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 Sujet du message : Prologue : Entretien (George)
Message Publié : 29 Janvier 2014, 13:36 
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Paris, Quartier Montparnasse.
Le 22 Mai 1898, quatre heures de l’après-midi.

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Hotel particulier d'un Comte, au début du XXième siècle


Georges tapa à la porte de cet hôtel parisien du sud du quartier Montparnasse, coincé entre quelques pavillons et des immeubles plus importants. C’était une petite demeure, comparée à la grande masure de campagne d’où le majordome venait, mais de très bonne taille pour un homme qui vivait seul avec sa fille et un couple de domestique, de ce qu’il en savait. Un « pied à terre » parisien immense pour le Comte de Saint-Périer, dont la résidence principale était située en province, dans le Sud de la France.
Le Comte cherchait maintenant à étoffer son équipe de domestiques à Paris, et Georges venait pour la place de majordome qu’il savait pouvoir obtenir.

Une femme assez âgée répondit aux coups. « Bien sûr, veuillez me suivre. » dit-elle d’une voix chevrotante, avec un demi-sourire.
Plutôt ronde, la soixantaine bien passée, les cheveux gris attachés en chignon derrière la tête, elle arborait le costume noir couvert de dentelles blanches des femmes de chambre. Elle se déplaçait lentement, et dut s’aider d’une canne pour conduire George jusqu’à un salon particulier. Elle ne tarda pas à se présenter : « Toinette » était son nom.
Ce faisant, elle détailla du coin de l’œil le nouveau venu des pieds à la tête : Après tout, elle devrait travailler sous ses ordres s’il venait à être embauché.

George avait ainsi tout son temps pour commencer une inspection visuelle de l'endroit.
Si les marbres et les dorures des lieux qu’il traversait et du salon ne présentaient pas de poussière, il pouvait remarquer que certains couloirs n’étaient pas astiqués au mieux. Le couple, fatigué, devait certainement négliger les pièces peu utilisées de la maison.
Un simple coup d’œil à travers une fenêtre montrait un jardin à la française entretenu sur le devant, mais les arbres et fourrés plus loin étaient à l’abandon.

Le salon, lui, était impeccable. Des fauteuils aux motifs floraux étaient alignés au millimètre sur un tapis au point très serré. Des consoles en bois du Liban recouvertes de marbres étaient situées entre les fenêtres. De lourds rideaux encadraient des fenêtres rectangulaires. Un lustre indiquait que la maison était connectée au réseau électrique.

« Veuillez attendre ici, monsieur. Monsieur le Comte va vous recevoir dans un instant. »
Toinette allait se retirer.
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Message Publié : 30 Janvier 2014, 20:27 
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Arrivé devant la maison dont il était question, Georges ne put s'empêcher de ressentir une légère déception : il pensait que la résidence parisienne du Comte de Saint-Périer serait plus grande que cela. Plus importante. Enfin, l'homme avait très bonne réputation, et après tout, c'était pour cela que Georges s'était montré intéressé.

Une femme dans la soixantaine, plutôt pas très bien conservée, lui ouvrit la porte et lui demanda de la suivre. Ce faisant, Georges lui demanda « Combien de domestiques y a-t-il pour servir le Comte dans cette demeure ? » En général, lorsque les gens séjournaient dans leur résidence secondaire, une partie de leurs domestiques les suivaient pour les servir. Mais il y avait toujours un ou deux domestiques locaux prêts à venir dépoussiérer et ouvrir la maison lorsque la visite des propriétaires était annoncée. Puis à leur arrivée, le majordome, qui ne quittait pas ses maîtres, prenait les choses en main et ainsi ces messieurs-dames pouvaient-ils se sentir chez eux. Il avait semblé à Georges que le Comte recherchait un majordome, pas un domestique de résidence secondaire. Seulement, Georges n'était pas parvenu à savoir si le Comte désirait s'installer définitivement à Paris ou s'il comptait repartir en Provence avec le majordome en question. Tout-à-l'heure il en saurait plus. Après son entretien avec le Comte.
Bien sûr, d'une part il préfèrerait servir dans une grande maison, comme celle que le Comte occupait dans le sud. Mais être majordome d'un hôtel particulier à Paris pouvait être avantageux.

Mais quand même, il aurait cru que la maison serait bien plus grande.

Dans le couloir, il vit la poussière et se dit qu'avec lui cela ne serait pas possible. Puis la dite Toinette l'introduisit dans un petit salon à la tenue impeccable. Georges put noter une installation électrique. Hmpf. Le progrès. pensa-t-il amèrement. Pour Georges, le progrès était quelque chose qui ne se faisait pas, car il reléguait le respect des traditions dans l'oubli. Or, c'étaient les traditions et les usages qui assuraient à Georges son existence.

Alors que Toinette se retirait, Georges prit place sur un petit fauteuil assez rigide.
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Message Publié : 30 Janvier 2014, 21:23 
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Le Comte Firmin de Saint-Périer, plus jeune.
Georges attendit moins de cinq minutes : Le Comte était ponctuel.
Plus grand que la moyenne, cet homme portait ses cheveux noirs très courts, brossés vers l’arrière. Agé de plus de cinquante ans, il dégageait cette prestance aristocratique que George avait pu rencontrer chez le Duc.

Il s’approcha de George, et tint à lui serrer la main. Pour l’instant, celui-ci n’était pas à son service.
Il parla ensuite sans détours.
« J’ai besoin de nouveaux domestiques, et d’améliorer la tenue de cette demeure. Le couple … qui travaille ici … admet qu’ils ne sont pas assez nombreux. »
Le ton employé pouvait laisser penser que cela était récent.
« Je ne suis pas disponible pour m’occuper des détails. Il me faut un majordome. Votre première tâche sera de recruter autant de domestiques que nécessaire.
Egalement, je compte recevoir. »

Georges savait qu’organiser une réception dans le beau monde était la tâche la plus ardue d’un majordome.
« Quelles qualifications pouvez-vous présenter pour cela ? »
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Message Publié : 05 Février 2014, 22:41 
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Lorsque le Comte entra, il suffit d'un regard à Georges pour l'évaluer. Il savait cependant que les apparences étaient parfois trompeuses mais, à moins d'être un très bon acteur, cet homme portait avec lui de nombreuses générations de Comte.
Ses manières étaient satisfaisantes et Georges se sentit quelque peu rassuré quant à ses ambitions.
Recruter des domestiques, organiser des réceptions, tout cela laissait présager une place sérieuse.

« Combien de domestiques Sa Seigneurie aimerait-elle avoir dans sa maison ? » s'enquit Georges. Après tout, s'il s'agissait de cinq domestiques, ce n'était plus la même affaire que si le Comte entendait en engager une vingtaine.

A la question du Comte sur les capacités de Georges à organiser des réceptions, bals et autres, notre domestique lui répondit « J'ai servie le Duc pendant les quinze dernières années. Si vous avez entendu parler des réceptions qu'il a données, ou s'il vous a été donné d'y être convié, alors vous savez déjà que tout y était parfait. » Georges faillit y ajouter ou peu s'en faut, par modestie, mais étant donné que le Duc n'avait jamais eu à déplorer aucune fausse note dans ses divertissements et autres réceptions plus sérieuses, il préféra ne pas le faire. Cela eut pu lui porter préjudice pour rien.

Il aurait eu beaucoup de choses à dire sur la façon dont il faisait travailler les domestiques, sur le règlement intérieur qu'il leur imposait ou sur la tenue d'une maison, notamment sur tout ce qu'il avait déjà repéré qui n'allait pas dans celle-ci, mais se tint coi. Après tout, le Comte ne lui avait rien demandé de plus.
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Message Publié : 06 Février 2014, 09:08 
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Le Comte balaya la question sur le nombre de domestiques, comme si cela entrait dans les « détails » dont il ne voulait pas s’occuper.
Une demi-douzaine semblait suffire à Georges pour entretenir le parc et la maison. Et un chauffeur, si le Comte désirait une voiture.

Le Comte tiqua plutôt sur le terme « Sa Seigneurie ».
« Monsieur … Georges, n’est-ce pas ? … Monsieur le Duc était allié des Bourbons. Ma famille est Orléaniste depuis des générations. Je suis moi-même Secrétaire d’Etat dans un gouvernement républicain. Vous pourrez me nommer « Monsieur » en toute simplicité. »
Il était vrai qu’entre les partisans des politiques de Charles X, de Louis-Philippe Ier et de Napoléon III, les monarchistes étaient bien divisées en cette fin de siècle… Et encore ! Certains auraient voulu de Boulanger comme Empereur !

La référence au Duc rassura cependant le Comte. L’attitude respectueuse de Georges aussi.
« Plus qu’un maître de maison, j’ai besoin d’un homme de confiance ici. Celui-ci aura des informations, parfois sensibles, que n’auront pas d’autres domestiques. La discrétion sera de mise. »
Il semblait attendre que Georges défende son expérience sur ce sujet.
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Message Publié : 06 Février 2014, 19:18 
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Georges faillit avoir une contraction de la joue lorsque le Comte lui dit qu'il lui suffirait de l'appeler Monsieur. Monsieur... C'est pour les bourgeois, ça, Monsieur. Et il fait de la politique, en plus... Enfin, si c'étaient là les seules fantaisies du Comte, Georges pourrait peut-être se laisser convaincre malgré tout.

Le Comte continua son petit monologue et la chute scandalisa Georges : insinuer qu'il n'était peut-être pas un homme discret ! Lui ! Lui qui connaissait des détails gênants même sur Sa Seigneurie le Comte de Saint-Périer ! Mais plutôt mourir que de les lui révéler pour lui prouver qu'il savait tenir sa langue. Le Comte devrait lui faire confiance ou ne serait pas son maître. « J'espère que Monsieur aura toute satisfaction. » se contenta-t-il de dire, laconique. Il avait laissé passer un dixième de seconde de trop, à dessein, avant le "Monsieur", plus par principe que pour que cela soit remarqué par le Comte.

Un Monsieur, politicien, qui doute de la probité de Georges ! Le majordome n'était plus sûr du tout de vouloir servir dans cette maison. Après tout, il y avait la Baronne de Castagnette qui cherchait quelqu'un aussi, lui avait-on dit, dans son château situé à peine à une heure de Paris. A peine. Georges avait trouvé cela trop éloigné pour son prestige, mais maintenant qu'il avait rencontré ce Comte, il le trouvait presqu'aussi original que l'héritier du Duc. Mais où va le monde ? Le problème, avec la Baronne, c'est qu'elle a 82 ans. Qui sait pour combien de temps elle en a encore avant que son fils ne se révèle lui aussi être un original ???

Georges se raidit, ce qui donna l'impression qu'il se redressait.
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Message Publié : 06 Février 2014, 22:42 
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Fin psychologue, le Comte observait avec attention, et surtout comprenait, les réactions de Georges.

Un silence pesant s’installa.

Il se demandait certainement s’il devait éconduire ce domestique prétentieux, trop sûr de lui, qui supposait que sa carte de visite était suffisante pour entrer au service de quelqu’un. Et qui visiblement avait l’intention d’imposer à ses maîtres la façon dont ils devaient se tenir. Oubliait-il qui employait qui ?

Cependant, la carte de visite en question était telle qu’il souhaitât laisser une dernière chance au majordome. C’était un domestique de la vieille école, un de ceux qui rêvent encore de Monarchie en France, voilà tout… Et ce genre de manie peut être utile.
« Pourquoi souhaitez-vous aujourd’hui changer de maison ? Qu’est-ce qui vous attire dans ce poste ? »
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Message Publié : 07 Février 2014, 12:30 
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Georges se détendit un peu lorsqu'il entendit la question du Comte : il y était préparé, et cela lui donna la sensation que les choses -et les gens !- reprenaient leur place.

« J'ai été placé très jeune chez le Duc que j'ai servi sans faillir depuis lors. Toute sa vie j'ai pu voir la tristesse qu'il éprouvait de n'avoir pas d'héritier, suite à la mort tragique et malheureuse de Madame la Comtesse. La lignée du Duc est morte avec Sa Seigneurie, et je le regrette sincèrement. Mais je n'ai hélas plus de Duc à servir aujourd'hui. »

Etonnamment pour un homme comme Georges, on pouvait entendre l'émotion dans sa voix lorsqu'il parlait du Duc, et il y pointait un sincère attachement. Georges mettait clairement en valeur les inclinations du vieux Duc pour la monarchie et les traditions, ainsi que sa fidélité à feu son maître. Toutefois, il n'avait rien assuré ni vraiment révélé de ce que le vieux Duc avait pensé de son successeur.

Après une pause, il conclut, très simplement : « Sa Seigneurie vous tenait en haute estime. »

Ainsi Georges avait tout dit. Il s'agissait du fil de sa vie, qui se déroulait tel le courant d'un large fleuve, avec assurance, tranquillité et une certaine évidence aussi ; il s'agissait de sa fidélité, jusqu'au bout, même après la mort de son maître ; il s'agissait des valeurs d'une société qui n'existait plus mais qu'il voulait voir vivre encore, envers et contre tout, et grâce à son opiniâtreté, fut-ce dans certains îlots seulement. La maison du Comte pourrait être un de ces bastions. Enfin... si le Comte le voulait bien, et ne se commettait pas avec ces politiciens !
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Message Publié : 07 Février 2014, 14:48 
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Le Comte fut embarrassé de la démonstration affective de Georges. Il laissa passer un peu de temps pour que celui-ci puisse reprendre une contenance.
« J’aime à croire que le Duc estimait les personnes non par rapport à leurs idées et leurs paroles, mais par rapport à la qualité du travail qu’elles produisaient. Pour lui, crédibilité et perfection allaient de pair. »

Remarques qui expliquaient certainement le lien entre le Duc et le Comte, malgré leurs désaccords politiques, mais était aussi un compliment caché pour Georges, lui qui était devenu avec les années un homme de confiance du Duc.

Un silence suivit. Mais pas le silence pesant de tout à l’heure. Plutôt un silence pendant lequel les deux hommes s’observaient, se reconnaissaient un lien, se construisaient une confiance mutuelle.
Le Comte de Saint-Périer conclut l’entretien, qui au final, n’avait pas duré bien longtemps.
« Vous êtes engagé pour le salaire indiqué. Vous commencerez demain matin. Toinette vous présentera vos appartements, le personnel, et vous fera visiter les lieux. »

Il hésita un instant, puis déclara : « Il faut que je vous tienne informé de certaines choses qui concernent cette maison. Je devrais vous en parler à part, mais mes journées sont chargées. J’ai fait venir des amis pour en parler, demain après-midi à quinze heures. Vous nous rejoindrez. »

« Georges, avez-vous des questions ? »
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Message Publié : 08 Février 2014, 22:27 
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Après ce moment de communion, Georges sut qu'il pourrait travailler pour le Comte. Ce dernier dût ressentir un sentiment similaire, car il signifia au majordome qu'il était engagé.
Georges reprit contenance et dit simplement : « Je serai honoré de servir Monsieur. »

A vrai dire, Georges était impatient de commencer : on voyait que la maison était allée à veau l'eau et qu'il était indispensable de rattraper tous ces écarts de conduite, tout ce laisser-aller.

Il attendait que le Comte prenne congé de lui quand au lieu de cela il lui dit que sa présence serait requise dans l'après-midi du lendemain pour recevoir les amis de Monsieur.

Bien. Le travail commence. Bien. Très bien. Il demanderait à Toinette de faire une pâtisserie pour quinze heures. Avec une infusion pour ces dames, et une petit vin blanc sec pour les messieurs. Oh oui, le travail reprenait, et tout de suite encore !

« Si Monsieur le Comte le permet, je retournerai au Château de Clergy, ce soir, pour y dormir une dernière fois. » C'était une manière correcte pour Georges de préciser qu'il donnerait son congé et prendrait ses affaires, et ce dans les plus brefs délais.
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Message Publié : 09 Février 2014, 13:18 
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Le Comte était satisfait.

Il partit à la porte donnant sur le couloir, celle par laquelle Georges était entré, et trouva Toinette qui attendait.
« Georges nous rejoint. Vous lui présenterez la maison demain matin. »

Se retournant vers le majordome nouvellement embauché : « Bien. A demain, donc. »
Georges fut conduit par Toinette à travers les pièces vers la sortie de la maison.
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Message Publié : 10 Février 2014, 21:10 
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Lorsqu'il rentra au château, Georges sollicita un entretien avec l'héritier du Duc. Il lui signifia son congé dans les plus brefs délais, tout en lui recommandant Jean-Luc, le premier valet, comme successeur pour le poste de majordome.
Il savait qu'il faisait ainsi plaisir à Jean-Luc qui verrait son salaire augmenter de façon substantielle et pourrait ainsi mieux marier ses filles.
Il passa ensuite le reste de la journée à faire ses bagages, considérant qu'il avait passé la main à Jean-Luc.
Curieusement, il n'eut aucun mal à dormir. En fait, il ne ressentait pas d'excitation, juste la sensation d'une chose bien accomplie.
C'est donc au plus tôt le lendemain matin qu'il se présenta à la porte de service de la résidence parisienne.
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Message Publié : 11 Février 2014, 13:04 
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Si l’héritier du Duc était affecté par le départ de Georges, il n’en manifestait rien. Il accueillit la nouvelle d’un « Bien. » qui montrait que le domestique faisait le bon choix. Cet original profiterait certainement de l’occasion pour « moderniser » le service qui lui était rendu.
Il n’indiqua pas s’il prendrait en considération la recommandation de Georges concernant sa succession.

Après avoir vécu de nombreuses années avec les autres domestiques, ceux-ci prirent la nouvelle avec tristesse. Une petite fête fut organisée à la va-vite, et pour laquelle, pour une fois, Georges se retint de manifester sa désapprobation pour telle ou telle chose « qui n’allait pas ».

Le lendemain matin, il fut accueilli par Toinette, qui lui présenta son époux : André. Celui-ci était un homme qui semblait plus vieux que son âge. Il se tenait cependant droit, comme il avait appris à le faire, consciencieux.
« Votre venue sera bénéfique. Nous avons besoin d’aide… surtout depuis que la petite est malade. » La « petite » en question devait quand même avoir vingt-et-un an, selon les sources de Georges. « Nous allons vous amener dans votre chambre, pour déposer vos affaires. Puis nous ferons le tour de la maison… » pendant lequel André et Toinette préciseront certainement les petites manies importantes à connaitre du Comte. Celà prendrait bien la matinée !
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Message Publié : 13 Février 2014, 12:52 
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Georges apprécia l'accueil poli et bienveillant des domestiques, les domestiques dont il avait désormais la charge.
Il s'enquit de l'état de la "petite", se demandant s'il serait possible de la voir et quand elle pourrait travailler.
Une fois dans sa chambre, il se contenta de poser ses affaires : il les déferait le soir venu, une fois le travail à faire un peu dégrossi. Il fallait organiser des entretiens d'embauche, passer des annonces... Son sens de l'honneur lui avait interdit de débaucher le personnel du Duc, mais il espérait bien que certains d'entre eux remarqueraient les annonces et se présenteraient.
Il ressortit de sa chambre, prêt à faire le tour de "son" nouveau domaine...
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Message Publié : 13 Février 2014, 19:00 
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Après avoir laissé ses affaires, Georges fut conduit à travers son nouveau lieu de travail.

L’hôtel particulier dans lequel évoluerait Georges s’élevait sur deux étages en plus de rez-de-chaussée.

Au rez-de-chaussée, on trouvait une galerie d’entrée qui distribuait les arrivants vers un cabinet de travail, un grand salon, un salon plus petit qui faisait office de bibliothèque, puis une salle à manger qui communiquait par une porte discrète avec la cuisine. De la galerie, une sixième porte fut présentée au nouveau majordome, qui permettait d’entrer dans un couloir rejoignant la cuisine et un escalier discret descendant au sous-sol.
Ce dernier était encombré de choses diverses, meubles, outillages, provisions à profusion, et avait deux nouvelles portes : L’une vers le jardin, et l’autre vers une pièce isolée qui faisait office de cave.
Il ne fallut pas longtemps à Georges pour repérer les meilleures étiquettes du Bordelais. Celles-ci n’étaient pas trop poussiéreuses contrairement à celles du château du Duc : Le Comte n’avait acheté cet hôtel particulier qu’il n’y a trois ans, les bouteilles avaient été amenées après. Il n’y avait que quelques bouteilles de Bourgogne : André précisa que le Comte ne souhaitait de ce vin que si cela faisait particulièrement plaisir à l’un de ses invités.

Un escalier situé à l'extrémité de la galerie permettait de monter au premier étage. Là étaient disposées sept chambres spacieuses autour d'un couloir qui courrait le long de la maison, ayant chacune leur salle de bain. Seules celles du Comte et de sa fille étaient occupées, les autres auraient besoin d’un dépoussiérage… qu’André et Toinette feraient cet après-midi : Le Comte avait souligné qu’il était possible qu’il reçoive dès ce soir.
Au dernier étage, sous les toits, avec un plafond à moins de trois mètres du sol, se trouvaient les appartements des domestiques. C’était là que Georges avait posé ses affaires, dans la deuxième chambre ayant un lavabo privé. L’autre étant celle d’André et Toinette, qui suivaient le Comte depuis sa tendre enfance. Les futurs domestiques devraient se partager la même salle de bain à l’étage.

Le tour du jardin fut plus rapide. Domaine d’André (entre autres domaines qu’il assumait seul jusqu’à présent), celui-ci tenait le devant du jardin à la française correctement. Les massifs plus lointains laissaient à désirer. Sur un côté, une roseraie était mieux entretenue, dans une excroissance du terrain. André signala que les rosiers, dont certains étaient actuellement en fleur, étaient personnellement taillés par Sabine de Saint-Périer, et qu’elle ne souhaitait pas d’aide pour cela.

La visite était terminée, et Toinette et André attendaient les directives de Georges... et son aide. Il y avait à faire…
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