C'est donc flanqué de son fidèle bras droit, Etienne,
que le Sieur Payo Gomez dy Sotomayor, ambassadeur du Roya Tòmas dy Ibra en la Cour de Chalion,
se présente à l'invitation de Ser Martou Dy JIRONAL, intendant et main du Roya Orico dy Chalion.

Prévenu de l'arrivée de ses convives, Martou se tient en haut des escaliers pour les accueillir.
Cette disposition maintes fois usitées par l'intendant à le double avantage de lui laisser le temps de jauger ses visiteurs tout en marquant immédiatement sa position supérieure.
Alors que Ser Payo Gomez dy Sotomayor avance pour se présenter, la main du roya fait un signe de tête à son bras droit avant de saluer l'ambassadeur comme si de rien n'était.
« Je suis un hôte comblé que vous ayez pu vous libérer pour ce soupé de dernière minute. »
Prenant Ser Gomez par l'épaule comme s'ils étaient de vielles connaissances, il ajouta :
« Si vous voulez bien me suivre au salon, le repas sera bientôt servi mais peut-être puis-je vous proposer un vin de pêche ? »

« Eh bien ... » souriant et jovial, l'ambassadeur n'en dégage pas moins ses épaules du bras de son hôte
« Je suis venu pour discuter ... mais ... »
« excusez ma franchise ... »
« Je ne consomme plus aucun met ni boisson qui soit servi à une table dy Jironal ...
Vous ne m'en voudrez pas trop, j'espère ... »

Sans se départir de son imperturbable flegme, Martou rétorqua :
« Mon cher ambassadeur, excusez ma franchise : Je n'empoisonne jamais personne chez moi.
Puisque vous refusez mon hospitalité nous pouvons rester sur ce perron et entrer directement dans le vis du sujet de cette entrevue.
Demain à l'occasion du mariage, notre bon Roya graciera un paysan.
Ses chèvres ont eu le mauvais goût de dévaster le verger de ses voisins.
Le pauvre homme n'y était pour rien si ses bêtes ont pris cette malheureuse initiative mais le résultat est déplorable pour tout le monde :
La mort des biques et du berger ne réparera pas le préjudice subit. »
L'intendant marqua une légère pause avant d'ajouter :
« Il y a dans votre suite des brebis galeuses que vous devez surveiller de près avant qu'il n'y ait des préjudices irréparables.
Je ne pense pas que soit de l'intérêt d'Ibra que nous procédions à des représailles commerciales.
Imaginez-vous que le Roya Tòmas vous gardera sa confiance si une guerre éclate et que vous en êtes le principal responsable ?
Mettez bon ordre dans vos affaires et tout ira bien pour tout le monde. »

Etienne se fait oublier dans un coin... il se sent visé...

S'écartant d'un pas supplémentaire,
« C'est pourtant au dîner de bienvenue auquel m'avait convié votre frère que ... »
l'insouciant diplomate affiche une gravité qui fait fort bien écho à l'attitude de l'Intendant :
« Soit, j'accepte votre prétendue innocence dans les divers attentats menés contre ma personne et ma suite depuis notre arrivée. »
Il emplit profondément ses poumons puis débite sa diatribe d'un seul souffle.
Elle sort si fluidement qu'il semble la connaitre par coeur comme s'il l'avait répétée des centaines de fois avant que ne se présente l'occasion de l'adresser à son destinataire :
« Laissez moi donc vous avertir en retour :

• Je connais votre implication personnelle, et celle de votre frère, dans la vente des 3 dernières compagnies de Soldats de la Fille en soutien à Frédéric dy Ibra, le fièlon fils de mon Roya. Je n'ai pas fini d'étudier les documents en ma possession pour pouvoir parler des opérations similaires précédentes, mais je suis certain que ce n'était pas votre première livraison de troupes fraiches et armées à notre adversaire.
• La dangerosité de mon séjour dans les appartements que vous m'avez alloués est telle que j'ai été obligé à prendre des mesures drastiques pour assurer ma sécurité.
  
  • J'ai du me procurer des draps et des rideaux propres au Temple de la Mère parce qu'une mauvaise âme avait infesté tous les linges de ma suite.
  • Je dois faire préparer ma nourriture dans mon intérieur avec des denrées que mes propres gens doivent se procurer au marché comme des manants pour éviter que ne se renouvellent les tentatives d'empoisonnement qui se sont succédé à mon arrivée.
• Si je n'étais pas d'un naturel extrêmement courtois, j'aurais déjà comptabilisé une petite dizaine de tentatives de déclarations de guerre,
  toutes de votre initiative !

 »
Il conclut : « De ce que j'ai vu jusqu'à présent, vous pourriez tout aussi bien menacer votre Roya de lui raser le crane avec une serpe rouillée...
Si cela venait de vous, il vous laisserait faire sans vous en tenir grief.
Mais mon Roya n'est pas aussi indolent, et il est informé de la situation exacte de cette cour.

C'est vous, Messire, qui n'avez pas intérêt du tout à ce que mon Roya se mette dans l'idée de vous demander réparation .. »

C'est qu'il mordrait le bougre !
Le sourire de Martou se crispa imperceptiblement mais sa voix ne laissa rien paraître quand il rétorqua comme s'ils n'étaient pas là dans une passe d'arme à l'issue incertaine et potentiellement fâcheuse :
« Je suis ravis que nous ayons eu cette petite discussion.
Je vais évidement enquêter pour trouver qui peut bien être l'auteur de tous ces troubles qui n'ont pour but que de me nuire selon toute évidence.
La stabilité de nos royaumes réciproque ne pouvant, il va de soit, supporter de tels agissements, je serai intraitable.

une serpe rouillée ! Vous avez de bien curieuses mœurs en Ibra.

Garder un œil sur vos brebis, je m'occuperai de mes chèvres. »

Chacun avait dit ce qu'il avait à dire et personne n'était dupe : Une guerre féroce faisait rage entre les deux hommes et il serait bien heureux si celle-ci ne gagnait le royaume.

« Mes gens sont loyaux. » dit l'ambassadeur en guise de conclusion
(et d'avertissement ? insinuerait-il la présence de traitre(s) dans la suite de Martou ? le ton semblait bien le laisser entendre ...)
Et s'en retourna sans un regard de plus pour son interlocuteur.

... Suivi d'Étienne. Une fois débarrassé de Dondo, leur conflit s'apaisera de lui-même...

L'ambassadeur attend de s'être suffisamment éloigné pour parler à son « ombre » :
« Vous allez devoir être particulièrement vigilants ...
quoi que vous tentiez ...
les uns ou les autres ... »

« Monseigneur, Ibra ne tentera rien ce soir... » Mais un ancient soldat des Irréguliers a l'habitude de ne pas rien dire à ses supérieurs...

Étienne se prepare, récolte les ingredients et attend ses "complices" devant la tour de Fonsa à 23h45...

Jorge rejoint Etienne dès que son réseau de petites mains lui assure que la voie est libre. il a fait ses préparatifs, donnant le peu d"argent qu'il avait à ceux-ci, préparant le dépôt de ses notes au Temple de la Mère, ainsi qu'un long courrier d'excuses et d'amitié à Manerva. Il a passé la soirée en prière et à relire les rituels.

Indibil et Ser Marçal arrive à l'heure aussi.

Selina et Kateryna sont proche, dans les ombres, peut-être, prêt d'aider s'il y a un problème avec les gardes.

Jet d'acrobatie (For ou Dex) pour atteindre la partie défoncée du toit de la tour ...
et, éventuellement, si vous voulez,

Frottant les mains, Indibil avance avec ses alliés.

vu

Etienne a l'expérience... il l'a fait il y a quelques mois

avantage ?
non !