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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 06 Avril 2015, 21:04 
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« Ben, celui qu’vous dites vot’poteau, là, le Capitaine Duport ! »
« D’ailleurs, z’avez qu’à le voir ! Y va tout vous expliquer. Vous verrez qu’y faut me laisser ici. »
La voix tremblotante du Sergent Grossin reprenait un peu d’espoir. Oui, le Capitaine saurait arranger la situation, comme toujours.
« Y change tou’l’temps d’endroit. Là, doit être dans l’ancien abattoir. C’est près de l’église Saint-Bernard… C’est ça, du côté des ateliers du Nord de Paris. J’vous jure, j’connais pas le nom de la rue ! Vous pourrez pas manquer, c’est un bâtiment désaffecté, dans les p’tites rues, plutôt côté Rochechouard… Faut y aller de suite : Y vont partir demain, y parait. »

« Ch’uis pas sûr que tu envoyais nos gars au bon endroit pour leur bien, Grossin… » dit le Maréchal des Logis Chef Pluchot, sur un ton menaçant.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 07 Avril 2015, 10:52 
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En arrivant au café Louis commanda un café noir puis alla s'installer à la table d'Archibald.

« Je suis venu le plus rapidement possible. » Il vérifia que personne ne prêtait attention à eux puis continua : « Avez vous découvert quelque chose ? »
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 07 Avril 2015, 11:22 
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« La patiente de Charlotte semble avoir bénéficié des bons soins de nos amis. Elle et William sont encore avec elle, allons les rejoindre. Peut etre en auront-ils appris plus... »

Payant sa note et finissant son chocolat, il attendit d'etre a l'exterieur pour raconter ce qu'il avait entendu de la bouche de la victime.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 07 Avril 2015, 19:06 
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Pluchot a écrit :
« Ch’uis pas sûr que tu envoyais nos gars au bon endroit pour leur bien, Grossin… »
Auguste avait enfin obtenu ce qu'il cherchait, mais inutile de le faire savoir à l'interrogé. Ni volontaire, ni prolixe, ce dernier avait besoin d'être stimulé, ce que faisait parfaitement le Maréchal des Logis-Chef. L'officier appuya la remarque de celui-ci en fronçant ces narines, manifestement d'accord, et en attente de l'argumentation du malmené -en réponse- !
...
Ensuite, si le sergent pas malin avait éludé réponse à des questions directes, c'était probablement manoeuvre instinctive pour minimiser ses fautes... Même si le sort des "ceusses rejetés" par leurs conscrits n'était pas sa préoccupation immédiate, le Chirurgien-Major réitérerait sa demande :
« Qui c'était, le dernier bleu que vous avez envoyé, et ça remonte à quand ? »
Les détails... le Diable est dans les détails
...
« ... et "le Duport", dans quelle embrouille il s'est encore mis, çui-là ? L'est plus d'active ? L'a eu des emmerdes ? »


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C'est simple suggestion pour "accélerer" l'interrogatoire que je mets les différentes questions pressenties à la suite, séparées par les points de suspension. In game le Capitaine Duchamp va profiter des "bonnes dispositions" de son informateur -maintenant déverrouillé !- pour en faire du loquace. :mrgreen:
Cela veut dire qu'il laisse le temps à l'interrogé de répondre... avant de passer à la requête suivante.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 08 Avril 2015, 09:58 
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Louis finit son café puis accompagna Archibald à la demeure de Charlotte. Il profita de la marche pour écouter ce que le scientifique avait à dire.

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Pas besoin de post rp à nouveau pour ça j'ai lu le reste.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 08 Avril 2015, 21:10 
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Le Sergent, qui avait lâché le morceau pour se débarrasser de ce médecin-militaire qui risquait de lui faire retirer sa planque, continuait à déballer ses informations.
« He, ho ! Moi, j’fais qu’aider, hein ! Ch’uis comme ça,moi : J’vois un copain dans la mouise, j’viens l’aider. Y rencontre personne, y’s’fait pas à la capitale, et bin moi j’viens, j’discute, j’lui présente des copains… J’cherch qu’à aider mon prochain ! C’est ça : D’une certaine façon, j’ai le cœur sur la main. »

En attendant la canonisation probable de ce saint homme par Léon XIII, Auguste répéta ses questions.
« Té, bê voila. Le dernier, c’tait l’ Lulu… »,
« 1ere classe Lucien Gouyot » traduisit le Maréchal des Logis-Chef,
« L’a une salle cicatrice sur la gueule, on voit ses dents tout le temps, voyez le genre ? Ben, avec ça, pas facile de se faire des copains… Et bê le Capitaine lui a trouvé du boulot… » Le Sergent observait Auguste en coin : Le boulot en question ne devait pas être bien reluisant.
« Ho le Cap’tain, il est plus d’active. Il a pas d’emmerdes du tout : Il connait beaucoup de monde et il s’en tire toujours. » Le signe de la main que fit Grossin était explicite : Ce « beaucoup de monde » était aussi « haut placé ». Par contre, aucune autre question n'aboutit à un nom parmi ces contacts : Le Capitaine les gardait jalousement.

...........................................

Louis et Archibald arrivèrent à la demeure de Charlotte. Il était dix heures et demi du soir : Dans un peu plus de douze heures, le Comte saborderait sa carrière.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 09 Avril 2015, 19:40 
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Charlotte se précipite à la cuisine pour préparer des sandwichs (s'il n'y a pas déjà un dîner sur le feu) en laissant le soin à Dorine de débarrasser les nouveaux arrivants.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 10 Avril 2015, 19:25 
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Avec une moue contrariée, Auguste décida de changer d'angle d'attaque, avant le gros morceau...
« Ah ! J'm'en fais pas pour l'Duport... toujours prêt à tout, l'a toujours su mener sa barque... la preuve : l'a eu sa barette ! Aha ! Mais expliquez-moi pourquoi il aurait à la bonne un sergent tire-au-flanc ?! Z'avez gardé troupeau de négros ensemble... à Gamboma ? »
Y'avait-il des antécédents en rapport avec cette affaire Magnolia ?...

...Tout le temps qu'il faut sera laissé pour la réponse... digressions et bla-bla consciencieusement tolérés... avant de relancer :

« ... et qu'est ce que vot' lieutenant Dufayet a à voir avec tout ça ?!... »
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 12 Avril 2015, 17:19 
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« Tire-au-flanc ! Et ho, faut pas ezagérer, hein. Ben ouais, avec le pitaine, on les faisait bosser, les négres. Et quand y bossaient pas, fallait sévir. Quand un chien à la rage, faut l’abattre. Sinon, y va contaminer les autres… » dit-il en riant, fier de son analogie.

« Le colonel Dufayet ? Ho, il le connait bien, l’Duport. C’est tout. Y se rendent des services… »
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 12 Avril 2015, 19:07 
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William regarda sa montre chronomètre tandis qu'Archibald passait la porte suivit de Louis.
22h30... Bon sang le temps filait bien trop vite.

Il se précipita vers son cache poussière et son chapeau.
« Eh bien mon cher Archi vous avez prit votre temps... »
Il attrapa sa canne et vérifia que son pistolet était toujours dans sa poche intérieure.
« Mais ce n'est pas du temps perdu, vous ne serez peut être pas trop de deux si les évènements se précipitent. Je part rue des récollets observer la maison de notre pauvre victime. J'espère être vite de retour, sinon vous pourrez me retrouver là bas. »

Sans attendre de réponse, William s'engouffra vers la sortie et héla un fiacre.

« Dans le dixième, hôpital Saint Louis. » Lança t il au cocher, le plus bas possible pour ne pas être entendu de toute la rue.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 13 Avril 2015, 17:44 
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Maintenant, Grossin leur faisait perdre du temps pour pas grand chose : s'il continuait ainsi de papoter dans le vide, ça ne les avancerait guère.
Auguste posa une main sur l'épaule de Pluchot, pour lui faire signe de relâcher la pression, signalant avec un regard de connivence :
« - Ça ira comme ça, Maréchal des Logis-Chef... allez-me chercher 10 centilitres de laudanum, pour un pré-D.T.*. Quant à vous Sergent, détendez-vous. Vous allez vous rasseoir au lit, je vais rester avec vous jusqu'à son retour... »
S'accompagnant du geste, le Chirurgien-Major invita autoritairement le "patient" en caleçon jusqu'à son lit, en reprenant d'un ton plus distancié :
« - J'vais voir si tout ça tient debout -mieux que vous-, Sergent, avec le Capitaine. J'aurais bien hâte de revoir l'Duport mais z'avez dit qu'il partait demain ? Pardieu, j'ai autre chose à faire ce soir !... où ira-t-il après ?... et comment vous le saurez, d'ailleurs ? Et me racontez pas de craques... parce que vous, vous serez toujours là demain. »
Garanti !

* prononcer "près d'été" acronyme médical parfaitement abscons pour le profane :
le "pré Delirium Tremens" est la phase prémonitoire d'un état d'agitation, compliquant la dépendance alcoolique (fréquente dans ce milieu) et nécessitant une profonde sédation. Le vin d'opium parfois adouci de sucre (sirop de laudanum) était couramment utilisé au XIXe siècle, à faible dose comme anti-douleur (et anti-diarrhéique). Et à forte dose, l'extrait de pavot... ça calme ! Le Grossin va avoir droit à une bonne ronflette...
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 15 Avril 2015, 21:02 
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William rejoignit rapidement la rue des Récollets.
La demeure des Douville présentait sur la rue une façade élégante, sur trois niveaux, plus une soupente qui devait abriter les domestiques. La porte en bois sculpté présentait des motifs viticoles, suggérant que le vinaigre que l’affaire familiale produisait venait du vin.

……………………………………………………..

« Z’avez raison, Capitaine, je tiens pas debout, j’vous jure… » Le Sergent Grossin pensait grâce aux paroles d’Auguste que sa situation s’arrangeait... ou s’arrangerait, avec l’aide du Capitaine. Bref, il n’était plus question de le faire sortir de cet hôpital.
« Le Capitaine Duport ? Ho ben, quand il voudra, il me dira où il sera… »
Visiblement, le scélérat n’en savait pas plus.

Le Maréchal des Logis Chef revint avec la prescription de pré-D.T. demandée, trouvable dans un hôpital militaire. « Faudra que je rende un service… » dit-il en soupirant, indiquant que le pharmacien de service n’avait pas donné ces doses sans contrepartie.

............................................

Pendant ce temps, pendant que Dorine débarrassait Archibald et Louis, Charlotte préparait des sandwiches pour sustenter l'équipe.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 16 Avril 2015, 22:28 
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Auguste eut un muet acquiescement vers Pluchot. Pour le pharmacien, il se chargerait sans difficultés de régler ça par une prescription officielle "d'urgence"... mais le Maréchal des Logis Chef avait été d'une aide précieuse -et c'était peut être pas fini- : le capitaine restait donc son débiteur. En attendant, fallait en finir avec Grossin... pour aujourd'hui !
Il tendit à ce dernier "le canard" médicinal :
« Allez, sergent, avalez-moi ça, c'est la tournée du Doc'. Ça va soulager vos douleurs... buvez... buvez !... Buvez tout, jusqu'au bout : et glou et glou et glou ...
Voilà ! Parfait !
Faites de beaux rêves... qui sait... avec la chaleur de là-bas, au creux de l'estomac, et les rythmes africains... »

Vérifiant qu'il avait bien tout ingurgité, le Chirurgien-Major acquiesça du chef et se releva, invitant son patient à s'allonger. Puis, le couvrant de ses draps en attendant qu'agisse l'hallucinant sédatif, il l'accompagna d'une voix tranquille et quelque peu hypnotique :
« Gamboma... fichue chaleur... fichue moiteur... et leur fichu vin de palme aux écorces amères ! Aha !
Dommage qu'ils n'aient pas compris qui était le chef ! Ces sales nègres... ils travaillaient pour qui, déjà ?
Et qu'est-ce qu'on fichait là-bas, nous autres ? C'était qui le responsable de ce merdier ?
Ah ! Heureusement que l'pitaine Duport s'en laissait pas compter..." »

La phase préanesthésique était bien connue des praticiens pour délier les langues...
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 17 Avril 2015, 12:06 
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Avisant un coin sombre entre Albouy et la rue des récollets, William s'y carra et entreprit de modifier radicalement son apparence.

Il trempa son mouchoir et son par-dessus dans le ruisseau et modifia son stetson à coups de poings. Il enfila à nouveau son cache poussière froissé et puant et attacha par dessus son bandeau d’œil le mouchoir autrefois blanc. Il ébouriffa ses cheveux avant d'y placer son chapeau informe puis frotta sa trogne de terre prélevée dans une jardinière. Enfin il enfonça sa canne dans une jambe de son pantalon, calée dans une chaussure, pour raidir sa démarche.
Il avait ainsi tout d'un clodo à la gueule cassée, en quête de quelque mégot oublié sur le trottoir ou de quelques restes de poubelle.

Assez satisfait de son changement de peau, il sortit de l'ombre et avança lentement dans la rue en fouillant méticuleusement les dépôts d'ordures (une bouteille ou un vieux clope complèteraient assez bien le déguisement...) tout à sa tâche d'ivrogne, il ne perdait toutefois pas de vue la maison Douville dont il approchait.

William cherchait aussi dans la rue la silhouette d'une voiture automobile ou celle d'un gangster à casquette et vareuse bleue.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 17 Avril 2015, 14:48 
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Charlotte dans sa cuisine est bien embarrassée !
Visiblement Dorine n'a pas prévu l'arrivée des invités, ce qui est bien compréhensible, mais du coup rien n'est prêt pour se rassasier !
Et la soirée risque fort d'être agitée. Ce qui est une excellente raison pour remplir les estomacs !
Faisant le tour de ses placards, elle dégotte une livre de beurre, de la charcuterie, des légumes, de la salade, ...
Prépare vite fait un bol de mayonnaise, coupe les carottes en longueur, découpe les fleurettes du choux-fleur ... tchactchactchac .... le bruit du couteau vif et nerveux sur la planche à découper alerte rapidement Dorine qui s'empresse auprès de Charlotte :
« Mademoiselle Touttain ! Que faites-vous ?! Pourquoi ne me demandez-vous pas ? »
« Merci de m'aider Dorine. Nous avons du monde à nourrir et la soirée risque d'être longue et agitée pour mes amis et moi, nous allons tenter de délivrer la jeune fille dont j'ai parlé tout à l'heure.
Passez donc dans le salon pour me chercher dans le vaisselier... 5 belles assiettes sur lesquelles nous présenterons les légumes et la charcuterie, le saucier et un joli bol assorti, je n'ai pas de 2e saucier, nous y mettrons la mayonnaise et la vinaigrette. Avertissez ces messieurs qu'on va grignoter avant de repartir et revenez vite, nous allons couper le pain et la charcuterie. On improvise un buffet froid mais si vous avez un peu de soupe de côté, un bol bol bien chaud avant de partir nous fera du bien. Il faudrait aussi refaire du thé. Ces messieurs pourraient aussi vouloir du café, mais je n'en ai pas ... si vous savez où en trouver rapidement, filez-y vite ... »

Les instructions et demandes de Charlotte fusent au rythme de ses pensées et de son sens de l'urgence, pantoise tout d'abord, Dorine fini par intégrer l'essentiel : « faire vite », « préparer buffet », « trouver du café », « rapporter la vaisselle demandée » ... elle mesure également qu'elle ne pourra pas tout faire seule !
elle attrape donc le panier du midi et passe donc par le couloir pour y ramasser son fils embusqué derrière la porte pour écouter les conversations : « Jehan, ta maîtresse a besoin de café, un bon paquet, très vite ! Galope au presbytère pour en demander, avec une cafetière, et du sucre. Dis que je m'arrangerai demain avec le Bon Père pour payer et demande ce qu'on doit pour tout ça. Reviens vite mais sans rien casser et sans rien renverser. C'est important ! »
Ouvrant de grands yeux, Jehan, acquiesce en silence en prenant le panier et en se précipitant vers la porte qu'il ouvre à la volée avant de s'envoler dans l'air du soir.
Souriant dans un soupir, Dorine referme la porte et entre dans le Grand Salon où elle a installé les derniers arrivants.
« Messieurs,
Mademoiselle Touttain me charge de vous dire que vous allez manger avant d'aller ... repartir à vos affaires. »
dit-elle avant de prendre dans le vaisselier les choses demandées. C'est un peu scabreux, mais elle se débrouille pour tout faire tenir. Sauf qu'avec tout ça en main elle ne peut plus ouvrir la porte de séparation avec la cuisine.
C'est donc en s'excusant qu'elle pose le tout sur la table avant d'ouvrir la porte de la cuisine et d'y apporter la vaisselle demandée avant de refermer timidement la porte pour déclarer, contrite, à Charlotte.
« J'ai pas bien l'habitude Mademoiselle de faire ce genre de choses. Faudrait pas m'en vouloir si vos Messieurs trouvent que je suis pas correcte. »
« Tout va bien Madame Mulot. » la rassure Charlotte
« Si ces messieurs se plaignent je saurais présenter vos excuses. Vous êtes depuis peu dans cet emploi et c'est moi qui n'ai pas pris le temps de tout vous indiquer comme il faut. Je n'en ai pas eu le temps, c'est vrai, mais c'est quand même de ma faute. Alors ne vous tourmentez pas.
Mais gardez toujours prêt dans la cuisine « de la soupe et une théière prête à remplir d'eau bouillante ».
De toute façon, il faut pouvoir en redonner à Mademoiselle Edwige à chaque fois qu'elle en a besoin.
Et tant que cette histoire n'est pas terminée je risque d'arriver « à tout instant », en compagnie « plus ou moins nombreuse », et tout cela en ayant avant de repartir « soit un peu de temps, soit pas du tout ».
Pour ce soir disons que je suis arrivée « en compagnie pas très nombreuse » et en ayant « un peu de temps mais pas trop » devant nous avant de repartir. Pour vous donner une estimation pour l'avenir.
Quand nous aurons plus de temps devant nous, nous reprendrons ensemble ce que j'attends de vous pour la suite et pour le travail plus « ordinaire ». Ça vous ira ? »

demande Charlotte en commençant la disposition des légumes et de la charcuterie dans les assiettes, de la façon la plus soignée possible en un minimum de temps d'exécution.
« Ben heu ... oui Mademoiselle Touttain mais ... Je suis pas bien à l'aise avec votre histoire de thé ... »
« Pour le thé, c'est facile ! » s'exclame Charlotte en attrapant sa théière : « Une poignée de feuilles de thé au fond » dit-elle en jetant une généreuse poignée dans la théière « et au moment de servir, il suffit de remplir d'eau bouillante, et de laisser infuser 5mn. Ce qui est généralement le temps qu'il faut pour apporter la théière là où on en a besoin, la poser sur la table, apporter les tasses, se poser, souffler un bon coup et se préparer à savourer une bonne tasse de thé.
Essayez à l'occasion, vous verrez, ça détend.
Mais pour ce soir nous allons avoir besoin de plus de tonus, il va falloir du café ... au fait pour le café ? »

« Jehan est parti en emprunter au Bon Père, j'ai dit qu'on s'arrangerait demain pour le paiement. J'espère qu'on aura de quoi ... »
« Parfait ! Excellente initiative ! Je vais vous donner un peu d'avance. Ça vous permettra de faire le réassort de charcuterie et de légumes par la même occasion. »
Une fois les assiettes enfin garnies, la vinaigrette dans le saucier, la mayonnaise transvasée dans le joli bol en porcelaine, Charlotte dispose le tout sur la table roulante.
« Madame Mulot, je vous charge des boissons chaudes, le thé tout de suite et le café dès que possible, merci. »
En lançant un clin d’œil à Dorine, elle se dirige alors vers la porte de communication pour passer avec tous les plats directement dans le salon.


Carte invalide ou supprimée
« Voici Messieurs ! » lance Charlotte en arrivant dans le salon.
« Si nous suivons ce soir la piste de ces affreux singes, il faut prendre des forces !
Buffet improvisé, désolée, Mme Mulot n'était pas prévenue, on fait avec ce qu'on a.
Le thé arrive tout de suite, le café sera un petit poil plus long, et si vous souhaitez un bol de soupe, c'est sur le feu, il n'y a qu'à demander ... »
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 18 Avril 2015, 10:20 
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« Ha, ces négros… Ces bestioles voulaient pas travailler dans les mines ou les champs de cacao. Même qu’y disaient que c’était pas les bons endroits pour ça. Qu’est-ce qu’y z’en savaient plus que nous, hein ? Mpffff... Et pis, à part les Roquefel, tous les richards de la métropole étaient impliqués… Et même les salaires des Roquefel, on se les détournaient pour nous… Arf… Pfiou » Les ronflements laissèrent place au flot de paroles.
Pour retrouver quelques-uns des industriels impliqués dans l’affaire, Auguste n’aurait qu’à obtenir la liste des investisseurs dans ces affectations du Congo, et rayer Roquefel.

Une fois le Sergent endormi, le Maréchal des Logis Chef Pluchot tapa dans l’épaule d’Auguste. « Ben vous avez mis le nez dans un sacré merdier, sauf vot’respect, Capitaine. Boudiou ! »
Plissant les yeux, l’amateur de bon Bordeaux suggéra : « Z’allez y aller, hein, pour sauver la donzelle. Vous avez besoin de quelques gars costauds ? »

…………………………………………………………………..

William, grimé en mendiant, déambula pas si au hasard que cela dans la rue des récollets. Il trouva une bouteille vide, pour parfaire son déguisement.
Malgré l’heure avancée de la nuit, la rue des récollets n’était vide. Il était un Samedi Soir, et quelques maisons étaient encore éclairées, certainement dû à quelques repas en famille ou entre amis.
Un fiacre passa, s’arrêta. Un couple et un enfant sortirent d’une maison cossue, et s’y engouffrèrent après avoir renouvelé une future invitation.
D’observateur discret, ou de voiture en attente, William n’en vit point.

…………………………………………………………………..

Charlotte, et Dorine avec un peu plus de maladresse mais pas moins de volonté, s’activaient pour préparer quelques repas, afin que le trio puisse passer la nuit. Celle-ci serait certainement longue… comme l’attente des informations des deux personnes parties en quérir : Auguste et William.
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 18 Avril 2015, 16:59 
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Auguste griffonnait son petit carnet avec d'élaborées pattes de mouche bien serrées et bien ordonnées. Nulle information ne serait perdue... et nulle révélation ne resterait lettre morte. Rangeant le crayon affûté et manipulant habilement liens de cuir sur la couverture usée de son calepin personnel, il verrouilla celui-ci de noeud savant avant de le remettre à l'abri en sa poche intérieure...
« - Ah, Chef ! Si vous me trouvez ça, vous m'sauvez la mise... et la miss, par la même occasion !
Si vous avez quelque bon tireur ou bon sabreur -en espérant que ce tordu de 'pitaine ne le soit pas, lui !- et que vous m'trouvez ça pour ce soir... va falloir agrandir votre casier ! »
Abandonnant sa moue préoccupée, il fit un clin d'oeil à Pluchot en l'invitant à quitter la chambre avec lui.
« Le Grossin a son compte jusqu'à demain, et ne perd rien pour attendre. Mais y'a pas que lui qui connait du beau monde : y'aura pour chaque volontaire deux mois de solde, avec "garantie ministérielle". Cela vaut plus que Dufayet... c'est qui celui-là ? »
Arpentant les couloirs impériaux à pas de géant, le chirurgien-major allait officialiser la prescription d'opiacés à la Pharmacie avant de s'en remettre aux conseils du Maréchal-des-Logis-Chef, en toute confiance. Le temps était compté...

Message secret pour Viadoq.
La Bête a écrit :
(Explique à Auguste) « ...Tu as une tendance parfois malsaine à détourner le savoir à des fins personnelles et immédiates, qui contrebalancent (pas assez à mon gout) ces aspects.
Tu es en recherche constante du rendement, de l’efficacité, plutôt que du travail bien fait. Pour toi, il vaut mieux un résultat imparfait mais rapide qu’un résultat parfait plus tard. »
J'applique les contraintes de ce "rôle de composition"... on va se passer de précautions et d'intermédiaires (tel le commissaire Lavoisier, qui eut été un recours plus "logique", une fois sa probité explorée...) :ange:
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 20 Avril 2015, 21:22 
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Le Maréchal des Logis Chef Pluchot haussa les épaules. « Ch’sais pas qui c’est, ce Colonel Dufayet. Mais l’a pas bonne réputation. Pour des gars, va me falloir un peu de temps. Laissez-moi trois heures. Où voulez-vous qu’on vous retrouve ? »

Message secret pour Rhajzad.:sifflote:
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 20 Avril 2015, 22:35 
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Auguste s'arrêta un instant, triturant sa moustache, puis décida :
« A l'église St Bernard. Faut pas se faire remarquer. Si elle est ouverte, planquez à l'intérieur : pourrez toujours prier St Georges*... ça vous rapprochera de Meursault ! Si elle est fermée, allez au troquet le plus proche. Je ne viendrai pas seul, il me faudra sans doute plus de trois heures... »
Déboutonnant son col, le chirurgien major y plongea une main et sortit une bourse au bout d'une cordelette de cuir... sortant deux pièces de deux francs** ornées de la toute nouvelle semeuse, avec un clin d'oeil : « ...pour les cierges... et l'omnibus. » avant de laisser Truchot rameuter ses hommes de confiance.

Après avoir signé l'ordonnance à la Pharmacie, et rendu son tablier, il prendrait le premier transport disponible, fiacre ou autre hippomobile
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prêt à affronter la circulation parisienne en pleine heure de pointe sur le boulevard de Port royal, pour se rendre à Montparnasse, chez St Périer où il pensait retrouver les autres...

* saint patron des soldats
* environ une journée de salaire d'ouvrier qualifié
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 Sujet du message : Re: Chapitre III : Le fumier.
Message Publié : 23 Avril 2015, 12:10 
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Claudiquant de manière ostentatoire, William s'approcha du trio familial.

« Z'auriez pas une 'tite pièce pour un pauv' vétéran ? »

L'homme se défia de posséder quelque argent sur lui tandis qu'une moue de dégout tordit les traits gracieux de son épouse.

William passa son chemin et se dirigea clopin-clopant vers la demeure des Douvilles.
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