Son revolver dans la main droite, sa canne à lourd pommeau dans l'autre, William longeait le mur essayant à chaque ouverture de la cour de percer les ténèbres pour y percevoir la moindre présence ennemie. Aussi furtivement que possible, accompagné de ses deux hommes de main, il finit par arriver à la porte opposée.
Il vérifia pour la énième fois son arme puis attendit que le reste du groupe les rejoigne afin de donner l'assaut final.

Les aventuriers étaient certains que personne d’autre qu’eux ne foulait le sol de la cour.

Auguste trouva assez facilement la manivelle dans le véhicule, proche de la portière conducteur. A pas de loup, il rejoignit la double-porte. Celle-ci était déjà verrouillée. Enfin, avec ses compagnons, il décida de rejoindre William, Vire et Dutilleul, à l’autre angle de la cour en passant sous les fenêtres, ce qui ne présentait aucune difficulté.

Risquant un œil à travers la fenêtre éclairée, Auguste, Charlotte, Louis et Archibald virent mieux la scène qui se déroulait dans la grande pièce.
Près de la porte d’entrée (celle du côté de William), une table ronde était dressée. Autour d’elle, quatre hommes : L’un d’entre eux dormait, affalé sur celle-ci, alors que les trois autres, aux visages défigurés, tapaient le carton avec des jetons devant eux. Malgré la taille de la pièce, une grande quantité de fumée de cigarette flottait dans l’air autour d’eux. L’œil avisé d’Auguste repéra immédiatement le révolver posé en évidence sur la table.
Plus loin, contre le mur, l’homme et la femme que les enquêteurs avaient vu entrer plus tôt étaient en position de luxure imminente. Le premier, en marcel blanc, les bretelles tombées des épaules, tripotait la deuxième qui gloussait, à qui il ne restait que quelques sous-vêtements. Cette scène ne semblait pas gêner les joueurs de cartes.

Enfin, les troupes se rejoignirent du côté de William… Un nouveau courant d’air en provenance de la porte en angle, entrouverte sur un couloir sombre, ou plutôt un intervalle entre les deux maisons, glaça le sang des enquêteurs et de leurs collègues militaires. Ceux qui avaient pris une arme la tenaient fermement (fébrilement ?) dans leurs mains.

Le courant glacial ulula dans l'interstice proche...
... comme si on avait besoin de ça, tiens !.... réflexion que se garda Auguste pour lui-même... humant tout de même pour bien identifier l'absence de parfum floral (...bien reconnaissable) en ce sordide endroit.
Leur rapide coup d'oeil avait apporté des éléments essentiels... quoique plutôt décevants. Mais pour le chirurgien de guerre qui n'avait guère habitude des atermoiements, l'heure n'était pas à tergiverser. Et il n'y avait pas trente-six solutions pour avancer.
Il partagea les informations avec William, Dutilleul et Vire en chuchotant :
« Juste après la porte, une table de jeu, avec un pistolet au milieu, un endormi la tête sur la table et trois joueurs de cartes.
Plus loin , contre le mur, vous avez vu ça, mes amis : le dernier arrivé commence à lutiner sa putain enivrée... il aura le pantalon sur les chevilles... » Tout en parlant, il confia la manivelle au professeur en lui mimant d'asséner celle-ci (montrant le haut et le derrière de son crâne) :
« Archibald, prenez-ça et frappez le bien fort sur le haut du crâne ou l'occiput pour l'assommer.
Charlotte, précipitez vous vers la malheureuse et bourrez lui au plus vite un mouchoir dans la bouche avant qu'elle ne hurle, puis vous la calmerez, la rassurerez, en l'obligeant à se mettre à l'abri de la bagarre.
Louis, vous êtes là pour les aider si l'une ou l'autre rencontre quelque difficulté en leur tâche...
Mais c'est nous autres qui entrerons d'abord :
Vire, avec votre gapette, masquant votre visage, créez la surprise : vous entrez le premier et vous foncez sur le joueur de cartes du milieu.
Dutilleul, celui de droite,
William, celui de gauche.
Je prends le pistolet sur la table et m'assure de l'endormi...
Nous quatre, on les braque, on leur intime silence, et on les fout à terre... avec une balle dans le lard s'il le faut.
J'en assume personnellement la responsabilité.
Il nous manque leur capitaine... et Sabine.
L'objectif est donc simple : on se jette sur ceux qu'on a sous la main et on les incapacite, illico ! Sans arrière pensée, ce sont des marlous, des violeurs, des renégats, la honte de notre armée, et à part la pute, l'échafaud les attend tous. Tabassez-les sans leur laisser une chance... C'est mon ordre !
Si je vois ce foutu 'pitaine Duport ou un autre objectif prioritaire, je me précipite dessus... mais vous ne venez à ma suite que quand vous aurez réduit le votre à l'impuissance ! »
Le capitaine Duchamp reprit en main son pistolet d'ordonnance... ce qui était plutôt incongru tandis qu'il serrait toujours en l'autre son épaisse trousse médicale de cuir roulé... comme pour se souvenir qu'il n'était pas qu'un soldat prêt à massacrer l'ennemi désigné...
Maintenant... il leur fallait juste un peu de chance...
ou n'en laisser aucune aux autres, ça marchait aussi...

Ravie de cette répartition des tâches et des objectifs, Charlotte opine du chef, le regard résolu, et parée à tenir son rôle.
Elle ose tout de mettre émettre, à mi-voix, non pas une objection, mais du moins une suggestion : « Ne faudrait-il pas en garder au moins un, de ces malotrus, en état de nous indiquer « où et comment » retrouver Sabine ? »

William allait rétorquer qu'il ne faudrait tirer qu'en dernier recours pour éviter d'attirer l'attention du chef sur leur assaut, mais il parut rapidement évident que leur entrée et la bagarre qui s'en suivrait ferait bien assez de grabuge. Un coup de feu claquant au milieu de ce tintamarre n'ajouterait pas grand chose.

« Nous ferons au mieux Mlle Touttain. » Répondit il à Charlotte en resserrant le poing sur le bois dur et lisse de sa canne.« Nous ferons au mieux... »

Il se plaça derrière Vire.
Ces hommes étaient à n'en pas douter des durs à cuire. Retenir ses coups en vu d'en garder un en vie serait certainement une erreur qui pouvait s'avérer funeste.

Le plan était prêt. Les hommes s’étaient mis en position, dans l’ordre dans lequel il était préférable qu’ils entrent. Entrer vite, neutraliser ces hommes, espérer qu’aucune alerte ne soit donnée, qu’aucun renfort ne vienne… La moindre de leurs pensées était tournée vers ces objectifs. Ils se tenaient derrière la porte, un peu comme des joueurs de ce nouveau sport venu d’Angleterre qui faisait fureur à la Capitale, et qui se jouait avec un ballon de forme étrange et ovale.
Le feu et le chaos allait désormais guider leurs vies.

Vire ouvrit la porte et se dirigea en courant vers sa cible, déclenchant un mouvement collectif vers l’intérieur. La pièce faisait sept mètres de large, pour six de profondeur.
La table ronde autour de laquelle les trois joueurs de cartes se tenaient n’était qu’à trois mètres de l’entrée, vers le centre de la pièce. Un quatrième, certainement ex-joueur maintenant ivre, était aussi affalé dessus. Celui-ci était sur le côté gauche, alors que les trois à moitié réveillés se trouvaient l’un de dos aux enquêteurs, un deuxième à droite, et un troisième à l’opposé de la table par rapport à l’entrée.
Sur le mur gauche, le canapé était à peine plus loin, et les deux amants semblaient très occupés.
Au fond de la pièce, un couloir sombre de deux mètres de large menait certainement à d’autres pièces. Des chambres froides ou des bureaux ?
Sur le mur de droite de la pièce, un escalier menait à l’étage.
Quelques meubles éparses et une cuisinette ajoutée à la pièce formaient le reste du décors.

Charlotte se précipite en direction des amants avec 2 objectifs clairs :
« assommer l'homme avec la crosse de son arme » ; « bâillonner la femme de sa main entourée de la pointe de son châle »,
puis, il sera temps de calmer la demoiselle pour lui expliquer la situation.

L'objectif d'Auguste lui est parfaitement clair. Il fonce sur la table des joueurs, et y abat sa main gauche armée de sa lourde trousse roulée en cuir... tant pis pour les doigts de toute main baladeuse qui aurait eu le temps de s'y avancer (éventuellement) ; et saisit aussitôt l'arme de poing qui trône au milieu, quitte à menacer de son pistolet d'ordonnance en main droite tout velléitaire qui tenterait de l'en empêcher...
Une fois le pistolet saisi, il se place dans le dos de l'endormi pour pouvoir tenir en joue n'importe lequel des trois autres joueurs.
Cela devrait lui apporter une certaine écoute quand il leur intimerait fermement et calmement de fermer leurs gueules.

Obéissant aux consignes d'Auguste Louis suivit Archibald et Charlotte en se tenant prêt à se servir de la crosse de son arme pour envoyer - au besoin - l'un des importuns rejoindre Morphée.

Dans l'ombre du soldat Vire, William s'engouffra dans la pièce.

Il bondit alors derrière le joueur de carte situé à gauche de la table et sans attendre lui asséna un puissant coup de canne à l'arrière du crâne visant le creux occipital réputé plus fragile, la "porte du vent" comme l'appellent les indochinois. Le coup n'était certes pas destiné à tuer le malfrat mais pour autant, William ayant avisé le cou de taureau de son adversaire, mieux valait y mettre du cœur à l'ouvrage.

La surprise fut totale pour les malfrats. Ils n’eurent pas le temps de réaliser ce qu’il leur arrivait que les enquêteurs et leurs aides militaires avaient investi la salle.

Vire se précipita en premier vers l’autre côté de la table de jeu, frappant sa cible d’un coup ajusté. Dutilleul, trop prompt à se précipiter à sa suite, rata sa cible : Le gars assis à droite. Enfin, d’un bond, William fut sur celui qui tournait le dos à l’entrée. Celui-ci formait une cible facile, et le coup porta.

Charlotte maîtrisa sans aucun problème la « dame ». Son corset laissait dépasser un sein, et sa jupe, à terre, n’avait laissé pour le bas du corps que la culotte fendue, avec les deux côtés bien ouverts.
Bien que l’homme ait son pantalon au niveau des genoux, et qu’il cherchât à le remettre à la hâte, Louis le rata. Son élan fut trop fort, et sa position trop avancée, pour qu’Archibald puisse être d’une quelconque aide dans ce combat.

Au total, deux des salauds étaient légèrement sonnés, un toujours endormi, un bien réveillé, et un en fâcheuse posture avec son pantalon. La femme était maîtrisée. Mais tous comprirent facilement le langage du canon de l’arme que pointait maintenant le Capitaine Duchamp sur eux.

« Hey ! Qui êt’vous ? Qu’est-ce voulez ? » réagit celui de la table qui n’avait pas été touché. Les trois joueurs de cartes ne firent pas mine de vouloir se battre.
L’endormi fit un petit mouvement, comme s’il se réveillait.
La femme roulait de grands yeux, effrayée.
L’homme au pantalon tentait toujours de le remettre, et ce faisant, il se releva d’un bond, tentant de projeter son épaule dans la mâchoire de Louis. Par un coup de chance inattendu, celui-ci se redressa au moment où l’épaule aurait dû le frapper…

Maintenant la Dame, Charlotte glissa à son oreille : « Ceci est une mission de sauvetage, ne vous interposez pas. » avant de dire au drôle qui se battait avec son pantalon « Ne bougez plus. C'est un conseil que vous devriez suivre. » puis d'achever à la cantonade : « Nous venons chercher Sabine, et vous auriez tous intérêt à ce qu'elle aille très bien. »
Maintenant que l'essentiel était dit, Charlotte laissa l'action aux hommes qui étaient là pour ça.

Les femmes ne connaîtront jamais les vertus du silence ! Maintenant ils savent ce qu'on veut...
Auguste avait deux armes en main... il pointa la sienne vers celui qui venait de parler, face à lui, et déclara d'un ton calme et autoritaire :
« Le premier qui résiste ne le fera qu'une fois, gibiers de potence !
Primo : posez-tous vos mains à plat sur la table, bien devant vous.
Deuzio : toi, la grande gueule, tu me dis où est votre 'pitaine. Tout de suite ! »
Le pistolet d'ordonnance fermement brandi, bras tendu pour absorber le recul, visait sans le moindre tremblement, directement entre les deux yeux de l'interpellé et n'avait aucun risque de rater sa cible.
Prêt à asséner crosse de l'autre arme sur l'endormi s'il bougeait... le capitaine Duchamp ajouta à l'attention de ses hommes :
« Vérifiez qu'ils sont désarmés... puis allez aider nos amis à coucher l'autre satyre pour lui faire embrasser le plancher. »

Bien qu'Auguste était en train de tenir les hommes en joue Louis n'avait pas confiance en l'homme qui avait tenté de lui mettre un coup. Il profita du fait qu'il ait les mains prises avec son pantalon pour lui mettre un gros coup de genou dans les parties sensibles afin de l'immobiliser.

Pris entre Auguste qui tenait fermement ses armes, et d’autres costauds eux aussi armés, les individus, ayant juste assez d’intelligence pour comprendre qu’il ne fallait pas la ramener de suite, n’eurent d’autres choix que d’obtempérer. L'homme sans pantalon réussit à le remettre tout en évitant le coup de Louis. Aucun sourire triomphant ne vint cependant fendre son visage : Voyant que ses copains ne bougeaient pas, il fit de même.

L’ex-soldat à la gueule cassée en face du Capitaine Duchamp, toujours assis, évalua la situation. Il regarda la poignée d’hommes et la femme qui l’entouraient. Ils venaient donc chercher l'otage. Auguste bluffait-il ? Le joueur de poker se posait la question. Le Capitaine Duchamp avait l’air de savoir tenir une arme. Tirerait-il ? Même si ce geste signifierait certainement une défaite des compagnons, car d’autres singes bleus accourraient alors, le bandit n’avait pas envie que cette défaite s’accompagne de sa propre mort. C’était qu’il y tenait, à sa vie ! Par contre, il était sûr d’une chose : Le temps jouerait contre les enquêteurs.
« L’est pas là, le ‘pitaine. Mais z’avez qu’à l’attendre dans son bureau… Devrait plus tarder. » En disant cela, le malfrat avait jeté sa tête vers le haut, comme pour dire que le bureau en question était à l’étage. Un léger sourire provocateur s’était dessiné, l’espace d’un instant.

William posa sa canne dans un coin, hors de portée des malfrats et dégaina à son tour son revolver. De sa main libre il commença à fouiller la brute qu'il venait à moitié d'assommer.

Il en profita pour chercher du regard de quoi attacher et bâillonner leurs adversaires. Leurs lacets et leurs ceintures feraient sans doute l'affaire. William désigna la ceinture à Auguste, espérant que celui ci leur ordonne de les ficeler rapidement. Le gaillard cherchait visiblement à gagner du temps. Il leur faudrait donc vite trouver Sabine avant que les autres ne débarquent.
Mieux valait donc ne pas perdre trop de temps, mais le reporter préférait qu'Auguste continue à donner les ordres. Cela pourrait maintenir un temps l'illusion que leur groupe était mieux organisé qu'il ne paraissait.

« Mettez moi toute cette racaille par terre, à plat ventre, mains bien à plat sur le sol au dessus de la tête. bâillonez-les d'abord d'un morceau de tissu dans la bouche, -la grue aussi- puis récupérez leur ceinture pour leur ligoter mains dans le dos. Moi je m'occupe de c'te grande gueule qu'a cru malin de l'ouvrir... » Auguste contourna la table en gardant son arme parfaitement pointée, jusqu'à se retrouver dans le dos du bravache auquel il décocha un grand coup de pied derrière un genou, pour l'obliger à plier :
« - A genoux, rénégat, t'as envie d'en rajouter ? J'vais t'apprendre les bonnes manières, moi...
Parce que là, t'es pas devant une petite sans défense, et t'es du mauvais côté du canon. Primo, qui tu es, toi, le marlou ? Nom, prénom, grade et régiment ?
Deuzio, où elle se trouve, la petite ?
Et à plat ventre, comme tout le monde, si tu veux pas mon pied au fion... »
Si le malfrat avait un doute sur les capacités d'Auguste à se faire obéir, celui-ci n'hésiterait pas à tirer ou à lui briser un membre : genou à terre, il suffisait d'un coup bien appuyé sur la jambe à la jonction tiers inférieur/deux tiers supérieur (point de faiblesse par transformation du triceps surral en tendon achilléen).

William trouva un révolver dans la poche intérieure de la veste de l’ex-soldat qu’il avait à moitié assommé. Pas d’autre armes sur les autres malfrats, ni sur la « dame », à part celui dont s’était saisi Auguste.

Les deux hommes sonnés se laissèrent ligoter, ainsi que la femme et l’endormi-à-moitié-réveillé. Par contre, il en restait deux qui ne souhaitaient pas se laisser entraver aussi facilement : Celui qui pelotait la « grue » plus tôt, et qui refusait de se coucher face à Louis et Archibald, et l’autre qui parlait à Auguste.
Quand Auguste fit le tour de table pour venir le mettre à genoux, celui-ci profita du retrait de Dutilleul et de la légère confusion dans les déplacements pour se lever d’un bond hors de sa chaise. Le sergent Dutilleul se reprit et le coinça contre la table. Les menaces que le Capitaine Duchamp voulait proférer étaient toujours valables, mais l’homme n’était pas à terre.
« C’est bon, la paire de miche est là-haut. » Selon ses dires, il n’y avait qu’à prendre l’escalier.

Les deux hommes encore debout serraient les poings et les relâchaient à intervalle régulier. Ils devaient se demander quand agir, quand donner l’alerte.

Et…
En provenance du couloir, un bruit de porte qui s’ouvre.
« Allez-y. » annonce Dutilleul, en montrant l’escalier, une lueur guerrière dans le regard.
Il fait signe à ses deux hommes de se positionner autour du couloir. Après un grand coup de poing dans le ventre, il tourne le malfrat devant lui avec la volonté de s’en servir comme bouclier humain, et pointe son révolver par-dessus son épaule.

Est-ce que l'odeur de la poudre couvrirait cet entêtant parfum de rose qui se faisait une place au cœur de ces lieux malodorants ?

Tous ceux qui devaient être maîtrisés étaient entre de bonnes mains.
Sabine serait en haut de l'escalier, mais entourée de quels gardes du corps, ou tortionnaire ...
Charlotte n'en pouvait plus d'attendre, et pourtant se ruer seule dans l'escalier pour se jeter dans la gueule d'un loup (ou de plusieurs d'ailleurs) n'était pas la meilleure chose à faire ...
Elle se dirigea donc fermement vers la porte menant à l'escalier, l'ouvrit, et la maintint ouverte regardant les hommes de la pièce d'un regard manifestant clairement qu'elle n'attendait qu'un volontaire pour lui servir d'escorte ... mais que sa patience avait également des limites déjà considérablement dépassées ...

Les deux soldats allaient-ils comprendre le message ? Les autres membres de l'expédition ?

Le temps ne jouait pas pour eux... mais qui pouvait se permettre de l'attendre ?
Il n'était pas opportun d'assurer leur avancée, puisque le couloir révélait nouvel arrivé... Et leur cible désignée était en haut...
n'y avait-il pas soudain quelque fragrance de jardin ?! Auguste ne vit que la demoiselle Touttain, prête à investir l'étage...
et s'y précipita avant elle, parce qu'elle devait avoir usé toute sa chance en sa dernière irruption non contrôlée.
Le couloir n'était plus sa priorité; il le signala à Dutilleul et Vire :
« - Restez ici, et occupez-vous de ce connard et de celui qui arrive...je m'occupe des demoiselles... »
Il passa en trombe devant la Touttain avant de se précipiter à l'étage et en première ligne...