perse décide de la vocation scientifique d’Antoine. Pendant les trois ans qu’il passe dans ce pays, il s’adonne, avec son ainé de deux ans Félix Lajard, à des recherches sur les antiquités et sur les anciennes doctrines religieuses du Moyen-Orient. Il aide ainsi Lajard à constituer une riche collection de cylindres babyloniens. Antoine soumet à son mentor l’idée qu’il faut rechercher en Orient les clefs des religions helléniques.
Malheureusement, les missions diplomatiques l’éloigneront de l’Orient. Il reprend un rôle mineur à l’ambassade de France à Londres, puis est rappelé en France, au ministère des Affaires Etrangères.
La Restauration ramenant en France le gouvernement auquel la famille Rome de Fons est attachée par tradition, il devient en 1817 professeur à la Sorbonne, où il enseigne l’archéologie.
Désireux de retrouver le terrain et les fouilles archéologiques en Orient, avec le soutien de Félix Lajard et de son oncle, il obtient une place dans une expédition en Arabie, dans l'Empire Ottoman, dans le but de rechercher une cité ancienne mentionnée dans le Coran.