« Il m'avait dit qu'un jour, vous risqueriez de venir ici. Et qu'il aurait des ennuis. Comment va Kaï... »

Une forte émotion, une joie malsaine émanait de l'entrée tandis que la porte s'ouvrait et se refermait de nouveau, la femme s'interrompant:

« Chérie, je suis rentrée! »

Cette joie malsaine, Vitam l'avait déjà connue il y a longtemps mais elle ignorait. Non, elle se souvint soudain, le temps semblant se figer un instant et revoyant ce qui semblait être un souvenir enfoui depuis longtemps. Un bateau de croisière où elle avait pris ses quartiers en occupant le corps d'Hélène Churchill Candee et profiter ainsi du buffet à volonté que lui permettait son standing. C'était une soirée tranquille et après un bon repas, elle en avait profité pour aller profiter de l'air frais et là, stupeur, tandis qu'un mur de glace venait à leur rencontre mais surtout, que derrière elle, une intense joie malsaine émanait. Se retournant, elle aperçut la vigie affichant un sourire mauvais et baissant les yeux vers elle avant de lui lancer un salut de la tête... Et de se mettre à hurler "iceberg", toutes ses émotions remplacées par une peur panique mais surtout de l'incompréhension! Puis un choc immense propulsa l'écrivaine contre une rambarde tandis que le bloc de glace géant éventrait les cales du Titanic...

Le temps récupéra alors son cours et Vitam vit, impuissante, la mère se retourner et passer la tête à travers la porte, affichant(et ressentant) surprise, stupéfaction et peur en quelques instants avant qu'une balle n'y mette fin et qu'elle ne s'écroule comme un pantin désarticulé dont on aurait coupé les fils. La même voix masculine reprit alors:

« Et bien, et bien... Papa est mort, Maman est morte, passons au suivant... »

La fine dentelle d'une robe ivoire. De longs cheveux blonds légèrement bouclés. Mis en valeur grâce à un élégant chapeau à larges bords. Qui dissimulait en partie ses délicats yeux de saphir. Sensibles à la lumière comme aux flatteries en se détournant pour un rien, trahissant une timidité presque maladive. Hélène Churchill Candee. Maintenant l'être diaphane se souvenait. Son visage l'avait semble-il marqué dans un passé que Vitam avait paradoxalement oublié. Sauf qu'il semblerait que ne soit guère grâce à sa beauté, à moins que le voile de Mort imminente ayant recouvert l'expression terrifiée de son amie (?) ne soit devenu le nouveau produit à la mode parmi l'entourage de la revenante...

Ce voile en question avait apparemment un parfum inoubliable, tant le fait de n'en ressentir qu'un extrait de sa fragrance bien des années plus tard lui fit resurgir des souvenirs en cascade, telle une madeleine de Proust pourrie qu'elle aurait préféré remiser dans les profondeurs -bordéliques- de son subconscient.

Il était temps de dépoussiérer tout ça et d'y remettre un semblant d'ordre.

Mais l'homme était bien meilleur que la fantôme en matière de ménage, balayant toute possibilité d'explications en quelques mots puis la mère de son protégé en un seul tir. Et si la détonation qui s'en suivit eut le mérite de faire revenir Vitam sur Terre, elle n'avait pas complètement retrouvé tous ses esprits pour autant, ne parvenant en fait qu'à murmurer un unique mot.

« Titanic...Titanic...Titanic... »

Un unique mot signifiant pourtant bien des choses : Qu'elle s'en voulait de ne rien avoir pu faire dans le passé...Que cette maudite boucle ne se répétera pas dans le futur...Car elle fera tout son possible afin d'éloigner définitivement cette odeur de joie malsaine de son nouvel ami !

« Titanic ! »

D'un geste mû par une rage certaine qui lui était jusque là inconnu, Vitam s'était interposé entre le tireur et Ujio en envoyant une vague télékinésique qui fit d'un côté valser le jeune garçon vers la porte de sortie pour l'éloigner du pestiféré spirituel, et surtout de son arme, que la même force mentale tenta d'arracher et/ou de broyer de ses mains, pourvu que celle-ci ne constitue plus une menace de faire une autre victime. Tentant ensuite de retenir le tireur du mieux possible via ses pouvoirs, la fantôme profita d'un semblant de répit pour hurler à Ujio :

« J'm'en charge. Va t-en et cache-toi ! »

L'arme vola facilement de la main de l'homme tandis que le corps se trouvait soulevé au milieu des airs:

« Ah, le Titanic... L'un de mes plus beaux faits d'arme. Enfin, jusqu'à Sarajevo. Tu te souviens de Sarajevo? Je m'en souviens comme si c'était hier... Tu étais sans doute venue profiter du buffet pour la venue du prince héritier mais tout ça est tombé à l'eau quand je l'ai tué... Je n'aurais jamais cru que la mort d'une seule personne puisse causer autant de destruction et de malheur, d'ailleurs... Moi qui n'espérais que te ruiner ta soirée, on peut dire que j'ai été servi! »

Un rire maléfique éclata à travers la pièce, brisant vitre et fracturant portes et murs mais laissant Vitam intact. La fantômette serra un peu plus la bride et le visage du beau-père commença à devenir cramoisi sous la pression avant de s'affaisser mollement.

« Tais-toi... Tais-toi ! Tais-toi !!! »

C'est ce que ne cessait de répéter une Vitam dont la voix et l'ectoplasme se déformait à force de répéter cette injonction à l'adresse d'une des rares personnes qui semblait connaitre des éléments de son trouble passé. Sans doute aurait-il été plus judicieux de profiter de son ascendant pour tenter de lui tirer les vers du nez, ne serait-ce que pour essayer de comprendre pourquoi cet homme tenait tant à lui pourrir son après-vie. Mais non : La revenante n’était qu'animée que par l'unique désir de lui ôter définitivement cette putain de joie malsaine, et tant pis si cela impliquait d'enterrer d'importantes réponses en même temps que cette fichue émotion !

Elle avait par ailleurs continué à serrer la gorge de sa victime bien après qu'elle ne soit passée de vie à trépas, jusqu'à ce qu'une certaine forme d'épuisement ne l'incite vivement à relâcher la pression exercée sur son cou. Calmée mais surtout désorientée par son accès de rage, la fantôme regardait maintenant le nouveau et macabre décorum de la pièce : Pour peu que le cadavre de la mère d'Ujio ne serait pas là pour trancher définitivement la question, on aurait été en droit de se demander qui du beau-père ou de Vitam avait dernièrement été le plus sociopathe des deux.

Fuyant finalement tout cela en traversant le mur de la maison afin d'en sortir, l'être diaphane n'eut pas grand mal à retrouver son protégé, mais eut en revanche bien plus de peine à lui articuler quoi que ce soit.

« Je suis désolée Ujio. »

Qu'avait-il à dire d'autre dans ces circonstances, de toute façon, quand même les moments de silence sont lourds de sens ?

Vitam retrouva aisément le duo humain/fantôme un peu plus loin, ayant préféré ne pas rester aux abords de la bagarre, entre deux immeubles. Ujio semblait perdu. Trouble était à coté de lui, cherchant quoi faire ou dire mais de son vivant, les relations aux autres n'étaient déjà pas son fort alors dans la mort... Aussi disparut-elle en mimant un "call me" en apercevant Vitam et la laissa gérer le trauma en solo. La ruelle sur le coté de l'immeuble était baigné par l'obscurité régnant entre les buildings et un orage commençait à se faire percevoir au loin mais le jeune homme semblait n'en avoir cure, restant assis au sol, hébété. Il leva les yeux vers Vitam et sembla reprendre un peu de contenance, même si la fantôme pouvait sentir la colère qui bouillonnait dans l'esprit du garçon:

« Désolée? Tu es désolée? Avant hier, ma vie était tout à fait normale et depuis que je t'ai rencontrée, tout... Tout part en cacahuète! Ma mère est morte, mon beau-père essaye de me tuer et j'ai une fantôme qui me colle aux basques pour je ne sais quelle raison?

J'en ai rien à faire que tu sois désolée, je veux juste une putain de réponse à pourquoi tout ça m'arrive! »

« Tu crois que j'en sais plus que toi ? Je ne sais pas, je ne sais rien ! J'en. Sais. Rien ! Toute mon existence actuelle a toujours été comme ça, est comme ça, et sera sans doute toujours comme ça !
Je t'ai épargné cette éternité de questionnements en te sauvant la vie, alors dis surtout pas merci ! »

La revenante secoua métaphoriquement son protégé. La colère donc faisait preuve Ujio à son égard semblait dépeindre sur la fantôme en empirant le manque de tact ou la franchise dont Vitam pouvait facilement faire preuve en temps normal. Parfois blessante mais loin d'être méchante pour autant, même elle, spectre impulsif par excellence, avait fini par réaliser son erreur en se répandant en excuses aussi sec.

« Non... Oublie ce que je viens de te dire, c'était stupide de ma part. En plus si ça se trouve t'as en partie raison. Vu mon état je tends facilement à oublier que les mortels n'ont pas le même rapport avec la Mort que moi, surtout à force de traîner avec Kaido...enfin...ton père...biologique hein, pas l'autre qui a...
HUM ! »

Vitam commençant à se perdre elle-même, elle tenta de revenir à l'essentiel, le présent actuel. Ujio se retrouvait -théoriquement- seul, un orage menaçait d'éclater, la maison était désormais inhabitable pour des raisons aussi macabres qu'évidentes... Ils -enfin surtout "il"- ne pouvaient rester là à attendre la pluie, sans compter qu'une importante question restait en suspend : Est-ce que les proches du jeune garçon avaient subit le même sort que sa mère ?

« Ecoute Ujio, il est vrai que je t'ai caché certaines choses, mais je peux te jurer qu'au final je suis au moins aussi perdue que toi.
Vaut mieux éviter de rester là alors allons prévenir ta famille, ou la police, d'accord ? Je pense que c'est la meilleure chose à faire dans l'immédiat et pour après... T'auras largement le temps de m'en vouloir ou de me harceler de questions si ça peut te faire du bien. »

« Écoute... Je suis désolé... Je voulais pas... mais... Ma mère... »

Ujio peinait a retenir ses larmes et se détourna un instant pour s'appuyer contre le mur, cachant son visage mais laissant échapper quelques sanglots avant qu'il ne s'écarte, effaçant les trainées humides qui lui striaient le visage:

« Ma mère avait commencé a dire quelque chose, avant... Avant ça. Il faut qu'on sache ce que c'est. »

Son regard se fit plus dur, plus déterminé:

« Tu peux la faire venir? Ou m'emmener à elle? Je sais pas... Par ta magie de fantôme? Je t'en prie... je dois savoir. »

C'était étrange de voir ça chez un fantôme, mais Vitam s'était instinctivement rapproché d'Ujio en le voyant pleurer contre le mur. Elle voulait le réconforter, le toucher pour l'accoler, mais ses tentatives ne rencontrèrent bien entendu que le vent. En résulta une montée de quelques degré dans l'air alentour, plus causé par la frustration causée par son impression d'impuissance que par émulation de bras enlacés. Peut-être que le petit partageait ce sentiment à cause du lien les unissant malgré eux ou peut-être pas, mais toujours est-il que sa proposition redonna du baume à son cœur mort.

« Pourquoi... Pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt ? C'est trop une super idée !
J'ignore si je peux faire ou bien si j'ai le droit de faire ça, mais je te le dois bien et de toute façon, une entorse de plus ou de moins au règlement...
Juste un conseil : Meurs le plus tard possible. Et dès que ça arrive, choisis l'option métempsychose si on te la propose. »

Et puis franchement, elle risquait quoi en cas de flagrant délit ? D'être liée ? La bonne blague... La damnation éternelle ? Ça paraissait limite bon enfant comparé aux choses que la spectre avaient "vécues" ces derniers jours ! Restait maintenant à savoir comment la revenante pourrait procéder à la séance de spiritisme improvisée car en réalité, Vitam n'avait que des bribes de certains films de mortels en guise de référence. Elle tenta néanmoins de dissimuler son manque de sources fiables à Ujio en lui dictant des instructions de manière nettes et précises.

« On retourne à la maison. Moi, je m'occupe d'aménager une pièce propre et tranquille pour tenter l'expérience. Quant à toi, tu vas me ramener toutes les choses qui étaient chères à ta mère, ça devrait augmenter nos chances. »

Si le moindre soupçon de chance était permis, bien sûr. Puis, d'un coup sans trop savoir pourquoi, l'image de l'ordinateur familial lui revient à l'esprit, et une nouvelle idée y germa.

« Ramène aussi les épées que je t'avais confiées ! »

Sur un malentendu elle pourrait parvenir à faire venir le couple officieux depuis l'au-delà, sait-on jamais.

« Je... A la maison? On... On pourrait pas faire ça ailleurs? Et le bruit a peut être alerté les voisins? Tu...Tu veux pas aller voir. »

Un profond malaise pesait dans l'air.

« A moins que tu connaisses un coin discret d'où je pourrais communiquer avec elle, non. Je suis presque sûre d'avoir besoin de son corps si je veux avoir une chance de retrouver son âme, c'est pourquoi il faut justement se dépêcher avant que les voisins ou la police ne tombe dessus.

Après je ne te force en rien. Si tu ne veux pas assister à ça, ce que je comprendrais parfaitement, dis-moi juste où sont rangés les sabres de Kaido et les objets chers au cœur de ta mère, et je me chargerai du reste. »

Comme pour éviter le malaise dans l'air -qui n'allait pas aller en s'arrangeant, Vitam reporta son regard sur la maison voir si un quelconque mouvement était responsable de cela.

« Je... Les sabres sont dans ma chambre. Dans l'armoire... les affaires personnelles de ma mère... Dans sa table de nuit. A gauche, dans la chambre. »

Ujio ne tenait pas a y aller et, en plus, risquait de faire tâche étant donné qu'une aerocar de la police venait de se stationner a proximité de la maison et que des officiers en sortaient en courant, se precipitant vers la demeure où l'ont avait entendu des coups de feu.

Merde. Merdemerdemerdemerdemerde !

Voici comment on pouvait résumer les pensées de Vitam en voyant les policiers se précipiter vers la maison. Etant donné qu'on n'avait guère le temps de réfléchir à un plan car elle n'en avait plus à perdre, la revenante s'envola encore plus prestement direction la porte dérobée des lieux du crime afin de les prendre de court. Et toujours parce que l'improvisation régnait en maître chez cette fantôme au tempérament pressé, elle ne trouva rien de mieux dans l'immédiat que de "mitrailler" la tôle de leur aérobus en le criblant de petits trous à la taille semblables aux balles utilisées chez le mec à la joie malsaine. Ce n'était surement pas la chose la plus intelligente à faire, mais Vitam était au moins presque certaine que cela allait les freiner pour au moins quelque temps. Soit une ressource très précieuse étant donné ses futurs desseins, que l'être diaphane eut néanmoins la jugeote de vouloir protéger en générant un champ de force invisible dont les limites seraient les murs, portes & fenêtres de la maison pour pas qu'il ne passe pour trop surnaturel.

Vitam se précipita à l'intérieur rapidement et, efficacement, entreprit de s'en prendre au véhicule blindé de la police mais sans lui infliger de dégâts probants. Pour autant, les policiers reculèrent et se mirent à brailler dans leurs micro, de ce ton sans appel qui laissait entendre qu'ils souhaitaient des renforts. Lourds. Et pour hier, ça s'rait bien.

Good.

Vitam avait réussi à faire réfléchir les policiers à deux fois avant d'entrer, soit exactement ce qu'elle voulait faire. Mais nul doute qu'ils ne resteraient pas planté là éternellement et surtout, qu'ils allaient revenir accompagné, peut-être même avec un de ces métas crées de toutes pièces brièvement décrit par Ujio histoire de parfaire sa destinée apparemment poissarde. Il fallait donc continuer à faire vite, ce que la revenante fit en allant chercher mentalement les sabres de Kaido ainsi que tous les biens familiaux de sa partenaire illégitime, les réunissant ensuite en un tas situé dans une pièce dépourvue de sang ou de morceaux de cervelle (une chambre si possible). Il n'y avait malheureusement pas le temps de ranger ces objets mieux que ça, aussi fallait-il faire avec.
Après quoi Vitam "amena" le cadavre de la mère dans cette même pièce en tentant de l'installer aussi confortablement que possible. Une fois cela fait, elle prit pour ultime précaution de créer une sphère d'invisibilité afin de donner l'impression que les lieux étaient au mieux inexistants, au pire vides comme un endroit à aménager, avant de commencer à se concentrer sur sa fameuse "magie de fantôme"... Sauf que celle-ci n'avait que son "instinct" comme unique guide, n'ayant jamais réalisé une telle chose avec ses pouvoirs d'après-vie.

Les ingrédients? Check.
La zone fortement chargée en émotion du temps de la vie? Check.
Une idée de comment faire le rituel? Pas check.

Et là, pour répondre à sa question, c'était le vide sidéral. Où était le bon temps où tout le monde avait une version du necronomicon chez lui, hein? Bon, ça n'était jamais arrivé mais l'idée était là. Sans aucune idée de comment faire, Vitam n'avait pas vraiment de grande solution pour ramener l'esprit sur Terre. Peut-être pourrait-elle faire appel à un ami pour répondre à cette question parce que l'avis du public et le 50/50 n'allait pas être des plus utiles...


Elle pouvait aussi envisager de se rendre dans le royaume des morts pour la retrouver, c'était la dernière possibilité qui traversa son esprit mais... Non, c'était stupide. Et puis, sans doute dangereux.

Vitam avait beau s'être concentré de toutes ses forces, la solution ne se présentait pas. En même temps, ça aurait été un petit peu trop facile pour que ça fonctionne ainsi. Alors si les esprits ne venaient pas à elle, il n'y avait qu'à...

Ah bah non ce serait stupide. Et dangereux en plus, de surcroit avec la condamnation planant au dessus de sa tête.
...
Justement.

C'est justement cela qui la convainquit définitivement de franchir le cap des mondes : Non contente d'y trouver la solution que la revenante recherchait, elle était certaine qu'une petite escapade au Royaume des Morts pourrait également éclairer les détails manquants concernant sa punition, voire d'obtenir la tant attendue occasion de s'en défendre avec un peu de chance.

Alors, sans une moindre once de regret et encore moins d’appréhension envers les événements à venir -car ce n'était pas son genre de s'inquiéter pour des choses aussi vagues que les probabilités, Vitam ouvrit un portail particulier vers un plan qui l'était tout autant. Puis s'y engouffra avant de disparaitre intégralement.

Et Vitam traversa le Voile qui séparait le monde matériel de l'immatériel... Pour se retrouver dans le japon des années 90. Vêtements, musique, tout correspondait à ce dont elle se souvenait de cette époque...

Mais surtout, elle remarqua du coin de l'oeil, un jeune homme passablement perdu qu'elle connaissait depuis peu mais avec qui elle s'était liée rapidement(à son coeur défendant), observant les alentours en mode "que que quoi?".

Ah, les années 90... ses couleurs flashy, l'âge d'or des raps horribles... est-ce qu'ils avaient eu le droit à ça au Japon ? Et surtout, comment Vitam avait fait pour voyager dans le temps tout en emmenant accidentellement une personne lui semblant familière ?
Ah oui... le lien.

« Ujio c'est toi ? Panique pas je suis là... Est-ce que tu vas bien ? »

« T'es pas mort, je le sentirais si c'était le cas » le rassura t-elle en désignant son propre nez.
« J'ai essayé de faire le rituel mais il nous a emmené ici, au Japon des années 90. Je ne me pensais même pas capable de voyager dans le temps ainsi, m'est d'avis qu'il y a encore l'histoire du lien derrière tout ça...
Est-ce que tu saurais reconnaître cet endroit ? » demanda la revenante à Ujio, davantage familière qu'elle aux paysages nippons.