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Message Publié : 09 Octobre 2014, 22:19 
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Bohémond prit les lanternes, et en tendit une à Louis et la dernière à Auguste.
Mais leur attention était orientée vers la femme à l'élégance raffinée. Justine Crépin répondit aux salutations par un hochement de tête gracieux et un demi-sourire.

Voyant les lanternes, elle s'enquit des intentions des trois hommes.
« Vous venez de la part de Monsieur le Comte de Saint-Périer ? Comment va sa fille ? J'ai entendu dire qu'elle était souffrante...
- Elle l'est... et ces messieurs pensent qu'elle a peut-être été empoisonnée par les roses de la roseraie, d'où leur volonté d'en connaître plus sur leurs origines. »
la renseigna son époux.

Le haussement de sourcil de la jeune femme, certainement aristocratique, en disait long sur ce qu'elle pensait d'une telle explication. Elle ne trouvait rien à dire. Elle eut une inspiration marquée, et le silence qui suivit était plus gênant que si elle avait éclaté de rire. Ce qu'elle se retenait de faire.
Monsieur Crépin semblait ne pas s'en apercevoir, et son léger piétinement montrait son impatience à vouloir en finir pour retrouver son travail au plus vite.


….............................


« Ouais, c'est ça, un bon chocolat pour commencer... » répondit Anicet.
Le quatuor put facilement trouver un café, nombreux à Belleville car le vin y était moins cher qu'à Paris, du temps où ce village n'était pas encore annexé par le Grand Paris. Le chocolat commandé, Basile, devenu héro de la nuit auprès de ses compagnons, bomba le torse : « Ho vous savez, j'en ai vu d'autres... »
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Message Publié : 09 Octobre 2014, 23:56 
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Auguste n'avait pu s'empêcher de rester quelque peu... heum... retardé. Au questionnement de la belle, et à son étonnement judicieusement maîtrisé mais révélateur (elle connaissait Sabine ?!?), il ne put s'empêcher d'apporter son commentaire, levant une main légère pour arrêter la... dame, quitte à lui frôler... toucher(!) le bras si elle essayait d'avancer à leur suite :
« L'affaire est sérieuse... pardonnez-nous en, comme je vous l'ai déjà demandé.
Nous allons au grenier, chercher dans les affaires de mon défunt collègue, le dr Lebrun, quelque observation qui pourrait guider nos investigations.
Cela n'a nul raison d'entraver vos pas... et vos intentions en cette belle matinée... »

L'acuité du fingant moustachu se concentra sur l'émotivité de la maîtresse des lieux, à plus d'un titre, sans rien altérer de son sourire...
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Message Publié : 15 Octobre 2014, 05:34 
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Pendant que tout ce petit monde s'affaire, et les recherches à la bibliothèque n'ayant rien donné, Charlotte se demande en quoi elle peut bien être utile à cette affaire.
L'impuissance et l'inactivité ayant de fort fâcheuses influences sur son humeur, elle se garde bien de rester oisive.
Entrant dans l'office avec sa fougue habituelle, elle apostrophe aussi gentiment que possible l'employée qui se trouve là.

« Bonjour, bonjour ! » claironne-t-elle
« Vous seriez assez gentille pour me laisser vous aider à quoi que ce soit ?
Je n'en peux plus de rester ainsi les bras croisés à attendre des nouvelles.
Je risque de devenir complètement chèvre si je ne fais rien de mes dix doigts !
Couper les légumes pour le repas de ce midi, quelques points de couture, n'importe quoi, mais je vous en supplie, donnez-moi de l'ouvrage ! »
ajoute Charlotte d'une traite sans respirer.
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Message Publié : 15 Octobre 2014, 19:11 
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Monsieur Crépin, impatient, rebondit à la remarque d'Auguste. « Oui, allons-y. Ma chère... »
Le trio planta sur place la dame, qui ne laissa que quelques pas d'avances aux hommes avant de se mettre à leur suite, avec la ferme intention d'assister à la fouille des lieux.

L'industriel conduisit les deux enquêteurs jusqu'au troisième palier, un étage complet sous les combles. La porte qui y menait était fermée, montrant que le lieu était inhabité. Les domestiques de la maisonnée résidaient au deuxième étage.
Evidemment, l'électricité n'avait pas été installée sur cet étage. Les lampes étaient donc nécessaires pour se promener ici sans danger. Une fois allumées, une grande pièce dévoilait les tuiles du toit sans protection, et des poutres apparentes à hauteur de torse. A part au centre, la hauteur sous plafond était inférieure à la taille d'un homme de bonne constitution. Même aménagé, il aurait été difficile de vivre ici. Et sans aménagements, la poussière étendait son règne dans tous les recoins.
Partout, des meubles anciens, des tableaux, des portraits ou des objets hétéroclytes formaient des tas.

Madame Crépin porta un mouchoir à sa bouche pour se protéger la gorge de ces particules qui avaient le don d'assécher en quelques inhalations. Elle posa sa main sur le bras galant du médecin militaire, et lui désigna l'un des amas : « C'est ici... » dit-elle, en partie étouffée par sa protection de soie.
Dans ce coin de la pièce d'accès difficile (une poutre obligeait à se plier en deux), une table dans un style Napoléon III était entourée de trois chaises en mauvais état. Deux malles, coincées contre le mur, et une cantine en bois massif sans valeur complétaient le tout.

…...............................

Charlotte, après avoir épuisé les connaissances des livres de la bibliothèque, déboula dans l'office avec la ferme intention de porter assistance aux employés.
Elle trouva Toinette en train de prévoir le repas du midi.
« Vous n'y pensez pas, madame. Une dame de votre condition.... Vous êtes invitée par Monsieur le Comte! »
Mais comme toujours, Charlotte arriva à ses fins en empoignant les légumes devant la ménagère, un couteau, et en se mettant à les éplucher.
Quelques silences plus tard, la conversation revint sur ce qu'il s'était passé la nuit, et ses causes.
« Quel malheur ! Comment ferons-nous, sans notre petite Sabine ? Vous pensez que c'est cette affaire du Magnolia qui a provoqué son enlèvement ? Le Comte était entré dans un colère rouge lorsqu'il a lu cet article dans "Le matin"... »

Archibald Legabier, dépité que son collègue se déclare inapte à déceler un produit dans une solution, retourna chez le Comte de Saint-Périer. Après avoir donné ses vêtements au majordome, il put entendre le début de la conversation entre Charlotte et Toinette, dans la cuisine.
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Message Publié : 16 Octobre 2014, 11:37 
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Deux malles, coincées contre le mur, et une cantinière en bois massif sans valeur complétaient le tout.
... une cantine, plutôt, non ?

Auguste accorda toute son attention à la dame qui s'était rapprochée... pour profiter du chiche éclairage. Sans dérobade, le militaire sourit en coin tant des lèvres que du regard, posant agilement ses doigts, en un fugitif et carressant contact, sur ceux que la belle avait hardiment confiés à son avant-bras.
« Oh ? je vois... attention à votre tête, ma-Dame : l'exploration pourrait vous décoiffer...
Cette cantine appartenait-elle au défunt confrère ? C'est habituellement un équipement de voyageur... »

Le militaire s'inclina en même temps pour progresser vers l'équivalent d'une soupente, prêt à garder galant soutien de son avant-bras à la belle si celle-ci souhaitait aller plus avant....
Il posa sa lampe sur la table proche et s'accroupit habilement devant la malle de voyage, pour l'ouvrir et en inspecter sîtôt le contenu.
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Message Publié : 16 Octobre 2014, 11:41 
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Tandis que le docteur Duchamp servait d'appui à la jeune femme et s'apprêtait à inspecter le contenu de la cantine Louis s'approcha de l'une des malles et entreprit de l'ouvrir délicatement.
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Message Publié : 16 Octobre 2014, 14:21 
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chac chac chac chac chac ....
Charlotte défoule sa nervosité grandissante en découpant les légumes en morceaux fins et en assenant de vifs coups de couteaux sur la planche à découper.
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Message Publié : 17 Octobre 2014, 07:24 
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« Bonjour, mesdames. Chou blanc de mon coté, quelque chose de nouveau du votre, Charlotte? »

Archibald fit son entrée dans la cuisine et ajouta pour répondre aux questions de la domestique:

« C'est peut-être une possibilité, Toinette, rien de plus. Si le comte n'a pas toutes ses idées dans la résolution de cette affaire à cause de l'enlèvement de sa fille, certains pourraient voir dans ses réactions si elles s'avéraient inappropriées comme une forme de culpabilité...

Mais vu la fuite, je me demande si Gambier, la personne à qui le comte avait donné l'affaire, n'a pas décidé de retourner sa veste... Voir pire... travaillerait directement avec les kidnappeurs. La politique... »


Le scientifique regarda autour de lui avant de relever les manches de sa chemise et de s'avancer un peu plus:

« Que puis-je faire? La cuisine, c'est comme de la chimie et puis, ça m'aidera à réfléchir. »
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Message Publié : 17 Octobre 2014, 08:30 
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chac chac chac chac chac (encore plus fort, encore plus vite) chac chac chac chac chac .... fait le couteau de Charlotte sur la planche à découper
Charlotte lève vers le nouvel arrivant un visage crispé et tendu.
« Rien ici ! Aucune nouvelle, aucune information, aucun élément utilisable dans la bibliothèque, aucun visiteur ! Rien ! Je m'occupe pour essayer de réussir à attendre calmement .... chac chac chac chac chac
sans grand succès apparemment ! »
chac chac chac chac chac
« Si au moins un des ravisseurs pouvait avoir la mauvaise idée de venir présenter ici sa demande de rançon, je me ferais une joie de lui expliquer ma façon de penser ! »
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Message Publié : 17 Octobre 2014, 08:45 
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« Si le ravisseur était une carotte, je lui déconseillerai fortement de passer. »

Le scientifique récupérait les légumes au fur et à mesure pour les rincer et proposa:

« Vous vous y connaissez en médecine, non? La prescription du docteur Alain ne semblait guère convenir et y aller de moi-même, sans autre argument que le fait que Sabine n'allait pas mieux, risque fort de mener droit dans un mur. A moins d'avoir quelqu'un qui ne puisse attester que son état aurait du s'améliorer et mettre en avant le problème de la badiane.

Mais je me demandais...

Charlotte, si quelqu'un a cherché à empoisonner la fille du Comte, pour quelle raison l'aurait-il fait enlever ensuite? Le Comte était déjà suffisamment préoccupé par son état pour ne pas s'occuper directement de certaines affaires, déclenchant de fait le scandale de ce matin... L'enlever serait contre-productif, à moins que les personnes n'attendent quelque chose de lui...

Ou alors, ce sont deux affaires totalement distinctes... Auquel cas, pourquoi enlever Sabine?

Plus cette histoire avance, plus je m'y perds... Entre les apparitions, les incendies et les suspects potentiels qui se multiplient... »
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Message Publié : 17 Octobre 2014, 12:18 
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« Et bien ... j'ai quelques bases en médecine, mais pas suffisamment pointues pour discuter d'une prescription, et d'autant moins sans avoir accès aux résultats des analyses qui ont dues être faites .... chac chac chac chac chac Il faudrait demander à Monsieur le Comte de pouvoir voir ces résultats chac chac chac chac chac
Quand à trouver quelqu'un qui serait à même de nous renseigner sur ces points ... Mon père est médecin et actuellement en province, il doit rentrer mardi, nous ne sommes que samedi, je peux lui télégraphier que sa présence est requise de toute urgence. « Pour aider son ami Monsieur le Comte » chac chac chac chac chac, je ne doute pas qu'il fasse au plus vite..... chac chac chac chac chac
Cela nous permettrait au moins d'avancer sur la question du traitement sur lequel j’émets personnellement les plus gros doutes !!! chac chac chac chac chac »

Charlotte ne décolère visiblement pas.
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Message Publié : 19 Octobre 2014, 22:03 
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Anicet saliva avant de couper la conversation. Les yeux brillants, il affirma : « J'ai vos infos,monsieur l'anglais. Combien t'en propose? »
Plissant les yeux, il trempa juste ses lèvres dans le chocolat, alors que Basile et Colas baissaient la tête, laissant leur compagnon plus alerte mener la négociation.

…......................................

Justine Crépin ne retira pas sa main lorsque le galant médecin effleura la sienne. Elle répondit plutôt à sa remarque :
« Quand nous avons cherché à vendre cela, j'avais ouvert cette cantine... Monsieur Lebrun était un de vos confrères, à plus d'un titre. Il était également un médecin de la coloniale... »
Effectivement, l'exploration du contenant comptait des habits, des uniformes (dont deux de galas), ainsi que divers documents militaires au nom d'Ernest Lebrun, dont plusieurs ordres de missions en Asie. Des carnets de voyage consignant les observations culturelles et scientifiques du médecin montraient sa curiosité pour le monde.
Plus surprenant, un journal, daté du 26 Mai 1887, vendu en Cochinchine deux semaines plus tard, dont la première page est entièrement consacrée à l'incendie qui ravagea l'Opéra Comique le 25 Mai 1887.
Également une lettre du Colonel Maignan acceptant la démission de l'armée d'Ernest Lebrun, « étant donné les circonstances douloureuses », datée de Juillet 1887, semble clore le dossier.

De son côté, Louis trouva les malles remplies de livres, de journaux, ainsi que d'objets hétéroclites ramenés d'Asie et d'Extrême Orient, représentants l'éclectisme d'un érudit passionné de savoirs.
Étrangement, sur certains journaux, des exemplaires du « Roublard », et de « La Revue de Médecine Universelle », des lettres avaient été retirées, comme découpées. Ainsi que sur un livre, « La rose du lac » de Hugues de Saint-Martien, des éditions de la Jardinerie. Les différentes polices de caractère rappelèrent à Louis et Auguste celles utilisées sur les lettres retrouvées par le Comte, mais il faudrait les comparer pour en être sûr.
Pourtant, la couche de poussière sur la malle attestait d'une chose évidente : Celle-ci n'avait pas été ouverte depuis plusieurs années.

…......................................

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Si pas d'actions du côté de Charlotte et Archibald, pas d'évènements. Vous pouvez attendre aussi le retour des autres enquêteurs, pour vous organiser et refaire les groupes... Ils ne devraient plus tarder.

Rhaj, Goku, un jet de Culture Générale SVP... et un jet de... heu... un jet, quoi. :sifflote:
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Message Publié : 20 Octobre 2014, 09:11 
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« Espérons juste dans ce cas que le ravisseur ne soit pas une carotte, sinon je parie qu'il ne ferait pas long feu. »

Le scientifique attendit quelques instants avant d'ajouter:

« Attendons les autres, voulez-vous? Nous ferons un point et aviserons sur la suite à donner... »
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Message Publié : 21 Octobre 2014, 10:14 
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Entrant dans le café, William avisa le soleil puis son chronomètre. Ttttt Ttttt !! pensa t il simplement en agitant la tête. La matinée avançait vite. Ses allez et retour dans les rues de la capitale lui faisaient perdre un temps autrement précieux.

Las de boire cafés sur cafés, William opta cette fois pour un verre de blanc doux. Un Arbois jaune doré légèrement sirupeux.

« Anicet ! » dit il en tendant trois pièce. « Tu sais bien qu'à ce jeu, le premier qui parle est perdant et cette fois la vie d'une jeune femme est dans la balance. Voici pour votre nuit de veille comme convenu et un sou de plus pour les mésaventures. » Ajouta t il en posant par dessus trois autres pièces.

« Cependant, je n'ai pas envie de discuter des prix, le temps nous presse trop. Dis moi ce que tu sais et crois moi tu n'auras pas affaire à un ingrat. Mieux encore, si ce que tu m'apprends peut sauver la jeune Sabine ou me conduire à ce gang, il est fort probable que je fasse encore appelle à ta petite bande pour d'autres travaux tout aussi profitables. A ce rythme crois moi, tu pourrais bientôt avoir de quoi faire ta pelote et devenir un caïd dans le secteur. »

William avala une gorgée de vin.

« Allez dites moi ce que vous avez appris. »
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Message Publié : 21 Octobre 2014, 21:50 
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Localisation : Isère
Parmi tout ces papiers, Auguste releva que la « Revue de Médecine Universelle » n'était plus publiée depuis plusieurs années. Également, Hugues de Saint-Martien était un homme politique, un royaliste réactionnaire ayant eu ses heures de gloire dans les années 70.

Au milieu de ce fatras, Louis trouva un portrait de Rose Lebrun. La ressemblance avec le buste de femme dans la roseraie sautait aux yeux.

Madame Crépin frissona, et, sur le coup, sembla nerveuse. Elle détourna le regard du portrait, portant sa main à sa bouche. Son époux, toujours insensible aux réactions de sa femme, marqua son impatience. « Messieurs... trouvez-vous ce que vous cherchez? »

…...................................

Il n'y avait pas que Monsieur Crépin qui s'impatientait. A quelques kilomètres de là, dans le bas de la rue de Belleville, William, face à ses trois lascars, tentait de leur arracher les informations qu'il souhaitait.
Evidemment, Basile et Colas ne pipèrent pas mot, laissant Anicet mener l'entretien. Celui-ci réfléchit à la proposition de l'anglais. Attiré par l'argent, il craqua :
« Ouais, j'vais te dire c'que j'sais. Mais pas d'embrouilles, hein ?
La casquette... C'est l'signe des Singes Bleus. Faut pas les chatouiller trop, ceux-là. C'est des anciens militaires qu'ont été dans les colonies. Z'arrivent ici, et tombent dans la misère. Alors font des choses pas nettes. »

Il s'approcha plus près de l'anglais.
« Faut dire aussi que certains sont malades de la p'tite vérole. Y cachent leur visage sous la casquette, ou sous des foulards... »
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×2 Message Publié : 22 Octobre 2014, 09:42 
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Louis fouilla attentivement la malle à la recherche d'un indice quelconque.

Il nota des coupures dans diverses revues. On dirait les caractères des lettres adressées au comte mais cette malle n'a pas été ouverte depuis un moment...

Sentant qu'il devait louper quelque chose Louis se plongea à nouveau dans la fouille de la malle.

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culture: Goku82 lance 1d20 et obtient 18 (18)
surprise: Goku82 lance 1d20 et obtient 2 (2)
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Message Publié : 22 Octobre 2014, 10:48 
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« Crois moi y'aura pas d'embrouilles bonhomme. » Rétorqua le reporter avec le même accent parisien. « J'vais sans doute avoir autant b'soin de vous qu'z'avez b'soin d'artiche pour vos futurs affaires. »

Il sourit en tendant à chacun trois autres pièces et une nouvelle fournée de croissants.

« Et où est ce qu'ils perchent ces singes bleus ? »

William faisait tourner son vin au fond de son verre tandis qu'il fixait Anicet avec un air inquisiteur et franc.
Intérieurement, et si l'on devait en croire la description du gros Basile, William douta qu'il s'agisse de petite vérole. Bien sûr il n'était pas médecin mais..., il craignait plutôt une forme de lèpre, auquel cas ils devaient être particulièrement prudents lorsqu'ils entreraient en contact avec ces malfrats. William se trouvait déjà bien assez défiguré comme cela.
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Message Publié : 22 Octobre 2014, 22:56 
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Le capitaine Duchamp avait méthodiquement inventorié la cantine de son collègue colonial, à la carrière brutalement interrompue par l'incendie de l'Opéra qu'on devrait plutôt affliger de l'épithète Tragique. Celle-là même qualifiant la disparition de sa femme.
Auguste ne fit aucun commentaire, gardant demi-sourire et un maximum de proximité -autorisée en ces lieux à l'éclairage restreint- avec la belle Justine.
De son côté, Louis avait trouvé bien d'autres choses, et il alla l'aider en l'inventaire des malles. En exhibant les pages découpées, ils échangèrent un regard entendu, et le militaire acquiesça à la muette interrogation : oui, il pensait lui aussi voir là les lettrages des plis anonymes...
Quand son co-enquêteur exhiba le portrait de Rose Lebrun, il ne manqua pas de noter le trouble exprimé par l'hôtesse des lieux, qui avait manifestement reconnu la femme disparue... a priori, disparue sept ans avant qu'elle-même n'emménage ici ! Ce n'est pas un buste dans la roseraie voisine -qu'elle eût pu apercevoir- qui pouvait expliquer un tel trouble... plutôt quelque "Apparition" comme l'avait appelée le Comte lui-même !?
Mais son bonhomme de mari n'était manifestement guère concerné par tout ceci... et souhaitait les presser.
Il fallait trouver quelque moyen de se libérer du fâcheux tout en gardant la main sur... heum... tout ce qui était intéressant, ici...
« Aheum... A moins que vous n'ayez en votre belle maisonnée quelque enfant adepte de découpage » Il leva en pleine lumière un exemplaire de journal découpé « ...auquel cas il faudrait lui faire remarques circonstanciées sur la différence entre revue périmée et livre publié...
Ces trouvailles sont troublantes, voyez-vous même ! Il y a manifestement messages à décrypter...
Oui, Monsieur Crépin, il y a en ces vieilles malles poussiéreuses matière à étayer nos recherches...
Mais il va nous falloir du temps pour déchiffrer tout cela, et nous nous en voudrions de prendre le vôtre.
Ne trouvez-vous pas surprenant de voir se côtoyer "Roublard & Cie" du sulfureux journal anarchisant "L'Égalité" avec ce livre d'un royaliste plutôt "ultra" ?!...
De tels extrémismes politiques sont rien moins que compatibles...
Voilà qui est fort intrigant pour un militaire de carrière... enfin... démissionnaire... »

La voix du charismatique officier laissait habilement planer sous-entendus à chaque pause. Il n'en gardait pas moins toute l'acuité de son regard d'acier, pour juger du meilleur moment afin de proposer :
« Le mieux ne serait-il pas que nous vous débarrassions de tout ce fatras -heum-... dérangeant ? Nous pourrions l'examiner ainsi à loisir, sans plus vous retarder... »
Avec une parfaite neutralité et une patience africaine, le colonial ne laissa aucun indice sur la valeur qu'il pouvait attacher à ces malles. Le marchandage n'était pas une institution dans la métropole, certainement pas moins vénale, mais beaucoup plus "pressée" en affaires... l'atmosphère pesante, et empoussiérée, les sous-entendus poilitiques, la gêne palpable de leur hôtesse... tout cela jouerait pour conclure au plus vite.
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Message Publié : 23 Octobre 2014, 22:04 
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Anicet arrivait au point dur de la discussion. Le renseignement demandé, il ne l'avait pas vraiment...
« Ouais... de c'que j'en sais, ceux-là sont jamais au même endroit... Y vivent dans les quartiers où y a des ouvriers qu'y raquettent. Et la police arrive pas à les choper parc'qu'y changent tout'l'temps de crêche... »

Anicet s'empressa de fournir d'autres renseignements, espérant que ceux-ci seraient utiles, et que l'anglais se montrerait encore une fois généreux.
« Outre de racketer les pov', y-z'enlèvent des gens et font banquer les bourges... Leur chef est un Capitaine du port, qu'on dit. »
Même si William n'était pas français, la distance entre Paris et la mer ne lui avait pas échappé. Il n'y avait pas de port à Paris.

….................................................

Louis, replongeant dans la malle, trouva d'autres portraits de Rose. Ainsi que quelques esquisses du sculpteur, Antoine Bourdelle, datant de 1888. Le buste dans la roseraie avait été visiblement réalisé après la mort de Rose.
Un instant fugace, il ressentit comme une présence. Comme si quelqu'un regardait l'intérieur de cette malle en même temps que lui. Le temps de s'en rendre compte, cette impression avait disparue.

Monsieur Crépin ne comprenait pas les insinuations et les remarques d'Auguste. Mais au lieu de demander des explications, il préféra acquiescer d'un air entendu, comme s'il les avait comprise. Il hésitait surtout à laisser les malles en la possession de ces personnes qui voulaient s'en emparer. Contenaient-elles quelque chose de précieux qu'il n'avait pas vu ? A priori, non... Egalement, son travail l'attendait, et les « invités » ne faisaient pas mine de s'en aller.
« Bien sûr, prenez ce que vous souhaitez, si cela peut vous être utile... »

Madame Crépin, plus attentive à l'état de son époux que celui-ci envers elle, vola à son secours : « Bohémond, vous avez certainement du travail. Je reconduirai ces messieurs... »
Malgré ce, Justine entourait ses bras de ses mains, comme frissonnante. Cela lui coûtait de rester dans ces lieux.
Auguste et Louis indiquant qu'ils ne voulaient pas déranger plus le propriétaire des lieux, l'industriel profita de l'occasion pour s'éclipser. « Effectivement. Messieurs, j'espère vous avoir été utile. Si vous voulez bien m'excuser. »
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Message Publié : 24 Octobre 2014, 23:51 
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Auguste se redressa au retrait de Monsieur Crépin.
Bohémond Crépin a écrit :
« Bien sûr, prenez ce que vous souhaitez, si cela peut vous être utile... »
Décidemment, cet homme ne comprenait rien à rien...
Néanmoins le militaire moustachu lui renvoya sourire affable, et salut officel en une main tendue :
« C'est à nous de nous excuser, pour le temps que nous avons détourné de vos activités, prioritaires. Soyez sincérement remercié de votre sincère et... désintéressée coopération en ces moments difficiles pour notre ami le Comte. Si nouveau besoin se révèlait, nous le transmettrons à Madame votre attentionnée épouse, qui accepte de nous accompagner en notre minutieuse enquête... »
...
Il chercherait ensuite quelque sacoche, ou porte-documents, pour profiter de l'aubaine -avec un regard entendu vers Louis, pour y placer livre et revues découpées, dans le but évident de les emporter.
Puis, sitôt le maître des lieux parti, il se délesterait de sa veste d'uniforme pour la poser galamment sur les épaules transies de l'épouse délaissée et mal à l'aise, avec une douce et discrète pression de ses doigts agiles, restant derrière -et au plus près d'elle- en murmurant :
« Vous frissonnez, Ma-dame, devant le portrait de la défunte Rose... auriez vous vécu -vous aussi- quelque étrange "apparition"... nocturne, sans doute ? »
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