Message secret pour Viadoq.Elle va rester sur place

Message secret pour Galan d'armor, Keyradin.Rochelle avait tout prévu , tout ...sauf les autres ! Bousculée , happée par la cohue et la vague humaine , elle ne parvint pas à progresser et fût refoulée à l'intérieur de la pièce . La fumée se faisait plus dense , plus tenue et la faible protection qu'elle avait n'empêchait pas celle ci d'agresser les poumons de la jeune femme .
Malgré elle , elle se mit a tousser , sentant la peur la paralyser peu à peu ... Et si elle n'arrivait pas à sortir !?

« Williams ? »
Elle l'appela entre deux quintes de toux , mais ses yeux la piquaient maintenant , faisant naître des larmes qui brouillait sa vue , elle l'avait entendu pourtant , mais ne parvenait plus à le distinguer dans les ombres mouvantes qui s'efforçaient d'échapper aux flammes !

« William ?! »

Le craquement du bois qui se tordait couvrait la voix de Rochelle qui luttait pour ne pas s'évanouir ... Tomber signifiait mourir ... Tomber ...c'était la fin de tout ...et cela , Rochelle ne pouvait l'admettre !

« William !!! »

Message secret pour Galan d'Armor, Keyradin, Moontaz.Rochelle était paralysée, elle qui gardait souvent son sang-froid malgré les circonstances. La vie l’avait préparée à beaucoup de choses, mais pas à ce qu’elle soit si courte !
Dans un songe, elle vit Monsieur Mildiou, face à elle, crier sans émettre un son. Alors qu’elle cherchait William, celui qui aurait pu la sauver, c’est cet homme à l’embonpoint de patron de l’industrie qui se présentait à elle. Peu à peu, ses paroles sortirent du songe pour s’ancrer dans la réalité. « … faut partir ! Maintenant ! … » disait-il. Rochelle, peu à peu, reprenait le sens des urgences. Mademoiselle de Saint-Gil s’était déjà introduite dans la cohue, et avait semble-t’il rejoint la première salle. Mildiou et elle devait faire de même.

Archibald était paralysé, au milieu de cette salle de bal qui se vidait de ses occupants. Il pouvait voir ce qu’il se passait à côté, entre le Comte, William et les trois enfants.
Le Comte acquiesça à la proposition de William. Il allait prendre sous son aile les deux enfants désignés, quand la décoration sombra, entrainant tableau électrique, tentures et autres planches. Le trio disparut de la vue de tous, enfermé par les flammes.
Face à William, le gamin d’environ douze ans essayait maladroitement de retirer la planche qui le bloquait. Il pouvait aider l’anglais, à condition que leurs efforts soient coordonnés. Il fallait faire vite : Il ne survivrait pas à l’incendie qui se propageait sur le matériel qui le bloquait.

Message secret pour Viadoq, Keyradin , Galan d'Armor.
Qui était cet homme ? Que disait il ? L'esprit perdu , il fallut plusieurs secondes à la jeune femme pour saisir l'essence des mots de son interlocuteur : sortir d'ici !
Elle inclina la tête , mais si son esprit lui disait de partir vite , son coeur lui se tournait vers le centre du brasier dans la direction où elle avait vu William pour la dernière fois .... Où se trouvait il ?
Où es tu William ?
Et tandis qu'elle suivait l'homme qui la tirait vers son salut , elle ne put s'empêcher de se retourner à demi :
« WILLIAMMMM !!! » Elle cria , comme si cela pouvait être une chance pour son amant , une chance de sortir vivant de cette mer mouvante de flammes .
Mais elle voulait vivre,aussi n'attendit elle pas plus qu'un battement de cils et se précipita à la suite de son sauveur providentiel .

Message secret pour Moontaz, Galan d'Armor.« Allez, un peu de nerfs! »

Le scientifique respira profondément... Et toussa à cause de la fumée. Puis il chercha à continuer à s'avancer pour aider William, arroser le petit et soulever l'obstacle.

Message secret pour Keyradin, Moontaz.Engoncé sous sa cape fumante, au sein de tourbillon de flammes puant le chlore et l'asphalte, William attrapa à pleine main les planches qui couvraient le pauvre gamin.
Le bois était chaud mais William avait connu d'autres feux. Les feux de brousses allumés par la simple détonation des fusils anglais, les bombes irlandaises et les cocktails Molotov. Malgré les morsures et les cloques, William leva les planches et les jetaient au loin.

« Go on! boy. » Criait il « Si tu veux vivre c'est le moment de le faire savoir ! pousse !! »

Étrangement, lui vint alors le parfum de Rochelle, et la sensation soyeuse de ses boucles si noires entre ses doigts. Était-ce l'odeur de la résine ou les volutes de fumées. Cependant, cette image, cet espoir était comme un lieu, une haussière qui pourrait guider William hors de cet enfer.

Message secret pour Galan d'Armor, Keyradin, Moontaz.Rochelle ne voulait pas partir sans William. Elle l’appela de toutes ses forces, avant de se précipiter avec Mildiou. La survie était de l’autre côté. Enfin, elle atteignit la première salle, et ne s’embarrassa pas d’aller chercher son manteau à la consigne. L’escalier, dangereux dans cette panique, engouffrait les fuyards. Il lui faudrait être agile pour ne pas tomber au milieu de cette bousculade généralisée.

William, en coordination avec le gamin lui-même, put soulever les planches et le libérer. Archibald accouru pour asperger d’eau tout le monde.

Une odeur… Qu’est-ce ? se dirent-ils étrangement.
De la rose ! Il y avait une odeur de rose, au milieu de cet enfer !

Le Comte, de son côté, était au sol, entouré de flammes. Le garçon qu’il allait chercher tentait de lui faire reprendre ses esprits, alors que la petite fille était isolée au milieu des sièges en feu ! Elle ne rechaperait pas à l’incendie, les flammes léchaient déjà ses habits, et, asphyxiée, elle titubait.

L’incroyable se produisit alors. William et Archibald, aux premières loges, purent voir cette scène extraordinaire.

Les flammes s’écartèrent autour de la fillette, d’elles même.
Une silhouette féminine (difficile à dire au milieu de cette fumée) apparut de nulle part, et prit l’enfant tombée dans l’inconscience dans ses bras. Elle la déposa aux pieds du Comte de Saint-Périer. Puis, d’un geste, elle fit disparaitre les flammes jusqu’à la fenêtre, qui s’ouvrit comme par enchantement. L’appel d’air fut très faible, comme s’il avait été contenu, et les flammes ne doublèrent pas d’intensité.
La silhouette repartit dans les flammes.
Et disparut.
La scène n’avait duré que quelques secondes.

Le Comte de Saint-Périer comprit sa chance, se releva. Empoignant les deux enfants, il se dirigea vers la fenêtre. De là, il cria dans le jardin de propreté : « Hé ! Vous ! Aidez-nous à descendre ! »
La fenêtre était accessible à William, Archibald, et le jeune avec eux.

Message secret pour Viadoq, keyradin , Galan d'Armor.Rochelle jeta un coup d'oeil en arrière , effarée devant le mur de flamme qui barrait l'entrée de la pièce qu'elle venait de quitter .
« Oh William ! » Son esprit s'égara une seconde à la pensée de son amant , qu'elle n'avait pas revu , mais elle refusa de laisser à son coeur le temps de l'expression .
Elle était en danger , sa sauvegarde se trouvait à l'avant, dans cet escalier qui grouillait de masses mouvantes et informes . Pitoyables taches humaines qui ressemblait plus à des vers qu'à une espèce supérieure . Elle eu une petite moue de mépris en voyant une toute jeune fille , embarrassée d'une traine monumentale se faire happer et disparaître sous les bottes de ces messieurs .
Il est beau l'esprit chevaleresque !...De belles paroles rien de plus ! Le mépris qu'elle avait pour les hommes envahit à nouveau l'âme de Rochelle tandis que se déroulait sous ses yeux cette scène irréelle ! Noyée , coulée , ensevelie par et sous ses pairs; piétinée par ces mêmes galants qui quelques instants plus tôt lui promettaient monts et merveilles , la jeunette ne réapparu pas et Rochelle savait que seul un miracle lui permettrait de sortir vivante de cette folie .Et elle n'était qu'une femme , trop faible pour lui porter secours .
Pourquoi avoir donné la force aux hommes ?De cela non plus ils ne sont pas dignes !

Au fond d'elle la baronne sentit sa haine de la gente masculine se nourrir de ce spectacle , grandir au fond d'elle et la submerger déployant dans son corps une énergie nouvelle . Elle ne périrait pas comme cette infortunée ! D'un geste décidé ,elle saisit le bas de sa robe et arracha la dentelle arachnéenne qui la bordait ...Comme elle avait bien fait de choisir celle ci , plutôt que la rose qui avec ses mètres de tissus ondoyant l'aurai à coup sûr condamnée !

Décidée,sa robe rabotée de plusieurs centimètres elle se hâta vers l'escalier , sachant qu'il lui faudrai jouer des coudes et surtout : ne pas tomber ! C'est peut être cela qui l'a sauva : le fait de s'avoir exactement à quoi s'attendre ! Ne pas être surprise par les coups violents de ceux trop apeurés pour réfléchir et qui voulaient passer à tout prix .Ne pas gémir de douleur sous l'impact d'un bras ou d'un genou étranger qui venait parfois la heurter avec rudesse . Et surtout ne voir qu'un seul point , un seul : le bas de l'escalier ... le hall ... la survie !

Message secret pour Viadoq, Keyradin, Moontaz.Rochelle... La fragrance acidulée des roses... Voilà sans doute ce qui avait ramené les pensées de William vers sa bien aimée, inconsciemment alors qu'il plongeait vers l'enfer. Il se souvenait de leur première rencontre. Le bal de l'ambassade. Il lui avait offert une rose, cueillie au balcon, une des premières du printemps.

William marqua le pas. La chaleur était suffocante. L'enfant dans ses bras semblait peser deux fois son poids. Il aperçu alors le Comte gisant au sol. Archibald semblait un peu perdu et lui même manquait de souffle au cœur de la fournaise. Et ce parfum...

Godness ! William posa les yeux sur les fleurs de la fête qui n'étaient plus que cendres au milieux d'éclats de verre et de porcelaine brisés. Les produits chimiques. L'électricité, l'invention d'Ader, les revêtements du bâtiment, les fumées devaient être saturées de ses vapeurs délétères qui, malgré ce parfum suave devaient les empoisonné, troubler leurs sens, leur faire perdre la raison avant de les plonger vers le néant.

Ce qu'il voyait à présent confirmait l'hypothèse de William. Elle lui rappelait ces visions qu'il avait eut en Afrique lorsque, encore sous morphine suite à ses blessures, Paddy lui avait amené un "calmant plus local".
Tandis qu'il observait cette silhouette féminine au milieu du brasier, William réenfonça son chapeau, rejeta sa couverture à présent sèche et se dirigea vers la fenêtre au moment où le Comte paraissait lui aussi retrouver un regain d'énergie.

La croisée fut ouverte - mal fermée, un appel d'air du feu ? - Déjà le Comte s'y trouvait et appelait à l'aide.

William se précipita à son tour, le garçon toujours dans ses bras, vers cette opportune issue.

Qu'avaient ils vu ? Dans l'urgence, les fumées toxiques et la fatigue inhérente à ces évènements, pouvait il réellement faire confiance à ses sens ?

L'air extérieur lui fit un bien fou et William chercha un moyen de descendre vers les jardins.

Message secret pour Moontaz, Galan d'Armor.Quoi encore?

Archibald observa l'apparition de la jeune femme avec circonspection. Visiblement, son cerveau cherchait à combler les manques dus à l'inhalation des fumées mais il n'avait pas le temps pour ça. Partant à la suite du comte et de William, Archibald retira sa veste et demanda:

« Vos vestes. On les noue et on descend comme on peut. Il n'y a qu'un étage, ça devrait aller. »

Message secret pour Moontaz, Galan d'Armor, Keyradin.William et Archibald ne pouvaient penser qu’ils avaient mal vus. Mais si pour le journaliste, la perception de la forme féminine renforçait sa conviction d’être actuellement sous une bonne étoile, cette apparition ébranla quelque peu le scientifique car elle défiait les lois de la physique.

L’urgence de la situation permit de laisser de côté les réflexions stériles, mais il était sûr que celles-ci hanteraient le sommeil du docteur Legabier.
« Faisons cela ! » dit le Comte, lui aussi ébranlé, en réponse à la proposition d’Archibald. La fuite, de l’incendie et du lieu de cette apparition, semblait la meilleure des réponses à l’inquiétude qu’ils éprouvaient.

En bas, dans le jardin de Propreté, les secours s’organisaient. Des hommes avaient vu le Comte et ses compagnons. Leur vie n’étant plus en danger, ils reprenaient visiblement leurs esprits, et leur sens héroïque. Rochelle, maintenant dans le jardin, suivit les regards, tournés vers cette fenêtre. Elle put voir les trois hommes et les enfants qu'ils sauvaient.
La « corde » fut créée par le Comte et Archibald, mais ne serait pas suffisante pour atteindre le sol. Heureusement, plusieurs hommes se postèrent au point de chute potentiel, afin de réceptionner ceux qui descendaient.
Les enfants descendirent un à un, plus ou moins bien, mais même si la réception était douloureuse, ils vivraient !
« Messieurs, à votre tour. Je vous assurerai. » dit le Comte.

Chercher quelque chose pour attacher la corde signifierait revenir dans l'enfer. Le dernier partant devrait sauter directement dans le vide, en espérant que les hommes en bas seraient capables de le réceptionner.

Message secret pour Galan d'armor, moontaz.« On la joue à la courte-paille? »

Archibald ricana avant de tousser à cause de la fumée. Il tourna son regard vers William et l'interrogea du regard sur qui devait y aller en premier. Lui était plus vieux et aurait plus de mal à tenir les vestes mais il n'avait personne qui l'attendait, lui...

Message secret pour Keyradin , Galan d'Armor , Viadoq.Rochelle avait poussé un imperceptible soupir en voyait William sauf .
Cette vision réconfortante lui fît oublier ses cheveux qui croulaient maintenant sur ses épaules et son dos ,dans un abandon outrancier ,sa tenue plus que désordonnée , et les scènes de panique qu'elle venait de vivre . Contrairement à nombres de femmes qui se lamentaient , qui sanglotaient ou étaient en proie de de véritables crises d'hystéries , elle restait calme et immobile, comme figée par un caprice temporel .
En fait , elle attendait de pouvoir le rejoindre, de pouvoir se serrer contre lui et de fermer ses yeux . Elle attendait de sentir sa chaleur , d'entendre les battements de son coeur contre son oreille, elle attendait de reprendre vie . Elle attendait sans pouvoir détacher ses yeux de sa silhouette .

Message secret pour Keyradin, Galan d'Armor, Moontaz.Après les politesses héroïques d’usage, les trois hommes se décidèrent à agir.
Ils devaient descendre cette sorte de corde, avant de faire un petit saut dans le vide. Des hommes attendaient en bas pour la réception, ce qui facilitait grandement l’action.

Archibald descendit en premier, et réussit une réception parfaite malgré son âge avancé.
Devant l'insistance du journaliste, le Comte se résolu à descendre avant lui. William tint bien la corde pendant que le Comte descendait, et celui-ci réussit également un saut presque aussi parfait que celui du scientifique.

Par contre, l’incendie faisant rage, William fut pris par le temps. Sans pouvoir descendre de quelques mètres avec la corde comme ses compagnons, sa réception fut plus laborieuse. Le journaliste s’effondra de tout son long dans la boue et l’herbe mouillée. Heureusement, la terre, détrempée, amortit cette chute qui aurait pu faire quelques dégâts.

Déjà, des hommes s’approchaient du Comte avec une cape de pluie et félicitaient le trio pour le sauvetage des enfants.

Message secret pour Keyradin, Viadoq, Moontaz.Un peu sonné par la fumée autant que par la chute, William se remit tant bien que mal sur ses jambes. Il avait bien escompter que les hommes en bas ne puissent pas vraiment le rattraper. Après tout il était assez corpulent et ses messieurs étaient plus habitués aux bureaux feutrés qu'aux salles de sports sans parler de champs de bataille. Néanmoins, dans l'obscurité amplifiée par la lumière des flammes, le reporter avait mal évalué la distance et atteint le sol bien plus tôt qu'escompté.

Enfin de compte, plus blessé dans son amour propre qu'ailleurs, William s'enquit du comte, d'Archibald et des enfants. Assuré qu'ils étaient tous sauf, il regarda la foule des rescapés avant de pousser tout le monde vers la cohue.

« Éloignons nous au plus vite. » Cria t il aux personnes présentes « avant que les façades ne s’effondrent ou qu'une conduite de gaz n'explose. »
Puis devant le sauve qui peu général il beugla plus fort à l'adresse plus particulière des hommes dont la "noblesse" face au danger faisait comme toujours frémir ... de honte.

« Prenez les enfants foutre dieu et assurez vous des femmes. »
William attrapa lui même le gamin qu'il avait sauvé de dessous la planche et se dirigea vers la foule.

Message secret pour Galan d'armor, moontaz.Archibald, qui observait l'incendie, recula prudemment à distance de sécurité et glissa quelques mots au comte en passant:

« Et après, on me demande pourquoi je n'aime pas les soirées mondaines... Je n'ai même pas eu le temps de profiter du buffet et de leurs petits fours, grillés pour le coup. »

Gloussant, le scientifique suivit ses camarades d'infortunes pour s'éloigner du bâtiment en feu, cherchant à diminuer la tension des dernières minutes par un humour, certes potache, mais qui avait au moins le mérite de l'aider à se détendre:

« Dites, n'étions-nous pas quatre en arrivant? Où est votre amie, William? »

Message secret pour Keyradin, Galan d'Armor.Pris en charge par d'autres gentlemans , William et Archibald furent bon grès mal grès éloigné de Rochelle . La foule les tiraient peu à peu loin du batiment et la jeune femme se retrouva très vite dans la rue . Elle songea qu'il ne serait plus possible de se retrouver au milieu de cette cohue ,entre les curieux qui se massaient , les rescapés et les soldats du feu venus en nombre aussi héla t'elle un fiacre pour se faire déposer a son hôtel .Au moins après un brin de toilette et un changement de vêtement serait elle en mesure de retourner chez le comte .
Elle repondit de manière monosyllabique au concierge et monta directement dans sa suite . Elle se sentait épuisée , vidée de toute son énergie . Le contre coup sans doute . Laissant sa camériste la débarasser de ses oripeaux , elle songeait que le Comte attendrait sans doute demain .

Message secret pour Keyradin, Galan d’Armor.William, Archibald et le Comte furent e^mportés par la cohue plus loin dans le jardin de propreté. Déjà, les secours s’organisaient, et des pompiers arrivaient. De ce que pouvaient entendre les compagnons, on ne déplorait pas de victimes, certainement grâce à l’action d’éclat des trois amis, mais il y avait beaucoup de blessés. Principalement dus aux piétinements, d’ailleurs.
De Rochelle, nulles traces. Mais Monsieur Mildiou renseigna William : Celle-ci était sortie indemne de l’aile en flamme. Depuis, il ne l’avait revue.

Un homme plutôt rondouillet chercha le Comte du regard. Il finit par le trouver enfin, et lui dit :
« Monsieur le Ministre, il s’est passé quelque chose chez vous. Votre majordome n’a pas voulu m’informer par téléphone, mais il semblait dire que c’était urgent. » Après un silence, il insista : « Cela avait l’air grave. »
Le Comte se tourna vers Archibald et William. « Je rentre. » dit-il. « Bien sûr, vous pouvez m’accompagner… » Il ne prenait pas le temps de trouver la Baronne Van Destrée.
Il attendit à peine la réponse de ses amis avant de se précipiter à l’extérieur. Trouver un fiacre ne serait pas chose facile, et prendrait du temps.

Message secret pour Moontaz.Dans la rue, la panique aidant, il était impossible à Rochelle de trouver un fiacre. Aussi dut-elle se résoudre à rentrer à pied. Son hôtel était dans la rue de Rivoli, à deux pas du Palais National, de toute façon.
Il lui vint à l’esprit que ses compagnons risquaient de la chercher. Elle était partie sans prévenir personne. Mais Mildiou l’avait certainement vue sortir indemne de l’immeuble en feu, et rapporterait certainement l’information au Comte.

Message secret pour Keyradin, Viadoq, Moontaz.Ils étaient en sécurité, enfin. William respira. Il sentait les battements de son cœur qui battaient contre sa poitrine aussi follement qu'un joueur de tamtam zoulou qui aurait prit du Yamba. Son souffle était lent mais haché par les relents de fumée qui lui acidifiait la gorge et le faisait tousser.
Pourtant, le reporter se sentait étrangement bien. En fait, il fallait l'admettre, l'action était une véritable drogue pour lui. C'était indéniablement son vice. Peu de chose égalait pour lui la sensation de danger et celle de la mort qui vous frôle. Peu de chose mis à part... l'Amour.

William se rua à la poursuite de Rochelle. Il la savait saine et sauve mais il voulait en être sûr, la voir de ses yeux, la sentir vivante entre ses bras.
« Allez y Firmin. » Dit il au Comte. « Je vous rejoint avec la baronne. »

Saint Perrier avait il seulement entendu ? William était trop pressé pour s'y attarder. Il traversa la foule qui s'était amassé dans la rue des petits champs, en une étrange brasse. Il couru vers la place de la victoire, juste à temps pour apercevoir l'époustouflante robe de Rochelle, à présent en lambeaux cendrés, disparaitre par la porte d'un fiacre.

Rochelle retournait sûrement au Meurice. En coupant vers le Louvre il pourrait sans doute intercepter le fiacre... Mais ce fut peine perdu, la voiture était allé bien plus vite que William. Ce dernier héla alors une autre fiacre.
« Au Meurice ! » Cria t il au cocher qui avait enfin dénié s'arrêter.