« À bientôt. » Dit Erich avec ses doigts ensemble, hochant la tête lentement.

Une fois éloigné du chasseur du jungle, Erich demande à ses compagnons : « et qu'est-ce-que vous avez l'envie de faire pendant cette semaine ? Il y a encore le hindou poignardé : peut-être il est réveillé ? Sinon, David, penses-tu que nos recherches sont prêtes à être testées sur un humain, mon neveu ? Nous avons testé tellement de souris ... tu penses qu'on peut découvrir ce qu'il a dans la tête en insérant les fils directement dans son cerveau ? »

« Je ne sais pas si ce serait bien correct envers lui de tenter une telle expérience sans son consentement », dit Eustache. « Après tout, il était censé être notre guide spirituel, donc un homme que nous devons avant tout respecter… Je vous propose donc la chose suivante. Allons voir s'il ne s'est pas réveillé. Nous lui poserons alors toutes les questions que nous voulons de vive voix, si son état le permet… Et si ce n'est pas le cas, il sera toujours temps de songer à le contacter "spirituellement" pour lui demander la permission d'aller plus loin dans cette autre voie… Qu'en pensez-vous ? ».

Malheureusement, l'Hindou poignardé, tout comme son assassin, sont décédés. Le roman de Mary Shelley, Frankenstein, restant dans l'Empire britannique une oeuvre de fiction fantastique, vous ne croyez pas que les autorités voient d'un bon oeil la manipulation de cadavres pour fins de réanimation.

Vous vous rassemblez avec des natifs devant le 'Grand Pass Route', un tramway inauguré il y a quelques mois. Un hindou fâché s'éloigne du car avec sa vache...

« Tiens, tiens, tiens... » se demande Eustache. « Que s'est-il passé avec cette homme pour qu'il soit ainsi courroucé. »

Eustache ne lui demande rien, même s'il brûle d'envie de savoir ce qu'il en est. Il se contente de regarder les alentours et d'essayer de comprendre par lui-même en déduisant. Le car aurait-il forcé sa vache à bouger ? Le chauffeur aurait-il refusé qu'elle monte dans le véhicule ?

Le conducteur n'a pas daigné accepté sa vache pour le trajet, ce qui courrouce le paysan hindou!

Erich a l'air perdu dans ses pensées tandis que cette scène publique de conflit social se joue devant lui.

The Hindu is dead. What a pity ... Perhaps we can use the wires to create a spiritual antenna to contact him all the same ...

« Hé, David, supposes-tu qu'on peut arranger les fils d'une manière qui s'agissent d'une antenne, pour contacter les ... nouveaux morts et les esprits persistants ? »

David se tourne vers son cousin avec un sourire indulgent « Il n'y a que toi, Erich, pour avoir des idées pareilles! Trouvons ce temple par nous même, la science et la magie ne peuvent pas tout résoudre! »

David répond « Mon cousin a appris quelques sorts... si vous voulez une démonstration qu'elle est bien réelle, j'en connais encore plus. Pas de mer ouverte en deux, des effets plus modestes, j'en ai peur! »

Vous passez le reste de la journée à explorer.

Le lendemain matin, Jean-Philippe vous dit au petit-déjeuner

« J'ai enquêté cette nuit... Notre guide est un pilier de bars. J'ai peur que l'avance soit engloutie en alcool!

Il faut tenter de le retrouver pour qu'il se consacre à nous et non pas la dive bouteille! »

« Sans vouloir l'excuser », dit Eustache, « laissons-le à ses vices… Après tout, il a le droit de dépenser son salaire comme bon lui semble et nous nous doutons bien que ce n'est pas un enfant de cœur. Evitons de le courroucer en l'espionnant ou en lui faisant la morale. Plusieurs personnes nous ont garanti qu'il était l'homme de la situation, alors, faisons-lui confiance. Parfois, des gens bien sous tout rapport ne sont pas très efficaces dans leur travail et des gens qui ne payent pas de mine sont extrêmement compétents. Le tout est qu'il soit prêt et suffisamment sobre le jour du départ, ce dont nous nous rendrons compte immédiatement. »

Vous partez à 4h du matin 6 jours plus tard.

Le Pic d'Adam ne se situe qu'a 250 kilomètres environ de la capitale. Une route de terre assez bien entretenue permet à l'équipe de parvenir en une vingtaine d'heures au dernier village avant la jungle. Maintenant, ils devront abandonner le camion de Drozd qui, bon an mal an, les a conduit jusqu'à ce village. Durant k voyage, ils ont pu faire plus ample connaissance avec leur guide. Celui-ci se révèle être un homme profondément bon :

« "Lorsque j'avais 15 ans, j'ai quitté ma Pologne natale, mon village ayant été pillé par une bande de cosaques en vadrouille. Toute ma famille est morte dans l'incendie de ma maison. Avec quelques compagnons d'infortune, nous avons rejoint Varsovie. Un mois plus tard, nouvel exil et bonjour à la Prusse. Je me suis engagé comme palefrenier dans le 15e Uhlan impérial. Là, j'ai retrouvé bon nombre de compatriotes qui, comme moi, avaient fui la misère et la désolation. Notre régiment est parti en France, en 1870, combattre vos compatriotes. Je dois dire que cela ressemblait plus à une promenade de santé qu'à une campagne militaire, sans vouloir vous offenser, bien sûr. Une fois arrivé à Paris, j'ai déserté avec un ami, Alexis Manougian, un Arménien, engagé comme artificier dans le 8e régiment d'artillerie bavaroise. Ne me demandez pas comment Alexis a atterri en Bavière, je crois qu'il ne le saurait pas lui-même. En tout cas, nous avons traire dans Paris. Quelle ambiance ! II régnait dans la capitale une effervescence révolutionnaire incroyable. Tout était permis tout semblait possible. Mon camarade er moi avons participé à la Commune. Il fallait voir ces belles jeunes femmes descendre le boulevard Saint Germain pavoisé de drapeaux rouges! Tout le monde chantait, dansait sur "le Temps da Cerises". Ah, quel insouciance ! J'avait vingt ans, mes amis, et encore bardé d'illusions. Puis ce fut la "Semaine Sanglante". Les Versaillais ont fusillé Alexis au cimetière du père Lachaise. Quant à moi, blessé, laissé pour mort, je parvenais à échapper à ce massacre inqualifiable. Là, Dieu a bien voulu qat l'on sauve un pêcheur tel que moi.

Je me cachais, perdant mon sang, essayant de fuir l'horreur du massacre quand une jeune femme me recueillit. Marie Ropart était ce que l'on pourrait appels une jeune fille de bonne famille. A moitié anglaise du côté de sa mère et bretonne par son père, elle habitait un hôtel particulier à Paris. Sympathisante de notre cause, elle avait transformé son logis el hôpital de campagne. Comme elle connaissait beaucoup de personnages influents à l'Assemblée Constituante, nous ne fûmes pas inquiétés. Toutefois, nous ne pouvions rester et France. Marie Ange vendit tous ses biens, ce qui nous permit d'aller nous instant: aux Indes. Nous nous fixâmes à Bombay.

Marie Ange ouvrit la pension un Mimosas. Elle recueillit tous les enfants déshérités de la ville, essayant de leur donner une éducation susceptible de les sortir de leur misère. Sa fortune fond rapidement et c'est à partir de là que j'organisais des chasses pour Européens en mal de sensations. J'ai vécu 12 ans de bonheur avec cette femme remarquable. Nous nous aimions. Puis, il y eut cette épidémie de choléra à Bombay et MarieAnge Ropart fut également emportée ...

Elle ne comptait pas son temps et ne pensait pas à elle. »

conclut-il en un soupir. Jean-Philippe regarde alors Charlotte avec un sourire...

Adrien hoche la tête. Certains amis de ses parents étaient des communards.

Lui-même est plus un rêveur.

Est ce que le nom de Marie Raport lui dit quelque chose?

Morgan Kane lance 3d6 et obtient 3 (1, 1, 1)

Pas fait exprès pour le critique !!!! Promis !

Mademoiselle Ropart dans ma réalité alternative... est l'héritière et petite-fille de Eugène Schneider, industriel et banquier du Creusot. Elle a disparu en 1871. Il semble que notre jeune scientifique a justement dans ses bagages le dossier qu'il a monté sur elle, le riche Schneider pensant qu'elle avait fuit au Maghreb. Une récompense de 5000 francs sera remise pour tout renseignement pertinent.

Le Polonais poursuit

« Quant a moi, complètement déboussolé, j'ai parcouru durant 5 longues années ce pays grandiose. J'ai commencé à boire. d'abord pour noyer mon chagrin et truite par habitude. L'Inde a fini par m'ennuyer et j'ai décidé de m'installer à Ceylan. A Colombo, je me suis associé à un major anglais en retraite et nous avons monté cette affaire, lui s'occupait de trouver des clients et gérait notre société, et moi je baladais ces messieurs dans la Jungle cinghalaise. Le major est mort l'année dernière et maintenant, je suis seul à travailler. Voilà, je crois que vous me connaissez mieux, n'est-ce pas ?" »