Il faut une longue dizaine de minutes à Oreste pour achever son ouvrage qu'il sèche rapidement en le saupoudrant d'une poudre fine dont il récupère l'excès dans un petit récipient.
Il range alors son document dans son écritoire et replie son matériel.
Il conduit alors Inigo en silence jusqu'au bureau qu'il a désigné comme « sien ».

De fait, Inigo découvre une petite porte menant à un escalier intérieur qui monte dans les étages en suivant le contour du Grand Hall.
Là, parvenant à une galerie circulaire, Oreste mène Inigo jusqu'à une petite pièce austère mais bénéficiant d'une fenêtre occupant toute la largeur de l'étroitesse du bureau.
Le mur de droite est intégralement recouvert de casiers de rangements où s'entassent de façon très ordonnée parchemins et registres divers. Une belle table d'écriture est manifestement le lieu habituel de travail de l'homme qui s'y installe, désignant un modeste tabouret à son interlocuteur.

Il attend qu'Inigo se soit assis pour expliquer posément :
« Je connais vos noms complets et le motif « officiel » de votre visite en ville par votre homme d'affaires qui a manifestement omis de vous en avertir. Ce qu'il ignore, c'est que je connais également son autre activité, celle de contracteur d'affaires discrètes auprès de personnes assez fortunées pour s'offrir ses services.
Je ne suis pas certain de savoir si, présentement, vous êtes effectivement son employeur ou son employé.
Mais je vous ai fait ce sauf-conduit parce que je suis persuadé que vous n'avez pas vocation à re-garnir les rangs de la défense armée de Porifors. Du moins pas en tant que simples fantassins. Ce qui était le motif réel de ce ratissage en ville. Ne vous y trompez pas, les opérations d'aujourd'hui se poursuivront au moins pendant une semaine.
La méthode est passablement musclée, mais il n'est pas rare de voir ce genre de « réquisition des forces vives et désœuvrées ». Il y a eu trop de pertes dernièrement, et même une formation minimale demande un peu de temps pour apprendre aux oisifs par quel bout tenir une lance. »
D'un petit haussement d'épaule, il signale son manque d'adhésion mais poursuit :
« Différentes rumeurs courent sur un possible nouvel engagement militaire commandité par le Roya.
Quel que soit le motif du Roya pour engager sa population à mener un nouveau combat, il n'empêche que cette rumeur à aiguillonné les susceptibilités de nos voisins. Or, Porifors se trouve sur la frontière avec Ibra autant qu'avec Jokona.
Les razzias des brigands peuvent tout aussi bien être commanditées par l'une ou l'autre de ces puissances. »
Pour finir, réunissant ses doigts tendus de ses deux mains se faisant face, il déclare :
« Si vous n'êtes pas trop occupés, l'Ordre du Père apprécierait une évaluation objective des dégâts et autant d'indices que possible sur les auteurs de ces méfaits... »

Inigo attendit patiemment qu'Oreste est fini son travail d'écriture.
Il profita d'ailleurs de ce moment pour apprécier le travail de ce dernier. Une écriture fluide et gracieuse, mais en même temps rempli de force.

Le suivant ensuite dans ses "quartiers" il put apprécier là aussi l'architecture majestueuse du Grand Temple.

« Vous avez vu yusté, mes szamis et moi ne sommes nullément des combattantés, même si nous savons nous défendre bien sour. »

Inigo écouta attentivement Oreste qui lui expliquait avec un peu plus de détails la situation de la ville. Les jambes croisées sur son petit tabouret de bois, Inigo lui répondit-alors:

« Comme yé vous l'ai pout-être dit, nous vénons d'arriver en villé, et yé ne savais pas qué la situation était aussi coumpliqué ici. Yé mé sous aperçu que nous allons avoir bésoin des chevaux et en effet si nous pouvions aider el Ordo del Padre contre quelques monédas yé pense que nous né sérions pas contre. Mais il faut d'abord qué yen parle à mis amigos.
Pourriez-vous m'en dire oun peu plous sur les brigands ? où attaquent-ils, quels typés de convois attaquent-ils ? y a-t-il des marchands ici qui sé sont fait attaquer et qué yé pourrait interrogar... bref pouvez-vous mé diré tout ce qui peut vous sembler intéressanté que yé puisse savoir... »

Oreste acquiesce du chef et corrige
« Les brigands font des razzias sur des villages, bien plus que sur les convois.
Ils concentrent leurs méfaits essentiellement à la pointe de la marche.
Évidemment, ils ne portent pas de tabards ni autres insignes distinctifs.
Ce qui rend d'autant plus difficile de savoir s'ils sont envoyés par Ibra ou Jokona. »
Il complète
« Le Château guette, mais quelques tours de guet frontalières ont été incendiées la semaine dernière, et les patrouilles envoyées ne sont pas toutes revenues, loin de là... »
Il inspire longuement et expire plus longuement encore avant de poursuivre
« Il y a fort peu de survivants des villages attaqués, dont la majeure partie a été rapatriée ici en ville pour soigner leurs blessures.
Ils sont pris en charge par l'hostellerie de la Mère.
Les autres sont restés sur place pour tenter de sauver ce qui peut l'être des troupeaux et cultures qui ont échappés aux massacres.
Nous allons devoir demander un soutien alimentaire à Oby ... »

« Le Père saura vous récompenser si vous parvenez à l'aider à veiller sur les siens. »

Tout en écoutant Oreste lui parler Inigo carressait machinalement sa fine moustache, réfléchissant à tout ce qui lui était dit.

« Ohhh, des villlages, voilà qui est bien différentes. »

Inigo se leva alors de son tabouret, fit quelques pas à droite, puis quelques pas à gauche
« Hummm, yé né suis pas expert tacticien, ma y aurait-il moyen de dresser una mapa ( carte ) des villages attaqués. Pout-être pourrions-nous voir quand et où ils attaquent et ainsi anticipar la prochaine attaqué....
Pourriez-vous me diré qui pourrait mé renseigner à cé sujet por favor....y yaimerais bien pouvoir questiouner oun sourvivant si possiblé.... »

Inigo marqua une pause et reprit immédiatement l'air décidé.
« Bueno, considérez que la mission est acceptée, yé n'aime pas savoir qué des innocentes meurent pour rien... yé convaincrais mis amigos »

L'oeil malicieux, le greffier répond :
« La carte est provisoire, en cours de confection, au Château bien sûr. »
Il concède ensuite
« Ser dy Arbanos ne sera pas ravi d'accepter que des gens ne relevant pas de son autorité directe aillent sur le terrain.
Mais c'est un Commandant-Dédicat de notre ordre, et il ne pourra pas refuser un ordre de mission de ma main. »

Il complète : « Pour les survivants c'est bien plus facile : ils sont à l'Hostellerie de la Mèrel'hôpital, ici en ville.
Vous verrez sur place à ce qu'on vous désigne les survivants en état de répondre à vos questions.
En espérant qu'il y en ait plusieurs, ou au moins un ... »

Inigo regardait soudainement le vieil Oreste d'un autre oeil.
Cet homme avait clairement du pouvoir ici. Il lui fallait garder un excellent contact avec lui.
ça ne devrait pas être compliqué, l'homme était fort sympathique et semblait également apprécier Inigo.

« Oui en effet, yé mé doutais bien que cela était la responsabilidad del Ser dy Arbanos. Mais yé pense hélas qué c'est una obligacion de le voir. »

Inigo continua à faire les "cent" pas dans le petit bureau d' Oreste

« Ma comment comptez-vous mé faire rentrer auprès dou Ser, yé né suis qu'un fils de forgéron après tout... »

D'un geste ample, il tire un parchemin de son écritoire et le pointe en direction d'Inigo : « Que diriez-vous d'un très officiel « Ordre de Mission » ?
Cela vous suffira-t-il ?
ou dois-je vous faire accompagner par un page du Temple ? »

Levant les bras vers lui près du corps en signe de défense Inigo s'exclame alors calmement

« Hey, yé né souis pas oun politicien moi, yé n'y connais rien » fit-il en souriant.

« Si oun ordre dé mission fera que le Ser écoute mon idée et qué yé puisse vous aider, moi ça mé va parfaitement si célà souffit »

Puis il rajoute

« Yé souis content dé pouvoir aider el ordo del Padre » finit-il par dire en se signant et levant la tête au ciel.

Souriant, le greffier prend sa plume, commence à écrire et détaille pendant qu'il calligraphie avec aisance :
« Je rédige l'Ordre de Mission à votre seul nom.
Si vous tenez absolument à vous adjoindre l'aide de vos amis, je peux le comprendre.
Mais votre « Chargé d'Affaires » n'est pas tout à fait assez fiable pour que je me porte garant pour lui.
Et d'après mes informations, votre « apprenti » est plus souvent désigné comme « son homme de main » ...
...
Ne prenez pas la peine de prétendre autre chose,
le fils de Domingo Montoya a été élevé par Don Yeste,
« une belle âme à la droiture d'une excellente lame »,
un tel fils ne s'abaisserait pas à mentir, même si la situation était dramatiquement impérieuse.
Ce qui est loin d'être le cas.
Vous valez bien mieux.
...
Voici ! » achève-t-il en tendant le parchemin à Inigo

Inigo rendit son sourire à Oreste
« On né peut décidément rien vous cacher mon cher Oreste. Don Yeste est comme un deuxième père pour moi. » lui répondit-il, complice.
« Et les deux autres sont mis amigos depuis quelques temps maintounant ma yé ne les ai rencontrés que plous tard alors qué yétait sur les routes à la récherché dé un hombre » dit-il en tendant le bras pour récupérer le parchemin, quand soudain le visage d' Inigo s'éclaira, la main toujours sur le parchemin tendu vers lui.
Mais oui peut-être qu' Oreste, avec tout son savoir allait pouvoir l'aider.
« Vous n'auriez pas rencontré un hombre avec 6 doigts à la mano droité ? » dit-il précipitamment, plein d'excitation, les yeux remplis d'espoir.

Fronçant les sourcils de façon très interrogative, le greffier répond du bout des lèvres :
« J'ai connaissance de 3 personnes ayant cette particularité.
...
Si vous le voulez bien, nous en reparlerons
quand vous serez de retour de votre mission
avec les informations que je vous ai demandées. »

Inigo fut sous le choc
« Tres ?! » dit-il avec surprise mais un brin de satisfaction malgré tout.

Inigo finit de prendre le parchemin et le roula dans le tube qu' Oreste lui avait précédemment donné
« Bueno, faisons commé ça...la mission d'abord si » dit-il d'un air enjoué.
« Yé vais vite passer voir mis amigos, puis hop là direction el castillo de Ser dy Arbanos....muchas gracias Oreste » di-il en s'inclinant respectueusement.

Inigo peu maintenant circuler librement et ne se souci plus du tout de la garde, montrant au besoin son laisser-passer le 1er.
Il rejoint alors ses compagnons à l'auberge où ils l'attendent certainement, et leur montre le parchemin.

« Amigos, voilà, cé oun laisser-passer official, vous n'avez plou rien à craindré maintenant. Je vous le laisse car moi j'ai affaire....J'ai una pista pour retrouver lé moutrier dé mon père, mais là où yé vous ne pouvez pas m'accompagner, yé souis désolé.
Vous savez qu'il m' est impossible de vivré sans accomplir ma vengeance et yé ne veut pas que votre destin soit lié au mien. Yé ne peut pas vous y obliger »

Même s'ils étaient amis, Inigo savait très bien qu'en disant ça Vezzini ne le dissuaderait pas, car il avait justement maintes fois essayer de lui faire oublier cette vaine vengeance....cela faisait plusieurs années qu'ils cherchaient sans succès aucun.

« Zé d'accord Inigo, ze ne te retiendrais pas. Et grâce à ton papier nous zallons pouvoir faire des zaffaires tranquillement izi.... laize un mot à l'aubergiste izi zi tu as bezoins de nous. Ze viendrais vérifier régulièrement z'il y a un mezzage de toi ou non....
Fezzik ...dit au revoir à notre ami »

« Au revoir Inigo » dit calmement Fezzik de sa voix puissante et douce à la fois.
Fezzik prit alors Inigo dans les bras le soulevant du sol, lui faisant un gros câlin.

« Hola, doucément Fezzik, tou vas me casser une côte là »

Fezzik le repose alors « désolé...oui »

Inigo réponds ensuite à Vezzini « Faisons comme ça si »
Inigo savait que ça n'était q'un au revoir.
Tous les trois prirent un dernier verre, échangeant quelques mots, rirent très fort aussi, puis Inigo prit congés d'eux
« A bientôt mes amis. yé né serais pas loin de toutes manières. »

L'Hostellerie de la Mère ...
Inigo est cordialement accueilli, d'autant plus qu'il n'est ni blessé, ni venant signaler une situation urgente ...
Puisqu'il demande à interroger les survivants des dernières attaques de village, une infirmière le mène là où les malheureux sont soignés ...

Inigo remercie humblement Mère Angela de lui permettre de voir les malades et cette dernière lui présente alors Soeur Lucia en charge de la salle où se trouve le ou les survivants.

« Soeur Loucia, yé mé présente, yé suis Inigo Montoya, yé suis mandaté par L'ordo del Padre pour interroyer les sourvivants des villages attaqués par les brigands... Pouvez-vous mé dire si l'un d'eux serait disposé à mé parler por favor »

Inigo fut peiner de voir tant de lits occupés, mais après tout il était dans un hospice d' une ville à la frontière avec deux pays ennemis et que souffrait d'attaque régulière de brigands sur les villages avoisinants.

Il s'approcha calmement de Roberto, pris un petit tabouret de bois et s'assit en face du lit.

« Toutes mes condoléances pour votré familia.....Yé mé nomme Inigo Montoya, yé travaille pour l' Ordo del Padre qui m'a chargé de trouver los bandidos qui attaquent les villages de la région. Si ça n'est pas trop douloureux pour vous, yaimerais que vous me disiez le plous de choses sur ces brigands.....leur nombré, s'ils sont à pieds ou à cheval, attaqué t-ils de jour ou de nuit.... cé genré de choses »

Inigo fut déçu d'avoir si peu d'information mais il comprenait le désarroi du pauvre homme. Il n'insista pas.
« Très bien, yé té remercie, reposé toi maintenant, qué la Madre t'accompagne »

Soeur Lucia ne lui avait présenté que cet homme en état de parler et ce dernier ne lui avait donné aucune information hormis le fait que les brigands attaquaient de nuit. Ils ne connaissaient ni leur nombre approximatif, ni leur moyen de se déplacer, rien...
Il aurait aimé arriver auprès du Ser avec quelques informations, tant pis.

Il prit ensuite congés de Soeur Lucia
« Merci beaucoup ma Soeur...
si vous avez d'autrés blessés qui arrivent de villagés voissins et qui peuvent parler, yaimerais bien que vous me le fassiez savoir si possiblé. Countactez le greffier Oreste au Grand Temple, il mé transmettra.
Yé vous remercie beaucoup encouré oune fois »

Sortant de L'Hostellerie de la Mère, Inigo s'aperçut qu'il était en habit de voyage.... Hum yé né peux pas me préssenter au Ser comme ça
Il lui restait suffisamment de pièces pour s'acheter des habits plus convenables, pendant ce temps il ferait nettoyer ses bottes et ses vêtements de cuir.
Il se rendit donc chez un marchands d'étoffes.

« Hola, yé voudrait changer mes braies et une nouvelle camiseta blanche aux manches longues qui tombent sur les poignets. Astiquer moi mes bottes et mon vêtements de cuir également pendant cé temps por favor »
Pendant qu'Inigo se faisait ajuster une chemise et qu'on mettait un coup de propre sur son cuir, il vit une cape qui lui plut. Si ça féra bien ça
« Yé prendrais également cette cape légère marron et cette fibule »
Quelques temps plus tard, bien que n'ayant pas pris de bain récemment, Inigo était bien propre sur lui-même. Bien évidemment il était loin d'avoir l'allure d'un noble, mais au moins ces vêtements étaient bien propres et cette cape neuve était plus bel effet.

Une fois ceci fait et si cela n'était pas trop tard, Inigo se rends au château du Ser dy Arbanos

Pantalons et Chemise blanche ... Neufs : 3 pîvaz ; correct mais d'occaze : 1 pîvaz
Cape en lin : 1 pîvaz & Fibule en laiton : 2 vaïdas
Nettoyage des cuirs : Bottes : 1 vaïda, Ceinture-baudrier : 1 vaïda,
Pourpoint de cuir : 3 vaïdas
TOTAL = 3 ou 1 pîvaz (au choix) + 8 vaïdas

1er septembre 1466
Il est 15h30

La Porte du Château est fortement gardée, mais le laisser-passer d'Inigo lui permet de passer aisément le contrôle.
Ensuite vient la grimpette !
La route qui mène au château serpente autour du piton rocheux sur lequel se dresse ce dernier est un véritable élément défensif. Continuellement surplombée par les remparts dont il faut se dévisser le cou pour voir les mâchicoulis par le dessous, de là d'où tomberaient les pierres si l'arrivant devait être repoussé, la route présente un dénivelé sérieux fort dissuasif.

Il faut vraiment être motivé pour « monter au château », surtout à pied.

Arrivé en haut, Inigo constate avec plaisir que le pont-levis est baissé et lui permet de franchir la faille séparant le château de la route arrivant jusque là.

Les gardes de la portes demandent à l'arrivant de bien vouloir patienter sur un banc de pierre à l'entrée de l'avant cour, le temps que Ser Arbanos soit prévenu.

Situé à l'ombre de la courtine, le banc de pierre fraiche apporte un confort inattendu et ce répit bienvenu permet à Inigo de reprendre son souffle et de contempler son environnement.
La dentelle de pierre qui caractérise l'endroit donne à l'intérieur de ce château un aspect charmant agrémenté de nombreuses vasques fleuries. De vastes écuries sur sa droite débordent d'activité, les corps de bâtiments disposent tous de 2 à 3 étages ...
Et Inigo est interrompu dans sa contemplation ravie par l'arrivée à grands pas d'un jeune homme à fière allure ...