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Message Publié : 15 Décembre 2014, 18:09 
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Droit au but... ce n'était pas pour déplaire à l'officier.
« Entendu, commissaire. Commençons par les données sensibles dont j'ai connaisssance grâce à l'exercice de ma profession médicale, mon collègue légiste... docteur heu...? tenu aux mêmes contraintes comprendra qu'elles ne sont pas de nature publique. Le docteur Alain est le médecin de famille appelé par le Comte de St-Périer pour soigner sa fille unique, Sabine, d'une étrange langueur qui l'a saisie depuis quelques semaines.
A titre amical, mon aide a été sollicitée et je venais questionner mon confrère sur les préparations magistrales qu'il lui préparait personnellement...
Premièrement parce que le procédé n'est pas habituel, peu de confrères étant férus d'apothicairerie, mais en l'état défunt, celui-ci ne pourra plus nous éclairer... aheum... voilà un exemple de sa prescription officielle... »

Auguste sortit l'ordonnance pour la mettre courtoisement entre les mains du commissaire, se dirigeant vers le placard à préparations pour une observation déjà exhaustive des flacons et de la conformité de l'instrumentation (balance de précision, mesureurs et compte gouttes)... ainsi que tout indice sur la provenance des produits, tout en continuant :
« Deuxièmement, parce que le choix de certaines substances pouvait prêter à erreur et empoisonnement ; sans déranger ces éléments, me permettez-vous de vérifier ce qu'il utilisait comme badiane ? Il en existe une variante, japonaise, dont la toxicité est avérée...
Sans vouloir préjuger de l'intentionnalité du défunt, ceci permettrait peut-être de comprendre l'étrange morbidité observée chez la consommatrice...
Par ailleurs, un de ses flacons aurait-il été brûlé ? »

Désignant les flacons de ces doigts gantés de blanc, Auguste laissera le commissaire l'autoriser (ou non...) à les manipuler... (à la recherche de badiane ou ses extraits, et de substances omises dans la prescription pour Sabine).
Ensuite... on pourra parler de Rose... peut-être...
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Message Publié : 15 Décembre 2014, 22:30 
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L’œuvre sur laquelle travaillait l’artiste exprimait la violence, le déchaînement des passions et des sentiments par la déformation des corps au-delà de la vraisemblance. Un peu comme certaines œuvres de son maître Rodin, que l’on trouvait de-ci, de-là dans l’atelier.

Il fallut plusieurs minutes à Bourdelle pour qu’il se rende compte qu’il était observé. Tournant enfin la tête dans la direction de Louis, il demanda : « Veuillez bien vouloir m’excuser. Cette œuvre me prend toute mon énergie. Vous me cherchiez ? »
…………………………………………………………..

Cordier répliqua à William, quand celui-ci lui parla du « tintamarre grossier » de l’affaire du Magnolia, « Cher ami, vous savez que plus que l’information juste, il nous faut parfois nous contenter de l’information qui pourrait l’être et qui fait vendre… »
La professionnalisation récente du journalisme avait ses revers, et Joseph Cordier était la preuve qu’il faudrait bientôt songer à une charte de déontologie...

L’évocation de l’affaire dont tout le monde parlait aujourd’hui avait forcément attisé sa convoitise. S’il avait les moyens d’obtenir une information capitale, Cordier pourrait fortement monnayer ses services pour placer un article contradictoire dans le « Matin ».
Il n’avait visiblement rien compris au raisonnement de William, mais le poisson était trop gros pour le laisser pêcher par un autre.
« Mon ami, c’est un plaisir de traiter avec vous. J’accepte ! Nous pouvons descendre aux archives de ce pas ! » conclut-il, se dirigeant avec Archibald et William vers l’escalier.

L’escalier était étroit et mal entretenu. Autant le hall et les étages respiraient le faste de l’art nouveau, autant la descente aux archives respirait l’humidité et la saleté. Joseph Cordier avoua n’être jamais descendu ici.
Arrivé au deuxième sous-sol, ils trouvèrent la porte marquée « Archives », et pénétrèrent dans la salle uniquement éclairée par quelques lampes à huile. L’odeur de renfermé sauta aux narines des trois hommes, qui eurent du mal à s’y habituer.

Derrière une simple table, un homme au dos courbé, aux lunettes serrées, lança un regard à la fois étonné et désespéré vers le trio.
« C’est pour quoi ? »
Des rayonnages couverts de cartons courraient à perte de vue jusqu'à ce qui devait être le mur de séparation avec les bâtiments voisins. Sans l'aide de cet homme, les trois hommes mettraient des jours à trouver l'aide qu'ils cherchaient.

…………………………………………………………..

Le docteur demanda l’autorisation du regard au Commissaire, pour répondre. Celui-ci approuva d’un hochement de tête.
« Je suis le Docteur Longin, Capitaine. Vos remarques nous éclairent… Le Comte de Saint-Périer est le client principal du Docteur Alain. Vous me renseignez sur la badiane du Japon, dont je ne connaissais pas la toxicité, mais vous trouverez d’autres produits, comme dans ce flacon, et celui-ci, qui, s’ils sont pris en petite quantité, provoquent des nausées et des affaiblissements plutôt que de guérir... Il s’agit de poisons lents. »
Tous ces flacons étaient destinés à Sabine.

Le Commissaire, sentant qu’Auguste était prêt à en dire plus, décida de jouer carte sur table. Il enchaîna : « Cela n’explique pas pourquoi ce médecin a été retrouvé calciné sur sa chaise… Ni votre autre découverte, Docteur Longin. »
Ainsi invité à dévoiler une autre information, le médecin s’exécuta : « Oui… j’ai trouvé des restes brulés de ronces, sur les jambes. Il y a même des épines qui sont entrées dans la chair de cet homme. Tout cela est disposé comme si le médecin avait été bloqué sur sa chaise par ces ronces…
- C’est un mode opératoire particulier. Un assassin attache un docteur avec des ronces, et fait brûler le tout, sans pour autant brûler le reste de la pièce. »

Le commissaire secoua la tête, ne comprenant visiblement pas tout.
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Message Publié : 16 Décembre 2014, 12:57 
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Auguste enregistra ainsi la confirmation de ses craintes, se rapprochant de ses confrères, à l'écoute du vivant et à l'examen du carbonisé sur lequel le premier montrait les indices qu'il y avait trouvés.
« Hmmm... ainsi l'intentionnalité ne fait aucun doute, honni soit cet Alain aux menées antidéontologiques et criminelles, et aux motivations pour le moins obscures. Au moins ne fera-t'il plus de mal... Des ronces !?! Par Sainte Barbe !!! Telle justicière eut pu préférer en nos temps modernes quelque cable métallique et la Fée électricité pour foudroyer cet empoisonneur... mais des branches épineuses !?... voilà qui remet Rose en exergue... aheum... » triturant activement sa moustache, l'officier hésita un instant, échangeant un regard avec Longin et Lavoisier, avant d'ajouter :
« Je partage votre perplexité... aheum... et sans vouloir s'attarder sur visions étranges qu'on m'a rapporté (mais bien difficiles à accepter), cette immolation du coupable m'évoque forcément l'incendie d'hier, au Palais National, auquel échappa de justesse mon ami le Comte... hrrrm...
Et quant à jouer avec le feu... il se trouve que la femme du médecin capitaine -démobilisé- Ernest Lebrun, (lui-même décédé il y a trois ans), aurait disparu dans de tragiques circonstances, lors de l'incendie de l'Opéra Comique en 1888. Je ne sais pas si ce sieur Alain exerçait déjà en ce quartier à l'époque mais si c'est le cas il devait les connaitre (ce sont les anciens voisins du Comte).
Aheum... cette dame Lebrun avait une affinité certaine pour leur roseraie...
Elle se prénommait Rose... »

Avec une moue pincée, le capitaine Duchamp leva un sourcil vers les enquêteurs. Encore n'avait-il volontairementl cité que ce qui était factuel...
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Message Publié : 16 Décembre 2014, 13:40 
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Message secret pour mj.Louis inclina la tête rapidement : « Si vous êtes le dénommé Antoine Bourdelle oui je vous cherchais. Mais mon affaire peut attendre que vous ayez le temps, je m'en voudrais de vous interrompre dans votre travail. »
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Message Publié : 17 Décembre 2014, 13:02 
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S'insinuant entre les rayonnages ployants sous le poids des caisses, William commença de regarder les quelques étiquetages encore lisibles lorsque la voix résonna avec des accents caverneux presque d'outre tombe.
« Déesse ! » Lâcha t il sursautant. Après le cerbère voici que se révélait le vieux Charon qui les mènerait à travers ce Styx d'encre et de papier en déliquescence.

Surtout, il ne s'était pas attendu à trouver une autre vie dans cet antre cavernicole qu'une flore fongoïde, myriade de cloportes et de cafards ou à la rigueur un ou deux rats poussés par d'autres appétits que celui de lettres.

Se remettant de sa surprise, William se dirigea vers l'archiviste.

« Bien le bonjour ! »
William contempla l'immense champ des possibles qui s'étalait dans cette nécropole journalistique.
« Sans nul doute vous devez pouvoir nous aider. Nous sommes à la recherche d'archives concernant l'affaire du magnolia et l'incendie de l'opéra comique en 88. »
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Message Publié : 18 Décembre 2014, 21:29 
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Le commissaire écouta Auguste avec attention. Celui-ci, en parlant de cet Ernest Lebrun et de sa femme Rose, portait à l’enquête de nouvelles informations.
Lavoisier prit son calepin, y griffonna quelques notes. Puis il se gratta sous le menton.
« … Et ? … » dit-il pour encourager le capitaine à poursuivre. Pour l’instant, le commissaire ne voyait pas le rapport entre ces personnes, à part le fait que le docteur Alain et Ernest Lebrun pouvaient se connaitre, ce qui n’était qu’une supposition. Paris était une grande ville, et le fait d’habiter à quelques rues de distance ne voulait pas forcément dire que deux personnes « devaient » se connaître… Il attendait plus de ce côté-là.

………………………………………………………….

Message secret pour Goku82.Antoine Bourdelle posa ses outils, nettoya ses mains dans un seau d’eau, puis les sécha à l’aide d’un torchon.
« Je suis à vous… Vous êtes ? » Louis ne s’était pas présenté.
………………………………………………………….

L’archiviste se figea. Il jeta un regard soupçonneux vers Archibald, William et Joseph Cordier.
Ne sentant aucune menace, il répondit enfin : « Je vous conseille de vous contenter de l’incendie de l’Opéra Comique… Voyons… Ce n’est pas en 1888, mais en 1887 » Il réajusta ses lunettes sur son nez, puis enchaîna, en ouvrant un registre : « Journal du 26 Mai 1887, travée 7, étagère 2, Boite N°… »

Voyant qu’il ne répondait pas totalement aux questions posées, il s'interrompit dans sa recherche, maintenant tout de même le doigt sur la ligne de son registre, pour ne pas la perdre.
« L’affaire du Magnolia… Vous ne devriez pas y toucher, veuillez bien me croire. C’est moi qui ai écrit l’article, il y a deux mois. Depuis... » L'homme secoua la tête, désespéré.
Il avait prononcé cette dernière phrase comme si elle était de nature à décourager les enquêteurs.
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Message Publié : 19 Décembre 2014, 20:57 
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Là, le Capitaine arrivait en limite de zone contrôlée. L'enquêteur attendait autre chose et il ne pouvait lui en vouloir d'exercer ainsi sa sagacité ; mais le reste des éléments en sa possession était franchement... fumeux. Néanmoins c'est ce qui créait le lien qui manquait. Regardant successivement son confrère Longin et le commissaire Lavoisier, qui avaient très obligeamment accepté de partager leurs informations, il leva les mains gantées comme pour appeler à patienter jusqu'au bout de ses prochaines déclarations et, après une lente inspiration se décida à poursuivre :
« Aheum... ce que je peux ajouter, maintenant, ce sont des témoignages oculaires qui m'ont été rapportés.
Rapportés directement par deux amis du Comte, qui étaient avec lui lorsqu'ils furent surpris hier par l'incendie du Palais National.
Alors qu'ils étaient en mauvaise posture cernés par le feu, ils virent apparaître une Dame, qui leur parla, demandant de sauver l'enfant des flammes (il s'agissait d'une oeuvre de charité pour les orphelins, l'un d'eux était à proximité...). Elle leur indiqua un moyen d'échapper au brasier qui allait les atteindre (par une fenêtre) mais ne les suivit pas vers l'extérieur salvateur.... heum... comme si elle ne craignait pas de brûler, vous voyez...
Mes amis, un journaliste anglais et un scientifique parisien -tout à fait cartésien- ont vu chacun de leur côté la même chose, de même que St Périer... Heum, bien sûr, une fois saufs, ils doutèrent immédiatement de leurs sens en cette traumatisante expérience, mais... heu... ce matin, ils reconnurent cette Dame comme le modèle exact d'un buste sculpté, ornant la roseraie. Un buste érigé là (avant que notre ami n'acquière cette propriété) par cet Ernest Lebrun il y a quelques années. Celui de sa femme... Rose. »

Laissant un temps de silence pour affiner une pointe de moustache, Auguste décida de s'arrêter là... sans plus parler de Sabine, ni des actions des rosiers contre les potions de l'empoisonneur...
« Disons que... ceci inspire la circonspection, je suis d'accord.... il est troublant d'imaginer qu'une disparue possède une maîtrise inexplicable du feu, et s'en serve pour protèger des enfants ou St Périer... heum... jusqu'à éliminer le criminel qui empoisonne sa fille, en laissant signature botanique et aromatique... mais ce sont les faits d'abord, qui sont ainsi troublants !
Si vous permettez, cher confrère, vérifions comment cet homme a commencé à brûler (seulement extérieurement ? progressivement ou "complètement" ?)... aurait-il été torturé pour révéler son mobile, ou son commanditaire ?... la mort n'a pas du être instantanée... il a du hurler... un nom, peut-être... ? »

C'était autant par habileté d'esprit (afin d'éviter toute question sur Sabine) que par convenance personnelle que l'officier préférait revenir ainsi à une tâche professionnelle, si peu ragoûtante fut-elle, plutôt que poursuivre sur le terrain miné des conjectures sur les esprits et autres fantômes aux pouvoirs... inexplicables. Et puis si cet Alain n'avait pas répondu -et ne pouvait plus répondre- à ses questionnements, peut être restait-il quelques indices à récupérer pour expliquer son rôle d'empoisonneur en cet étrange imbroglio...
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Message Publié : 20 Décembre 2014, 12:34 
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Posant la main sur l'épaule de l'archiviste et se penchant légèrement, William dit doucement.
« Croyez moi, mon ami, c'est typiquement le genre de phrase à éviter si vous ne voulez pas qu'un journaliste ne vienne fouiner. »

Retirant son couvre chef, William révéla pleinement son visage couturé de cicatrice.
« Ce n'est pas la première fois que je mettrais les pieds dans un plat qui ne m'est pas destiné quand bien même le mets qui s'y trouve masquerait un piège à loup. »

William se tourna vers Archibald.
« Cher Docteur, je vous confie l'incendie. »

« Montrez nous donc cet article périlleux maître archiviste. Journal du 26 Mai 1887, travée 7, étagère 2 et Boite N°… »
Il laissa sa phrase en suspend pour laisser l'archiviste la compléter.

Soucieux d'efficacité, William envoyait le scientifique vers une recherche parallèle. En outre lui même et son confrère (devait il l'écrire en deux mots...) connaissaient les risques du métier, comme on dit. Si vraiment prendre connaissance de cette sulfureuse affaire se révélait si dangereux, mieux valait préserver les membres encore innocents de leur petite troupe d’enquêteurs.
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Message Publié : 20 Décembre 2014, 13:21 
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Le scientifique opina du chef:

« Très bien. »

Se retournant, il s'engouffra entre les rayonnages, cherchant la section qui l'intéressait, pour commencer à farfouiller et trouver, du moins il l'espérait, un quelconque indice.
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Message Publié : 20 Décembre 2014, 22:32 
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Zut ! Comme de bien entendu, c'est de là d'où on me fait sortir qu'il eu fallu que je reste ! se morigéna Charlotte en son fort intérieur.

Les narines frémissantes, Charlotte lève donc son petit nez mutin et se dirige, à l'odeur semblerait-il au moindre observateur, vers l'étage supérieur.
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Message Publié : 21 Décembre 2014, 14:32 
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Message secret pour mj.Louis sursauta : « Bien sûr, veuillez excuser mon impolitesse. Je me nomme Louis Muller, je travaille comme jardinier pour le comte de Saint-Périer. »

Le jardinier laissa passer quelques secondes puis enchaîna : « Je suis venu vous voir car j'aurais quelques questions à vous poser concernant le buste qui trône dans la roseraie si cela ne vous ennuie pas. »
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Message Publié : 21 Décembre 2014, 22:29 
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Les multiples précautions qu'Auguste prit pour préciser sa pensée n'y firent rien : Même si le médecin militaire était convaincu de ses suppositions, le commissaire n'y apporta aucun crédit. Le docteur Longin détourna poliment le regard, alors que celui de Lavoisier devint subitemment dur :
« Sauf votre respect... Et si tout ceci n'était qu'hallucinations ? Aheum... Le Comte était peut-être en situation critique avec ses amis, et les gaz échappés par l'incendie auraient pu corrompre son jugement... Il a cru reconnaître une figure connue parmi les flammes. »

Après un instant supplémentaire de réflexion, il ajouta : « Votre explication donne toutefois un lien entre cette Rose Lebrun et le docteur Alain. »

« S'il n'était aussi ridicule qu'un éventuel meurtrier vienne déclamer des informations aussi... enfin... et bien, j'aurai pu penser que vous me détourneriez volontairement de la recherche du meurtrier du Docteur Alain, puisque celui-ci serait un fantôme... »

Heureusement pour lui, Auguste était aussitôt revenu à des considérations plus pragmatiques, lui redonnant un peu de lustre.
Le docteur Longin précisa de ses investigations, sur le ton détaché que seuls les médecins savent prendre quand il s'agit de corps humains : « Il semble avoir brûlé complètement : L'intérieur et l'extérieur en même temps. Car aucune partie du corps n'a été épargnée, ce qui n'aurait pas manqué d'être s'il y avait eu une combustion progressive. Je ne sais pas s'il a été torturé, mais la douleur a du être terrible. »
Le commissaire observait l'officier, le laissant faire, mais se posant des questions sur son implication dans l'affaire.

….............................................

Pendant ce temps, Charlotte fit mine de monter à l'étage. Le policier qui l'accompagnait l'en empêcha : « Mademoiselle, ces locaux sont soumis à scellés : Nous sommes dans une enquête policière, et vous géneriez notre travail si vous dérangiez quelque chose. »

….............................................

L'archiviste partit sans crier gare derrière Archibald : C'était son rôle d'apporter les boites aux personnes qui les désiraient. Ensemble, ils ramenèrent la boite N°87211, et Archibald put s'installer sur une petite table et l'ouvrir.
Dedans se trouvaient des invendus de l'édition du Matin de la semaine du 26 Mai 1887, ainsi que des exemplaires des journaux concurrents.

Archibald apprends que l'incendie débuta le 25 Mai 1887 à neuf heures du soir, lors de la représentation du premier acte de Mignon, la tragédie lyrique en 3 actes d'Ambroise Thomas qui connaissait un énorme succès (depuis plus de vingt ans à l'affiche). La catastrophe, provoquée par une défectuosité de l'éclairage au gaz de la herse située au-dessus de la scène, coûta la vie à quatre-vingt-quatre personnes, dont quatorze du personnel du théâtre.
Il était indiqué que l'Opéra-Comique ne rouvrirait pas de sitôt. Les journaux s'acharnaient à montrer la responsabilité de Léon Carvalho, le directeur, dans cette affaire.

Évidemment, Archibald savait de par son érudition que c'est suite à cet accident que l'éclairage électrique devint obligatoire dans tous les théâtres et café-concerts de Paris. En 1898, l'Opéra-Comique est toujours en travaux, et n'a toujours pas ré ouvert après cet incendie.

….............................................

« Je suis... j'étais... moi-même journaliste, je le sais bien... » répondit l'archiviste, un sourire en coin, à William quand celui-ci parla des phrases à éviter.

S'étant assuré qu'Archibald était à bonne distance et ne pouvait entendre, l'homme qui paraissait finalement plus jeune que l'apparence initiale avait donné comme impression aux trois enquêteurs, entama son récit.
« Je m'appelle Emile Plantin. Je suis journaliste au Matin depuis ma sortie d'étude, il y a trois ans. »
Il inspira profondément : « Je ne veux pas vous parler. Je... des menaces... Mais je ne peux pas vous empêcher de lire mon article, n'est-ce pas ? Toutes les conclusions de ma petite enquête y étaient... »

Emile vérifia du regard que personne d'autres n'était dans la pièce, puis alla chercher un exemplaire du Matin, paru le 28 Mars 1898. Il expliqua pourquoi il ne prenait pas le journal dans un carton : « Celui du carton « officiel » n'a plus l'article. »

Enfin, William et Joseph Cordier se penchaient sur les mots d'Emile.
Celui-ci relatait des faits, passés en Janvier 1898 : Quatorze « nègres » avaient été retrouvés morts près du fleuve Congo. Le journaliste s'interrogeait sur des similitudes avec des affaires similaires, au même endroit ou dans d'autres colonies françaises. Les villages concernés étaient proches de sites où des industriels français avaient beaucoup investis, et ces villages comprenaient des casernes... Les rapports des militaires signalaient juste des « troubles » parmi les nègres, étant très évasifs sur la cause des décès... Emile Plantin décrivait son enquête, juste menée depuis Paris, et sous-entendais des possibilités de travail forcé... à demi-mot, parlait d'affaires d'esclavagisme. Il promettait de continuer à rechercher des informations.

L’intéressé précisa, de façon assez sèche : « Le journal n'a pas souhaité que je fasse d'autres articles sur ce sujet. »

….............................................

Message secret pour Goku82.Bourdelle secoua la tête : « Le Comte de Saint-Périer, vous dites ? Je ne connais pas cet homme. Et je ne connais pas sa roseraie. Désolé. »
Il faudrait certainement plus d'informations à Bourdelle pour comprendre ce que Louis souhaitait.
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Message Publié : 25 Décembre 2014, 18:19 
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« Monsieur ! » relève Charlotte, le visage pincé « Je vous prie de me laisser passer.
Le Docteur Duchamps m'a demandé quelque chose et je compte bien m'en acquitter.
En l’occurrence il ne s'agit que de trouver la source d'une odeur, pas de prendre quoi que ce soit, donc je ne toucherai à rien.
Mais cette fragrance est très subtile et je crains déjà de la perdre, je n'ai pas l'intention de lambiner. »
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Message Publié : 26 Décembre 2014, 00:53 
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Message secret pour mj.Louis eut l'air interdit pendant quelques secondes avant de réaliser son erreur : « Bien évidemment, veuillez m'excuser j'avais omis que les modifications des propriétés étaient ultérieures à la livraison de votre œuvre. Je souhaiterai vous parler du buste de Mme Rose Lebrun que vous avez réalisé. »
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Message Publié : 06 Janvier 2015, 08:54 
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« Hrm... »

Le scientifique observa l'article longuement, avant de retourner voir l'archiviste:

« Excusez-moi mais auriez-vous d'autres articles traitant de ce sujet? Et également concernant Léon Carvalho et, je l'imagine, son procès. »
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Message Publié : 06 Janvier 2015, 17:25 
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Pinçant ses lèvres pour ne pas répliquer au commissaire Lavoisier, le capitaine ne fit pas remarquer qu'en aucun cas il n'avait évoqué de fantôme, mais une dame, disparue (et sa ré-apparition la veille) dans un incendie. Le policier en un raccourci -bien vu- avait néanmoins fait le pas vers l'hypothèse surnaturelle, c'était après tout normal lorsque certains faits semblaient inexplicables. Au moins ce professionnel ne sacrifiait pas à la mode montante du spiritisme envahissant par contrecoup les capitales européennes en cette fin de siècle industrielle et scientifique.
Le colonial en avait vu d'autres, parmi les ethnies noires férues de magie de même couleur, ce qui n'avait pas entamé sa rationalité et il gardait une certaine humilité face à l'incompréhensible. Certains mystères ne seront pas élucidés... mais cela n'empêchait pas de chercher à le faire.
Le retour à la macabre tâche de son confrère et les remarques du légiste ramenaient la conversation sur les faits, et, acquiesçant à ses conclusions pertinentes, il ajouta d'un ton neutre :
« Oui. S'il était encore vivant, les hurlements ont du secouer la maisonnée !?
Une telle auto-combustion, manifestement criminelle, est un mode opératoire bien peu ordinaire. Avez-vous déjà vu ça, cher confrère ? »
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Message Publié : 07 Janvier 2015, 21:51 
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Le commissaire Lavoisier répondit à une partie de la question d’Auguste, et le docteur Longin à l’autre.
« Le docteur vit seul. C’est sa domestique qui l’a trouvé ainsi, il y a quelques heures, après avoir pris son service. A priori, personne n’a rapporté avoir entendu des cris venant de cette maison.
- Non, je n’ai jamais vu cela, docteur Duchamp. Mais la combustion étant interne, il est possible qu’aucun air n’ait pu s’échapper de la gorge, et ainsi peut-être son cri n’a émis aucun son. Ou qu’un éventuel bâillon ait été brulé par la combustion. Ce cas me laisse perplexe. Evidemment, une étude plus approfondie du corps nous en dira plus, mais il faudrait déplacer le corps dans mon laboratoire. »

Avec ces dernières paroles, le docteur Longin se releva, exprimant ainsi qu’il avait tiré toutes les conclusions qu’il pouvait obtenir à partir de cet examen sommaire du cadavre du docteur Alain.

Le commissaire Lavoisier n’ayant plus grand-chose à rechercher ici passa la tête par la porte : « Obtenez un véhicule, il nous faut transporter le corps. »

* * *

Pendant ce temps, Charlotte parlementait avec le policier, bien décidée à monter à l’étage.
Celui-ci répliqua, ayant humé l’air : « Cette odeur vient de cette pièce, pas d’en haut. Et le Docteur Duchamp, tout diplômé et gradé qu’il soit, n’a aucune autorité sur une enquête policière ! »

Alors que la discussion s’envenimait un peu, le commissaire Lavoisier fit son apparition, demandant au policier d’obtenir un véhicule pour transporter le corps du docteur Alain.
Les deux hommes firent signe à la demoiselle qu’il fallait descendre : Il n’était pas autorisé aux civils de pénétrer sur le lieu d’une enquête.
« Je pense avoir fait pas mal d’impasse sur les règles, déjà. Ne compliquez pas la tâche de la police, s’il vous plait. »

► Afficher spoiler
Rhajzad, Souricette : La suite logique est que vous soyez accompagnés hors de la maison. Ca peut éventuellement être modifié en fonction d’un dernier post de votre part, si vous le souhaitez, et si vous êtes convaincants (pas de jet : juste RP).

………………………………………………

William n’eut pas le temps de répondre à Emile : Déjà, Archibald revenait pour demander d’autres articles.
L’archiviste s’exécuta, heureux d’arrêter ainsi la discussion qu’il avait avec les deux journalistes. Il délivra plusieurs cartons, en précisant qu’il ne fallait pas mélanger les contenus.
Sur l’incendie de l’Opéra Comique, Archibald n’apprit rien de plus.
Léon Carvalho fut condamné en 1890 pour négligence dans l’affaire de l’Opéra Comique, emprisonné, puis acquitté en 1891 à la suite de son procès en appel. Suivant les périodes et les journalistes, les articles soulignaient ses faillites financières, ses nombreuses dettes personnelles, ou au contraire, vantaient ses qualités de chateur lyrique, ou sa mise en valeur du répertoire français traditionnel dans son rôle de directeur.
En 1891, il fut réintégré directeur d’Opéra. En 1894, il fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur. Il quitta ce monde le 29 Décembre 1897, il y a moins de six mois.

………………………………………………

Message secret pour Goku82.Bourdelle chercha dans sa mémoire.
« Oui… ce buste. C’était il y a quelques années. Une œuvre à réaliser selon des photographies, car le modèle était décédé. Vous avez donc pu voir cette réalisation ? »
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Message Publié : 08 Janvier 2015, 05:30 
Hors-ligne Administrateur
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Message(s) : 33357
Localisation : Limousin
Particulièrement contrariée par la tournure des événements, Charlotte reste plantée sur sa marche en guettant la moindre réaction, le plus petit geste de la part d'Auguste Duchamps.
Se faire évincer une première fois lui avait été déjà difficile à accepter, que la police veuille les évincer une seconde fois commence à lui échauffer les sangs.
Spectatrice et non actrice depuis le début ou presque elle est au bord d'imploser sous le poids de son inutilité.
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Message Publié : 15 Janvier 2015, 11:30 
Hors-ligne Fine plume
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Inscription : Nov 2013
Message(s) : 6478
Localisation : Strasbourg/Alsace
Message secret pour Viadoq.« Oui. Ce buste et la roseraie appartenaient à M. Lebrun qui vous avait commandé cette œuvre . Mais il s'avère que le jardin est maintenant propriété de M. le comte.

De par mon travail j'ai donc pu admirer le votre. Et je me dois de vous féliciter : ce buste est si superbement réalisé qu'il en parait vivant. »


Louis laissa passer un instant, espérant que son compliment - sincère - fasse effet puis demanda :
« Accepteriez-vous de me parler un peu de cette commande ? »
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Message Publié : 19 Janvier 2015, 10:39 
Hors-ligne Troll
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Inscription : Nov 2013
Message(s) : 402
Localisation : Flagnac, Aveyron
Tandis qu'Archibald replongeait dans ses articles, William attrapa le sieur Plantin par le coude et le tira vers un autre rayonnage.

« C'est un peu court jeune homme... » Dit il à mi voix, plagiant à dessein Edmond Rostand. « Si vous envisagiez d'écrire d'autres articles c'est donc que vous aviez des détails, d'autres informations. De quoi sont morts ces nègres par exemple et quels sont ces cas similaires dont vous parlez ? Vous devez bien avoir d'autres notes ou ... des sources de renseignements. »
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