Message secret pour Rhajzad.Les feuillets qu’Auguste posait sur la table étaient des lettres manuscrites, signées. Des vestiges d’une, ou de plusieurs, correspondances, en somme. Dès qu’elles furent en contact avec la chaleur de la flamme, les balles rougirent. Jetée dans le couloir, la lampe se brisa, répandant son huile enflammée autour d’elle, alors que les balles explosèrent, produisant un bruit plus fort mais similaire à une série de pétard.
L’odeur de la poudre, pourtant très forte, ne couvrit cependant pas le parfum de rose, très tenace. Succédant aux bruits d’explosion de balles, les cris agonisant des deux malfrats déchirèrent le chaos qui se déroulait dans cet immeuble. A travers le chambranle de la porte, Auguste voyait des flammes et des ombres, comme si la maison était incendiée…

En bas, les coups de feu s’arrêtèrent un bref instant, moins d'une seconde. Puis, des cris de terreur, proférés par deux ou trois personnes masculines. Les coups de feu reprirent, mais plus distants, comme si ce n'étaient plus ceux du couloir qui tiraient, mais d'autres personnes, plus loin.

Message secret pour Goku82, Keyradin, Galan d'Armor, Souricette.Au rez-de-chaussée, Louis tentait d’aider Archibald à préparer une deuxième bouteille, mais ces précieuses munitions étaient de l’autre côté de la zone de tir. Il restait sur place, tournant sur lui-même, cherchant une idée pour aider quiconque.
Dans l’échange de coups de feu au centre de la pièce, Dutilleul fut légèrement blessé par une balle au bras gauche, alors que de l’autre côté des flammes, un adversaire hurla de douleur. Les tirs s’ajustaient au fur et à mesure que les malfrats reprenaient confiance, et que l'effet de surprise s'amenuisait.

Malgré les risques, Charlotte décida de traverser le champ de tir entre Figurat et Dutilleul d’un côté, et les malfrats de l’autre, repliés derrière les flammes engendrées par le cocktail Legabier. Elle entraina avec elle Sabine, et William les suivit.
Le premier tir siffla aux oreilles de l’institutrice, provoquant un hoquet grave de la part de Sabine. Une tache de sang apparut au niveau du ventre de la jeune femme, ensanglantant sa robe de nuit.
Le deuxième tir rata William d’un cheveu.
Le troisième tir frappa Charlotte à l’épaule, la faisant trébucher. Elle s’étala de tout son long devant la porte de sortie, entrainant avec elle la fille du Comte de Saint-Périer. Son nez tomba à quelques centimètres de bottes militaires en cuir : Deux Singes Bleus avaient profité de la fusillade pour faire le tour du bâtiment et prendre les compagnons à revers.
Relevant la tête en suivant des yeux les chevilles, puis les jambes et les genoux, enfin les cuisses de l’homme, elle se trouva nez à nez avec le canon froid d’un pistolet. L’homme derrière le moyen calibre eut un rictus mauvais. Il n’avait cure des blessures des deux dames. Les achever leur enlèverait finalement toute douleur. Le cran de sureté était d'ailleurs déjà retiré. Il ne suffisait plus pour lui que d’appuyer sur la détente.

Derrière elle, le pistolet de Dutilleul s’enraya. Les bandits profitèrent de la brève accalmie pour braver les flammes et pénétrer en force dans la pièce, pointant leurs moyen calibres vers Louis, Archibald et les deux militaires. Cinq ex-soldats pénétrèrent dans la pièce. Pendant moins d'une seconde, il n'y eut plus de coups de feu, et qu'une expression de triomphe de la part des bandits.

Pour les aventuriers, tout était perdu. Seuls contre plus d'une dizaine, ils s'étaient bien battus, mais les adversaires, trop nombreux, ne pouvaient pas perdre cette bataille.

Du coin de l’œil, Charlotte vit une tige verte écarter les dalles du sol au niveau de la porte, et s’enrouler autour de la jambe droite de l’assassin. Puis d’autres tiges apparurent, de plus en plus vite, entravant les mouvements des deux bandits qui étaient arrivés par là.
« Que… » Le singe bleu hurla de douleur quand des épines épaisses s’enfoncèrent dans sa chair. Les pistolets des deux bandits étaient maintenant baissés vers leurs jambes, tirant sur cette folie verte qui les entrainait vers le bas. Tous les regards se tournèrent vers l’entrée et vers les deux visages des signes bleus horrifiés, tirant vers le sol sur des plantes grimpantes folles. Le spectacle était tellement irréel qu'ils pouvaient presque en oublier les deux femmes allongées baignant dans leur propre sang.

Message secret pour Goku82, Keyradin, Galan d'Armor, Souricette.Saisie d'une brusqu'inspiration, Charlotte préleva 2 feuilles des lianes épineuses pour les plaquer sur la chemise de Sabine au niveau de la tâche de sang tandis qu'elles se relevaient, contournaient les Singes bleus enliannés, et quittaient cet enfer en veillant à ne pas trouver pire comité d'accueil de l'autre coté de l'huis ....

Message secret pour goku82, souricette, galan d'armor.« Non! »

Archibald cria en voyant Sabine être touchée. Charlotte était-elle inconsciente pour entraîner celle qu'ils étaient venus chercher sous le feu des balles et risquer de ruiner tous leurs efforts pour rien? Secouant la tête, le vieil homme grommela quelques mots dans sa barbe avant de voir leurs assaillants surgir par delà les flammes. Le sort en était jeté, de toute façon. Le scientifique soupira en voyant leurs adversaires les mettre en joue et sur le gâchis de tout ça. Fermant les yeux dans l'attente de la balle qui viendrait mettre fin à sa vie, il les rouvrit, surpris, en entendant un cri venir des singes bleus. Les plantes s'en prenaient à eux? Pour quelqu'un d'aussi terre à terre qu'Archibald, c'était impossible mais depuis l'autre soir et l'incendie, l'impossible semblait prendre un malin plaisir à se jouer de son esprit. Reprenant ses esprits, le scientifique partit en direction de Sabine, pour aider Charlotte à la soutenir et en profita pour crier:

« Auguste! Venez vite, Sabine est touchée!  »

Message secret pour Maître des Maléfices.En situation délicate, Auguste se concentra sur sa respiration... afin de ne pas se laisser envahir par la peur, et d'éviter fébrilité qui ne pourrait être que délétère, comme s'il était en train d'opérer. Chaque tir, se devrait d'être aussi précis que le scalpel. La fragrance de rose était tellement forte qu'elle surpassait l'odeur de pétrole lampant et de poudre, tandis que l'officier extirpait les trois douilles brûlantes de son arme. Il rechargea méthodiquement et remit en place le barillet plein, d'un geste sûr, avant de risquer un regard vers les dégâts de son piège improvisé, sans la moindre empathie pour les râles des blessés. Arme brandie, il profiterait du spectacle désolant qu'ils feraient en pleine lumière des flammes pour tirer sur la moindre menace d'une arme (ou plusieurs), en commençant par le plus proche...
Sinon (ou ensuite), il bondirait jusqu'à la malle proche, pour s'accroupir à son abri et en extraire le reste du dossier, au plus vite.
Houla... qu'est-ce qui se passe, en bas ?!? Était-ce ses compagnons qui criaient ?!...

Message secret pour Goku82, Keyradin, Galan d'Armor, Souricette.Était ce la douleur ou la précipitation des évènements. William perdait petit à petit toute contenance. Son esprit n'était pas seulement ébranlé. Il se délitait comme un morceau de craie sous une averse. Pourtant des massacres, dieu sait qu'il en avait vu...

Il tenait son revolver de la main gauche tandis que Sabine gisait à ses pieds et que Charlotte était sous la menace d'une arme. Mollement il leva son arme... quelque chose dans l'air... Que se passe t il ? Hurlait il intérieurement, se débattant contre son propre détachement.

C'est alors que jaillirent les lianes et William crut devenir fou. C'était une chose que de croire en la magie de la terre. C'en était une autre que de voir agir cette magie.

William regardait sans plus réagir les malfrats, tout à leur mortelle étreinte. Il observa Charlotte placer les tiges contre la blessure de Sabine.

« En êtes vous sûr ? » Ne put il seulement dire comme plongé au milieu d'un cauchemar d'enfant où rien n'a de sens.

Message secret pour Keyradin, Souricette, Galan d'Armor.Lorsque Charlotte emmena Sabine sous le feu des balles Louis pesta intérieurement : Mais quelle sombre sotte.

Ce qui devait arriver survint malheureusement et alors que leur aventure semblait sur le point de s'arrêter, possiblement en même temps que leurs vies, deux des bandits furent attaqués par les roses.

Sachant ce qui attendait ces "malheureux" Louis profita de la diversion surnaturelle pour braquer son arme sur les singes bleus restants. Peut-être pourrait-il en abattre un s'il était assez chanceux.

Message secret pour Rhajzad.Auguste risqua un œil dans le couloir. Le spectacle qu’il vit n’était pas celui auquel il s’attendait.
L’un des deux malfaiteurs semblait collé contre le mur du fond, la peau complètement brûlée, comme si ce corps sortait d’un incendie. Le deuxième, à genoux au sol à quelques mètres du Capitaine, avait la peau écorchée par les flammes, ainsi que des impacts des balles qui avaient explosées. L’effet du stratagème d’Auguste n’aurait jamais dû produire un tel effet !
Du coin de l’œil, il vit une forme de flammes s’engouffrer dans l’angle du couloir.

Le coffre était en feu. Le dossier était compact : Il était probable qu’il y reste des documents encore lisibles dedans, mais il fallait faire vite pour les récupérer… et peut-être se brûler !
« Auguste! Venez vite, Sabine est touchée! » entendit-il, venant du bas. Archibald Legabier l’appelait…
Les flammes encadraient déjà le couloir : L’incendie menaçait de se propager. Malgré la mort de tous ses adversaires, Auguste devait prendre ses décisions pour ses derniers agissements à l’étage, sous peine de périr dans les flammes.

Message secret pour Maître des Maléfices.Par tous les diables !!! Le coup d'œil suffit au chirurgien de guerre pour saisir que sa bombinette improvisée ne pouvait être responsable d'un tel carnage... les malfrats étaient ils imbibés de rhum à ce point qu'ils aient pris totalement feu d'une simple flamme ? Au point d'être soufflé... collé contre le mur ?!?
Sans chercher plus avant, le militaire rabaissa son percuteur en rangeant son arme dans son étui à la ceinture, et cracha abondamment dans ses mains, étalant la salive avant de saisir le dossier convoité et d'en étouffer toute flammèche entre ses mains mouillées et sa veste amidonnée.
Puis il glisserait le tout dans l'échancrure ouverte de celle-ci avant de fuir la surnaturelle fureur des flammes pour descendre l'escalier avec un regard circonspect, reprenant au plus vite son arme d'une main baveuse, tandis qu'Archibald l'appelait à l'aide, en bas !
Sabine, touchée ?! Et M...!!!... Combien restait-il de voyous armés, en bas ?

Message secret pour Rhajzad.Auguste se prépara en urgence pour une plongée dans l’enfer brûlant du coffre du Capitaine Duport, et y expurgea le précieux dossier qui paraissait si important au malfrat. Quelques feuillets volèrent et s’enflammèrent, mais le médecin avait pris là plus de la moitié des documents. Les glissant dans l'échancrure de sa veste, il se précipita vers l’escalier alors que les flammes envahissaient les boiseries du couloir, transformant l’étage en fournaise…

Alors qu’Auguste descendait l’escalier, reprenant son arme en main, son regard parcouru la grande salle.
Sur son côté gauche, là où se trouvaient les fenêtres vers la cour intérieure, Dutilleul et Figurat avaient baissé les armes. Vire, au sol, nageait dans la mare de son propre sang, la tête ouverte par un impact de balle. Le médecin ne pourrait plus rien pour lui. A l’opposé, proche du couloir, les malfrats avaient avancé. Ils étaient cinq, et pointaient mollement leur arme vers les compagnons du docteur.
Mais en fait, tous regardaient en direction de l’entrée de la pièce, sans faire attention à l’arrivée d’Auguste.
Charlotte et Sabine étaient là-bas, étendues, à terre, saignant abondamment. William tentait de les aider à se relever.
Surtout, dans l’encadrure de la porte, deux singes bleus qui avaient fait le tour du bâtiment, coupant la retraite de tous. Mais au lieu de pointer leurs armes vers les amis d'Auguste, ils tiraient vers le sol, paniqués. Des rosiers grimpaient le long de leur corps, enfonçant leurs épines acérées dans leur corps immobilisé. La douleur et l’effroi se lisaient sur leur visage, stupéfiant tout le monde dans la pièce…