....

Avant d'entrer dans la bergerie, Joaquin regarda où en était le soleil et essaya d'estimer la météo à venir.
De mémoire, le soleil avait dépassé son zénith lorsqu'ils étaient sortis de la caverne et l'escalade dans la poudreuse avait bien entamé la journée.

Joaquin avisa Ricardo, avant de lui répondre.
« Nan ...
Ça lui prenait plus d'huit heures à faire l'aller-retour ...
au moins ... »

« ... Et là on est pas en avance. »

L'idée d'avancer de nuit dans la neige de la crête, en pleine tempête comme au Rivet, n'était pas pour plaire des masses au vétéran. Mais d'un autre côté, ils avaient peut être le temps d'atteindre le prochain souterrain avant que le soleil ne sombre derrière les lointains contreforts.

A nouveau il avisa Ricardo.

« C'toi qui voit. On continue ou on attends ici l'aube. »

Entre le zénith et la nuit-tombée, vous n'êtes pas loin de la moitié bien dépassée (16h-17h, par là ...).
Le ciel est dégagé, pas d’amoncellement nuageux, mais en ces montagnes, le ciel peut virer bien vite ...

« La sagesse voudrait que l'on campe ici et que l'on reprenne demain à l'aube.
Si on descend, il sera impossible de remonter ici de nuit et on n'est toujours pas sûr de trouver l'entrée du souterrain. »

La solution ne lui plaisait pas vraiment, alors il proposa :
« On descend le reste de la crête et si on ne trouve pas l'entrée, on se fait un petit nid sous un arbre accueillant pour passer la nuit...
On n'a jamais dit que gagner 200 belles pièces brillantes serait une partie de plaisir. »

....

Joaquin but une gorgée d'eau froide. Il jeta un dernier coup d'œil dans la bergerie. Dans le froid glacial de cette fin d'après midi, la cabane avait soudain des allures de palais.

« Bon, ben on f'rait mieux d'se mett' en route. » asséna le vétéran en arrimant son sac sur ses épaules. « Passqu'en terme de nuit douillette, m'est avis qu'on a plus de chance de terminer comme une mule que j'ai croisé y a peu ... »

Ils suivit Ricardo sur le chemin de la crête, vers la descente, en espérant - malgré sa défiance de lieux souterrains - qu'ils atteindraient la caverne avant la nuit.

ce jour....
les roknaris devraient être malades
mais demain ?

L'idée se passer la nuit sous un arbre dans la neige n'inspirait pas trop l'homme des bois et le souvenir de la mule quasi morte gelée n'était pas pour le rassurer.
« Bhain c'est r'parti.
L'point qu'est bien c'est qu'les Roknaris, sont-y pas assez couillons comme nous autres pour patauger dans la blanche à la tombé du jour... »

Ricardo disait cela pour se rassurer mais c'était sûrement vrai que croiser un bipède dans ces montagnes enneigés à cette heure-ci était des plus improbable.

Vivement un bon vin chaud au coin du feu...
200 pièces, mon gars, 200 pièces.

...

Finalement, ils parviennent à trouver l'entrée du second passage ...


Là, au moins, les roknaris ne risqueront pas de les voir ....

Un « Crédiou ! » incrédule fût lâché par le forestier en découvrant l'entrée d'un passage.

« Les quatres doivent être avec nous !
Espérons que ce soit le bon chemin. »

Profitant des derniers rayons de jour, l'éclaireur chercha dans traces dans la neige et une éventuelle confirmation que ce soit la bonne entrée.

Par habitude, le soldat donna une consigne à l'homme des bois qui avait besoin qu'on l'secoue un peu :
« Si nous ne sommes pas visibles depuis la forteresse, fais nous un petit feu Ricardo. »

...

« Sinon, comment allumerions nous les torches ? »
Observa le soldat qui recherchait toujours quelques indications aux abords de l'entrée.

Aucune trace notable aux abords de l'entrée ...

Une fois quelques branches récupérés et avec un art consommé, de petites braises qui donnent de jolies petites flammes... Ricardo proposa :
« J'nous fais une p'tite eau chaude avec une feuille de thym pour faire passer l'pain ? »
La question n'en était pas vraiment une et le forestier sorti une petite gamelle qu'il rempli de neige avant de la poser à même le feu.