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Message secret pour bahamut, baloo, goku82.Clostriana et Sylas mirent à profit le temps de voyage pour discuter de tout et de rien, éludant volontairement la tarasque dans le magasin de porcelaine, quand à leur relation, préférant profiter de l'instant. Baisers furtifs et main serrant celle de l'autre furent donc les seules effusions d'affections qu'ils s'échangèrent, rarement, préférant éviter de rajouter à l'ambiance déjà pesante. Clostriana, par ses paroles, tenta bien d'améliorer l'ambiance, lançant divers sujets de conversations qui retombèrent rapidement comme des soufflets, bien qu'elle tenta de faire participer Jean mais entre la Froide et la Féroce, c'était déjà cause perdue. C'est donc un peu renfrognée que la noble atteignit son foyer et fronça d'autant les sourcils en apprenant que les gardes avaient eu quelques ennuis la veille. Promettant d'aller jeter un œil à leurs blessés si ils en avaient, elle prit le chemin de la demeure familiale avec Sylas. _______________________ « Je suis rentrée! »Clostriana était rentrée chez elle, après être passée au chenil sans trouver son père, et avait retrouvé le confort paisible de la maison. Edouard, l'homme à tout faire de la maison, l'accueillit comme il se devait: « Madame, comme toujours, c'est un plaisir de vous voir revenir. Permettez que je vous débarrasse... Voilà... Enlevez vos chaussures et mettez les patins. Edna a ciré le parquet à l'étage ce matin et nous ne voudrions pas la mettre en colère, n'est-ce pas? »« Oh que non... Je vais me rafraîchir dans ma chambre, vous pouvez prévenir Père que j'arrive? »« Bien sur. Monsieur, si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire au salon des invités en attendant. »« Euh... »« Nonon, Edouard, ce n'est pas la peine, Sylas vient avec moi. »« Oh... Comme madame voudra... »S'exécutant, le majordome emmena les affaires de la noble, en observant avec curiosité le garde du corps à la dérobée, pendant que le duo grimpait à l'étage. Arrivant jusqu'à sa chambre, Clostriana y rentra sans hésiter et la retrouva rangée, comme toujours. Non pas que c'était elle qui la rangeait mais Edna était une maniaque et ne manquait jamais de venir mettre son grain de sel dans le capharnaüm méthodique de la jeune femme. Se dirigeant vers son armoire, elle en sortit une robe plus confortable et se dirigea vers le paravent pour s'y changer. Sylas, lui, s'installa sur un des sièges qui grinça sous son poids avant de demander: « Que vas-tu lui dire? »« La vérité, bien sur... Je ne vais pas mentir à mon père, quand même... »« Bien sur... Mais pour ce que tu m'en as dit, il n'est pas très porté sur les relations entre gens de "classes" différentes... »« Oui, je sais... Quand Nerevik s'est fiancé à Janna, ça a été son sujet de conversation principal pendant des semaines... Sujet revenu sur la table quand ils se sont finalement mariés... Bien, je suis prête. »Ayant échangé sa robe de monte pour une tenue plus confortable, elle arborait désormais une robe d'un bleu azur, la taille ceinte d'une écharpe d'un rouge vif. Sortant de la chambre, elle le guida jusqu'au bureau de son père, croisant et saluant sa gouvernante: « Bonjour, Nann. Comment vas-tu? »« Oh, tu sais, comme toujours. Ton père fait tourner Edna en bourrique en dérangeant tout ce qu'elle range, bref rien ne change... Et toi, quoi de nouveau? »Le regard de l'ancienne se porta sur Sylas et un léger sourire déforma ses traits ridés mais toujours espiègle: « Rien. Enfin, si... Enfin, tu verras bien. On peut en parler plus tard, si tu veux bien? Je dois voir Père... »« Oui, tu as raison, je pense que tu dois le voir, en effet... »Devant le sous-entendu, la médecin ouvrit la bouche mais n'eut rien le temps d'ajouter que déjà la gouvernante disparaissait au coin du couloir. Reprenant son chemin, le duo s'arrêta quelques instants, prenant une profonde respiration avant de toquer à la porte: « Entrez. »Entrant dans le bureau, le duo y trouva le père de Clostriana en pleine étude de plans, penchée sur sa table d'architecte et des lorgnons sur le bout du nez. Il leva les yeux du plan et s'exclama: « Ah, ma fille. Edouard m'a prévenu que tu étais rentrée. Sylas, content de vous voir également. Tout s'est bien passé? »« Euh... Oui, monsieur. »« Bien, bien... Alors, Clostriana, as-tu fait bon voyage? »« Euh... Oui, Père. »« Bien, bien... »Retournant à ses plans, il laissa donc les deux jeunes gens qui se regardèrent, étonnés, sans savoir quoi faire. Il fallut plusieurs secondes pour que le chef de la maison De Laurenciis ne relève de nouveau le nez en demandant: « Quelque chose reste à aborder, jeunes gens? »« Et bien... »Hésitante, Clostriana n'osa rien ajouter mais Sylas prit les devants: « Monsieur, je souhaiterai vous présenter mon souhait de quitter le travail pour lequel vous m'avez engagé. »Clostriana parut surprise et regarda Sylas avec un mélange de crainte et d'appréhension. Retirant ses lorgnons et les nettoyant avec un chiffon, il demanda sans même jeter un oeil au jeune homme: « Dois-je comprendre que cette mission ne vous satisfait point? Soit, dans ce cas, vous pourrez retirer vos gages auprès d'Edouard... Moins une commission pour ne pas avoir mené la mission à son terme, bien sur. Auriez-vous quelqu'un d'autre, compétent et fiable cette fois, à me recommander? »Sylas encaissa la rebuffade sans broncher, ce qui ne fut pas le cas de Clostriana: « Père, je ne vous permets pas... »« Tu ne me permets pas quoi exactement, jeune fille? »« Je vous interdis de parler sur ce ton à Sylas. Il a veillé sur moi de son mieux mais si il souhaite quitter votre service, ce n'est pas une raison pour lui parler ainsi... »« Oui, surtout que je vais quand même mener la mission à son terme. Mais gratuitement, cette fois. »S'arrêtant dans son geste, le père remit alors ses lorgnons et observa les jeunes gens par ces derniers, demandant rudement: « Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, jeune homme? »Sylas dévisagea le vieil homme, cherchant une formulation correcte pour ne pas brusquer son interlocuteur, mais il n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit qu'il sentit la main de la noble attraper la sienne et la serrer fortement. Le visage de l'ancien se fit dur, son regard froid tandis que la noble répondait: « Ça veut dire que Sylas va rester à mes cotés parce qu'il le souhaite, parce que nous nous aimons et que c'est ce que font les gens qui s'aiment, ils veillent l'un sur l'autre. »Opinant du chef, Sylas fixa le regard du vieil homme quelques instants, ce dernier ne détournant le regard que pour le ficher dans celui de sa fille. Son regard froid, son visage fermé la mirent mal à l'aise mais son ton acheva la tâche: « Est-ce que c'est vraiment ce que tu veux, Clostriana? »« Je... Oui, Père. C'est ce que je veux. »Le visage se radoucit brusquement et le regard passa de froid à bienveillant tandis que le vieil homme ajoutait chaleureusement: « Bien, ma fille. Si tel est ton souhait, je ne peux que m'y plier. Mais je suis heureux pour toi. Cela fait longtemps que j'attendais ce moment... Je commençais à douter de te voir trouver chaussure à ton pied, si je puis dire. »« Mais... »« Mais quoi? »« Mais Sylas... Je suis noble et lui non... Vous... »« Oui, et bien, quoi? Tu es libre de choisir avec qui tu veux partager ta vie, non? »« Attendez... Combien de fois m'avez vous parlé de Janna et Nerevik... »« Ne compare pas ce qui n'est pas comparable, Clostriana. Notre nom n'est qu'un nom, il n'y a aucun pouvoir qui y est associé, tout juste une renommée à cause de notre dévouement à la communauté. Mais Nerevik est chevalier et Janna n'est pas noble... Et surtout, Nerevik n'est pas la moitié de l'homme qu'elle est, si tu peux me passer l'expression. C'est surtout pour ça que cet union m'inquiétait... Mais tu es ma fille et je ne veux que ton bonheur... Sans compter que je serai bien en peine de te reprocher d'avoir choisi quelqu'un qui n'a pas le même statut social que toi. »Clostriana fronça les sourcils et demanda: « Comment ça? »Le noble afficha un léger sourire et ajouta: « Clostriana... Ta gouvernante, celle qui s'est occupée de toi après la mort de ta mère, vit toujours parmi nous. »« Oui, et? »« Ma chérie, tu as 25 ans, bientôt 26, elle n'a plus besoin de changer tes couches ni de te donner des leçons depuis longtemps... Je pensais que tu étais au courant... Mais comme tu n'en parlais jamais, je pensais que le sujet t'indisposait et donc, nous nous faisions discret... »« Oh... Euh... Non, je n'avais jamais fait attention à ça, en fait... Pourquoi cela m'aurait-il dérangé? Vous êtes mon Père, vous êtes libre de faire ce que vous voulez... »Sylas, toujours là et largement oublié, observait l'échange avec attention et lança en riant: « Savoir communiquer n'est pas chose développée dans cette famille. »Les De Laurenciis fusillèrent le jeune homme du regard avant d'éclater de rire. Puis finalement, le père ajouta: « Bien, bien... Maintenant que tout est réglé, peut-être que nous pourrions nous retrouver pour le dîner? Que je puisse finir ça. Foulques m'a demandé de jeter un oeil au plan de son nouvel architecte et j'aimerai finir ça tant qu'il fait encore jour... »« Euh... Nous allons voir. Nous ne sommes que de passage, Père. Et nous ne sommes pas seuls... »« Oh mais vous pouvez venir avec du monde... Edna passe son temps à se plaindre que nous ne recevons jamais personne... Mais si vous ne pouvez rester, nous ferons ça la prochaine fois dans ce cas. Sylas, prenez soin de ma fille, d'accord? Clostriana, fais attention à toi... Et emmène Vaillant avec toi. Il a bien fait son travail mais il coûte cher à nourrir... »« Je vous le promets, monsieur. »« D'accord, Père... Et merci. »Quittant le bureau, les deux amoureux se regardèrent longuement. Sylas se pencha et embrassa délicatement la noble, l'attrapant par la taille pour l'attirer vers lui, avant qu'il ne s'éloigne: « Je t'aime, Clostriana. »« Je t'aime aussi, Sylas... Viens, allons retrouver les autres... »Le garde du corps acquiesça et les deux amants partirent alors rejoindre leurs camarades, main dans la main, non sans avoir oublié de récupérer Vaillant au passage.
► Afficher spoilerBon pour moi, on peut enchaîner.
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