Message secret pour Baloo.Armés, les deux rôdeurs étaient prêts à affronter le démon, ou toute autre créature, qui sortirait du médaillon.
Le monstre ne se fit pas attendre. Un tourbillon d’obscurité s’éleva de l’endroit où Jean avait jeté le bijou. Une légère brise s’éleva en direction du monstre, comme s’il aspirait l’air ambiant. Jean et Runica connaissaient cette particularité étonnante, et s’y préparaient.
L’être vide profera quelques paroles incompréhensibles dans une langue inconnue. Ses adversaires crurent comprendre de ses « mouvements » qu’il tournait son attention vers eux... Le Vieux Temple

Message secret.Pourvu qu'il n'invoque pas quelques méchantes magies!
Et pourvu que l'on ait autant de chance que la dernière fois...

Sans attendre Jean bondit sur son adversaire pour tenter de le découper avec sa hache si celle-ci voulait bien trouver quelque chose de consistant à trancher.

Message secret pour Baloo.Avec toute la fureur de sa rage, Jean se précipita vers son adversaire, ne voulant en aucun cas lui laisser le temps de se former entièrement. Son premier coup toucha une particule tangible au milieu de ce vide sombre, qui semblait « aspirer » la lumière autant que l’air. La créature frémit de douleur sur toute sa hauteur. Jean savait qu'il devait retenir sa respiration pendant ce combat.
Runica pointa son arc vers la créature. Celle-ci étant occupée par Jean, Runica put trouver la faille dans la masse obscure pour au moins l'une de ses deux flèches.

La créature vacillait, mais n'était toujours pas vaincue. Une sorte de bras noir vint de la gauche de Jean, et le traversa, comme s'il le cisaillait. Le rôdeur sentit la blessure froide au coeur de ses entrailles qui le vidait de son énergie.

Message secret pour Baloo.Pas le moment de se poser des questions.
Jean faisait virevolter sa hache rageuse tentant de trancher l'ombre qui semblait devoir toujours se dérober.

Message secret pour Baloo.Malgré l’énergie qu’il y mettait, aucune des attaques de Jean ne parvint à trouver la faille dans l’être intangible qui lui faisait face. Heureusement, Runica eut plus de chance, et ses deux flèches provoquèrent des blessures mortelles à la créature...
Le nuage disparut dans une onde de choc, comme lors de leur première rencontre, comme s'il s'agissait d'un ultime sursaut. L'aspiration d'air trop rapide provoqua un choc, comme une claque terrible, à tous ceux qui étaient à sa portée. Fatigués plus que blessés par cette onde sonore, les deux rôdeurs étaient vainqueurs, mais légèrement groguis.

Pas très loin d'eux, le bijou maléfique brillait toujours de sa lumière bleutée...

Message secret.Encore une fois, ils s'en sortaient bien!

« Je sais que ça ne va pas te plaire mais on devrait le détruire, on n'aura peut-être pas toujours autant de chance... »

« Je négocierai une indemnité auprès de la baronnie et je te donnerai ta part. »

Jean interrogea sa comparse du regard pour obtenir son assentiment.

Message secret pour Baloo.« Tu parles ! Il n’y aura pas d’indemnité. Si on casse ce bijou, il ne vaudra plus rien. »
Cette réalité étant dite, Runica hésitait. Cela faisait deux fois qu’un démon sortait du bijou, et rien n’indiquait que cela s’arrêterait.
« D’accord. On essaye de le casser en deux. Ca devrait suffire... Deux bijoux, j’arriverai à en tirer quelque chose, et peut-être qu’il n’en sortira plus rien.
Tu t’y colles, pour le casser ? T’es plus fort... »

Message secret.Voyant Runica résignée, le jeune rodeur ne polémiqua pas sur la possibilité d’une indemnité mais pour lui, il œuvrait pour la baronnie et cela méritait un salaire...
qu’il faudrait faire valoir auprès des bonnes personnes.
Pour l’heure, il chercha dans la cahute du troll une vielle planche ou un quelconque morceau de bois relativement stable pour pouvoir disposer la « breloque » au mieux pour un découpage propre.
Jean arma son coup en cherchant une bonne position.

Message secret pour Baloo.Le rôdeur frappa de toutes ses forces sur le cristal avec sa hache. Il ressentit la vibration causée par un tel coup jusque dans le moindre de ses os. Heureusement pour sa hache, ce fut la planche qui céda en premier.
Une rapide inspection du bijou révela que la chaîne était brisée. Mais le cristal, intact, narguait les deux rôdeurs de sa lueur bleutée.
Runica était à deux ou trois mètres de l'objet, cependant, elle annonça : « Je... j'ai ressenti la vibration jusqu'ici ! Cette pierre est maudite ! »

Message secret.Jean grommelait dans sa barbe en vérifiant le fil de sa fidèle hache.
Il sorti sa pierre à aiguiser pour reprendre l'accros le temps de réfléchir.

« On pourrait l'écraser sous un bloque de pierre qu'on monterait à l'aide d'une corde, d'une bonne branche et des canassons...
Sinon, si ça se passe comme la dernière fois, on a quelques jours de répits...
Il est apparu combien de temps après que tu ai trouvé le médaillon?
Je n'ai pas bien envie ni de le laisser là, ni de trimballer un démon. »

Message secret pour Baloo.« Essayons ! » Runica acceptait la proposition.
Elle aida Jean à faire rouler une pierre sous un arbre afin d’y disposer le cristal. Grâce à des cordes et à leurs deux chevaux, ils élevèrent une masse imposante qui leur parut suffisante pour venir à bout du diamant le plus solide. Les deux pierres étaient suffisamment lisses pour être sûr que le cristal serait coincé entre les deux éléments.

Une action sur l’une des cordes libéra la masse d’un coup, qui tomba de trois mètres directement sur le cristal.
Jean et Runica sentirent l’onde de choc jusque dans leurs entrailles, alors qu’ils se tenaient à distance respectable avec les chevaux, pour ne pas risquer de se trouver écrasés sous la masse. C’était comme s’ils avaient reçu un coup de poing puissant dans le ventre et dans la tête en même temps. Les chevaux hennirent de peur, le loup et l’aigle de Jean reculèrent. Le serval que Runica avait commencé à apprivoiser, qui se trouvait à une douzaine de mètres d’eux derrière un arbre, s’enfuit. Des oiseaux tombèrent des arbres, assommés, et certains se tuèrent dans la chute.

Le cristal narguait toujours les deux rôdeurs, intact.

Message secret.« Bon on a essayé... » conclu laconiquement le jeune rôdeur.
« Je te propose d’arrêter les frais et de se mettre en route. »
Pour changer de sujet, Jean se rapprocha de sa compagne pour lui glisser plus bas :
« Gardons des forces, il y a surement plus utile à faire... » comme si quelqu’un pouvait les entendre.
« Files récupérer Karaka* pendant que je charge. »
Jean chercha un contenant pour mettre le médaillon (idéalement un pot pouvant rempli d’eau et être fermé ou une outre, une fiole...) qu’il accrocha au bout d’un bâton de marche afin de le transporter sans être directement à son contact.

Message secret pour Baloo.Jean mit la main sur l’instrument qu’il cherchait : La fiole ayant contenu la potion de Restauration qu’il avait donnée à Runica, quelques jours plus tôt. Le cristal y fut vite inséré, en espérant que le matériau gênerait l’apparition d’un autre être fantomatique.

Enfin prêt pour le départ, le couple s’en alla à travers la forêt rejoindre la ville la plus proche : Sangris.

Jour Septième
Le trajet fut calme, et les deux rôdeurs, dès le lendemain après-midi, se retrouvèrent devant la cabane de Jean. Le rôdeur sentait son amante plus tendue au fur et mesure qu’ils s’approchaient des villes de la Baronnie.

Message secret.Pour l'heure, le démon des brumes se contentait de les narguer bien ranger dans sa fiole mais le simple fait de le savoir là sans connaître le moment où il déciderait ou pourrait sortir était une épée de Damoclès qui les empêcheraient de passer une nuit sereine même ici dans son antre.

Jean avait hâte de s'en débarrasser mais cela ne semblait pas devoir être si simple :
la roche n'avait pas réussi mieux que sa hache à détruire le médaillon et l'onde d'énergie aurait pu assommer de moins robustes qu'eux...

Le jeune homme comprenait les résistances de sa compagne.
Leur association, y compris charnelle, n'avait été le fruit que des circonstances mais Jean ne voulait pas voir les choses ainsi...
Quand ils s'étaient rencontré au relai, elle était avec un autre mais déjà, ils s'étaient jaugés et c'est vers lui qu'elle avait accourue alors qu'elle était en danger comme par évidence.

Bien que les longs discours n'aient jamais été son fort, le rôdeur préférant mille fois défier un démon que de discourir, il prit néanmoins sur lui pour clarifier l'avenir :

« Il nous faudra surveiller le médaillon cette nuit...
Demain, j'irai voir Eléonore de Sangris pour prendre conseil : elle est juste et avisée. »

« Tu es bien sûr libre : ma cabane est la tienne autant de temps que tu voudra bien de moi.
Tu peux aussi venir avec moi et je plaiderai ta cause.
Tu t'es opposé à nous mais nul n'est mort de tes œuvres...
Je te donne ma parole que tu pourras repartir libre mais je ne peux exclure qu'elle te demande de quitter la baronnie. »

Jean se tu en attendant la réponse de Runica.

Message secret pour Baloo.Runica renifla, les bras croisés, réfléchissant. « Eléonore de Sangris ? L’amante d’Eryn, c’est ça ? » Cette rumeur de relation amoureuse entre Eléonore et Eryn n’avait jamais été formellement démentie, ni confirmée, et Runica ne faisait que colporter ce qu’elle entendait.
Elle finit par hausser les épaules. « A Sangris, ch’uis grillée. Ce serait Cuvalier, ou Rivourbe, ou même d’autres cités, je dirai pas, mais Eryn est une teigne butée et sans cervelle, et elle veut ma peau. On va m’emprisonner ou me tuer. Vas-y seul, je t’attendrai ici. »

Elle approuva bien sûr la surveillance nocturne du médaillon.

Message secret.L'affaire était réglé et Jean se garda bien de relancer une polémique car si Eryn lui en voulait, elle avait quelques raisons pour cela...
Quand aux préférences sexuelles supposées de l'une ou l'autre, les apparences pouvaient être trompeuses mais de toutes manière ce n'était pas son soucis.

Ils s'organisèrent donc pour la nuit en plaçant le médaillon le plus loin possible d'eux.

Message secret pour Baloo.La nuit se passa sans aucune alerte concernant le médaillon. Au petit matin, Runica avait préparé à manger, ayant trouvé de quoi faire cuire quelques tranches de lard fumé dans la cabane de Jean.
« J’te fais confiance : Tu vas pas rappliquer avec la garde, je le sais. » fit-elle remarquer quand Jean enfourcha son cheval pour se rendre à Sangris. « Allez, beau gosse, donne ce truc et reviens vite. » Elle semblait avoir fait une croix sur la valeur que le cristal représentait.

Seul pour la première fois depuis une bonne semaine, Jean s’en alla donc à travers la forêt, puis à travers les hameaux de paysans, jusqu’à la cité de Sangris.
Celle-ci s’étendait derrière des murailles hautes, en contre-bas d’une falaise qui la surplombait en partie. La demeure du Chevalier, que Jean connaissait, y était d’ailleurs encastrée directement dedans. Imprenable, jamais prise, ce village fier était le verrou de la Baronnie face aux visées expansionnistes du Grand-Duché de Thodert, son voisin. Le Chevalier de Sangris, fidèle parmi les fidèles du Baron, garantissait la sécurité des populations voisines.

Ormak Sangfier, orque engagé dans la garde, maintenant Capitaine en charge de la surveillance des murailles de la ville, reçu Jean dès son entrée dans la cité. « Salut, Jean. Content de te voir. On avait entendu parler de ta disparition. Une femme suivie par un truc te cherchait. Les témoins n'ont pas bien vu ce qui la suivait... On n'a pas bien compris ce que c'était. Rien de grave ? » Le ton n'était pas si alarmé : Les absences du rôdeur était fréquentes, et Jean n'avait pas l'habitude de prévenir quiconque de ses expéditions personnelles.

Message secret.Jean sourit à la description du demi-orque.
« Les femmes sont pleines de surprises, généralement on leur court après et avec un peu de chance elles nous aident à porter nos soucis...
Dans le cas présent, c’est elle qui me courait après avec ses ennuis. »
Sans rentrer plus avant dans les détails qu’il préférait garder pour la maitresse des lieux, il ajouta plus grave :
« Je viens voir dame Eléonore pour traiter de ce sujet justement.
Le bijou que tu vois là est maléfique et je préfèrerais que tu reste avec moi au cas où le démon qui l’habite ait envie de se manifester à nouveau. »

Message secret pour Baloo.Le demi-orque ne fit aucune remarque concernant les commentaires de Jean sur les femmes. En fait, il avait peu d’informations sur la vie amoureuse de Jean, mais ce n’était pas ses affaires.
Il comprit cependant de la conversation que Jean estimait la situation suffisamment grave pour vouloir en parler directement à la fille du Chevalier de Sangris, la véritable dirigeante de la ville depuis que son père était devenu sénile. N’ayant même pas la trentaine, la jeune femme, aussi belle que bonne combattante, se révélait de plus être une gestionnaire avisée, bien qu’ayant des positions politiques très tranchées.
Ogmak Sangfier hocha la tête. « Eléonore devrait te recevoir. Je t’écris une recommandation pour que tu passes plus vite les secrétaires. » Jean obtint ainsi le sésame lui permettant de gagner au moins deux heures d’attente et d’explications.

Comme attendu, au château, Eléonore reçut Jean dans des délais relativement brefs. Dans la salle d’attente, il fut signifié à un marchand à la tenue colorée qu’Eléonore ne pourrait le rencontrer qu’une demi-heure plus tard, et Jean passa devant lui.
Entrant dans le bureau d’Eléonore, il reconnut l’état d’excitation général qu’il avait déjà observé en d’autres circonstances : Une secrétaire obtenait un document qu’Eléonore venait de signer, alors qu’un autre devait ré-écrire une partie d’un autre document. Les secrétaires n’étaient pas encore sortis de la pièce que la fille du Chevalier s’adressa au rôdeur : « Bonjour Boisrock, le Capitaine Sangfier a appuyé votre demande de me rencontrer. Je vous écoute. » Elle leva la tête de ses documents, et sourit en regardant enfin le combattant. Elle abandonna le stress de son activité quotidienne pour prendre une position plus sociale. « Comment allez-vous ? Je ne vous ai pas vu depuis… la fête de l’Aurole, l’an dernier, c’est cela ? »

Message secret.Jean inclina la tête en signe d’assentiment et de respect.
Il arborait un air revêche pas aussi farouche que lorsqu’il était sorti de la forêt mais suffisamment grave pour qu’Eléonore de Sangris comprenne qu’il ne s’agissait pas d’une simple visite de courtoisie…
Il aborda sans détour l’objet de sa venue :
« Les forces obscures sont toujours à l’œuvre. Un temps endormies par l’action des compagnons de la rune blanche dont faisait partie nos pères respectifs, il semble que ces démons cherchent à revenir par toutes les failles qu’ils puissent trouver.
Runica, la coureuse des bois qui accompagnait le groupe de Kumar est tombée sur ce médaillon. Il contient un démon des brumes que nous avons dut renvoyer déjà deux fois dans son monde. Je ne sais quand il se manifestera de nouveau mais il le fera ! »
Le rôdeur raconta aussi comment, ils avaient essayé de le détruire et les conséquences de l’opération.
Devant l’air médusé de la dame, il relata aussi leur voyage au temple et lui montra le carnet avec les runes qu’ils avaient relevé.
« Runes blanches, runes noirs… »
« Voilà, il me faut l’aide d’un prêtre ou de personnes ayants bien plus de connaissances que moi. »
« Je sais que vous ne m’avez rien demandé mais les volailles qui se cachent dans leur poulailler évitent rarement de se faire croquer lorsqu’un renard est de sortie si le fermier ne fait pas ce qu’il doit. »
Le rôdeur acheva ainsi son long récit épuisé par un exercice qu’il ne pratiquait pas et attendant la réaction de la maitresse des lieux.