.

Contournant la deuxième lacet ...
... Alinoë court après son cerceau, la route en forte pente ainsi que la rotation inverse impartie par sa main renvoient la cercle du tonneau à chaque lancer. À sa suite sont Thrynn et Bajer, poussant la brouette sur la Rue de Croc, le grincement de la roue noyant le souffle haletant du blessé.

Alors que les vents du temps changeant gémissent au-dessus, au niveau de la rue un minuscule tourbillon danse, jouant avec ...

des feuilles ?!

Les yeux d'Alinoë sont attirées vers le haut. Les maisons en pierre, côte à côte, étreignent toujours la route pavée. À ce niveau, le cloaque crache moins de sa puanteur dans la route et les maisons démontrent une richesse croissante. Regardant au-dessus, Alinoë remarque les balconnets portant des fleurs et autres plantes intéressantes. Une corde enjambe la route, allant d'une telle fenêtre de jardin à une autre en face. Ici et là, des petits troupeaux de corbeaux sont descendu des toits pour se percher sur les balcons, à l'abri du vent.

Chacun portant un bras, Thrynn et Bajer luttent avec la brouette.
« Au festival, après avoir embroché l'alpaga ... » Bajer dit soudainement, les premiers mots qu'il a prononcés depuis que Thrynn a tué la créature.

« J'ai dit quelques mots des flèches qui ne volent pas droit ... »

Ils luttent et se pressent contre la brouette.

« Je ne voulais rien dire de toi, certainement pas de ta mère ...
Tu es un homme maintenant, Un homme qui vole tout droit ...
Et tu as été lancée de l'arc de ton père. »
En contrebas, la créature est gisante, fumant dans la rue ...

... Dara discute comment porter la créature sur la colline, tandis qu'Aurgelmyr réfléchit à tourner les talons.

« Au diable de ces vieux butés !
Tu as raison Dara, je ne reste pas ici. »

Voyant que les deux gardes portent la brouette avec Svetozar, Aurgelmyr trouve l'idée de la jeune fille brillante.

« D'accord pour porter le Vieil Affamé attaché au bâton, chacun sur nos épaules, ça devrait le faire. »

Même si le cadavre de la créature le dégoûte, l'appel de la science est plus fort. Le savoir progresse par expérience, cela en est une. Il aide Dara à attacher la dépouille sur le bâton et se coordonne avec elle quand il s'agit de le hisser chacun sur leur épaule.

« On va y aller doucement. Je sais à qui le porter au sein de l'Université. Tu auras droit à une récompense pour cela sans aucun doute. »

Bajer a la tremblotte, il semble encore choqué de ce qui s'est passé, à la fois au verger et dans la ruelle. Pas étonnant, Thrynn aussi a du mal à contrôler ses mains, et se concentre sur le blessé pour ne pas partir en courant. Il sait qu'il doit être fort, et résistant, pour sauver cet homme. Il a prêté serment.
Ah, si papa avait été là...
Il chasse cette pensée en tentant de redresser la brouette.
constit: mystic badger lance 2d6 et obtient 6 (2, 4)

Malheureusement, la fatigue se fait sentir, et le trajet est long. Le duo progresse lentement, chaque étape plus fatigante que la précédente.
« Erudit, ne connaîtriez-vous pas un raccourci ? J'ai l'impression que suivre cette route n'est pas la meilleure manière de faire vite, mais je ne suis jamais venu ici, Bajer non plus. Et, je vais être honnête, la fatigue commence à se faire sentir... »

Il chuchote ensuite à Bajer.
« Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé. Tu sais ce que peut faire ma mère... Apparemment, comme souvent, je suis son opposé. Quant à mon père... il ne m'a jamais trop rien dit sur comment il arrivait à revenir de ses errances... Peux-tu être que je tiens de lui plus que je ne le pensais. si seulement il était là... »

Avant de partir avec le groupe, Dara fait signe à Elgon d’aller chercher sa dague qui se trouve au milieu de la route où elle se trouvait autrefois près d’une mer de rats. Elle est heureuse qu’elle n' ait pas été emportée par l’essaim comme un courant éloigne le sable du fond de l'océan. Elgon revient et monte dans le sac de Dara.

« D’accord je suis prête ».

Dara accueille l’aide d’Augelmyr et hisse le bâton sur son épaule.

Alinoë n'aimait pas savoir que Thrynn était blessé sans avoir été soigné, et il était très impatient de sortir des murs gris de la ville.
« Je pars devant, vous êtes trop lent »dit-il impatiemment mais sans méchanceté.

Faisant rouler con cerceau de métal toujours plus vite, il s'arrêtait à intervalle régulier lorsque celui-ci tombait au sol dans un cliquetis de métal assourdissant pour le ramasser et recommencer.
« C'est pas bientôt fini tout ce boucan » s'insurgea une vieille dame avec un nez aussi gros qu'une patate desséchée ouvrant sa fenêtre au passage d' Alinoë.
Alinoë ne prêta pas grand cas du "malheur" de la vieille dame...Il ne faisait que passer après tout.
« Vous devriez fermer votre fenêtre, ainsi que vos volets, il va bientôt pleuvoir »lui répondit-il malicieux.

Tandis que les autres avançaient aussi lentement qu'un escargot en pleine course, Alinoë filait droit comme une flèche, étouffé par l'étroitesse des rues de Haute Porte.
A son passage, il avait l'impression que les murs des maisons s'allongeaient de plus en plus dans le ciel et venaient ensuite se refermer sur lieu, comme les doigts d'une main sur une mouche au creux de celle-ci. Prisonnier.
Cette idée lui fit froid dans le dos, et il redoubla d'effort pour sortir de là au plus vite.

Comme un phare au milieu d'une tempête, Alinoë apercevait au bout de la rue le soleil qui se couchait et les nuages noirs qui se regroupaient autour, annonçant une pluie torrentielle.
Haletant, exténué, il sortit enfin de Haute Porte. La colline était maintenant trop escarpée pour les gens de la cité puissent y venir construire leurs maisons. Cela ne les empêcha pas pour autant d'aller y construire l' Université, tout là-haut, perché sur les hauteurs.
« Pffffuuuuu, pffffuuuuuu »
Reprenant son souffle quelques instants, Alinoë pouvait enfin respirer librement... les fleurs, l'herbe, les oiseaux, les arbres, les petits animaux, Alinoë pouvait enfin les sentir à nouveau.
Un peu plus loin sur sa gauche se trouvait le bâtiment qui contenait la machine de métal qui permettait de rejoindre l'Université. Il y avait d'immenses rails de métal épais qui les relier entre eux.
Alinoë était curieux de voir la chose de plus près, mais ses pensées étaient toutes dirigées vers la main ensanglantée de Thrynn.
Il pris alors la direction opposée, tout droit vers la colline escarpée.
« Il va bientôt faire nuit, et je ne vais plus rien y voir, il faut que je me dépêche »


Il mit un certain avant de trouver ce qu'il cherchait, la luminosité déclinant à chaque minute qui s'écoulait. Il finit par trouver heureusement.
« Voilà, je pense que ça devrait faire l'affaire, je n'ai plus qu'à l'attendre ici et profiter du spectacle. »

Alinoë se rapprocha plus près du bâtiment qui contenait la machine mécanique et profita des derniers rayons du soleil.
« C'est magnifique...mais j'aimerais bien savoir ce qu'il y a au-delà du lac quand même... »

Contournant la troisième lacet ...

Courant devant ses nouveaux amis, Alinoë arrive enfin à l'endroit où la pente de la colline rend un autre rangé de bâtiments impraticables. En ce moment, le soleil transperce le rideau de nuages sombres venant de l'ouest. Soudain, tous les verts des lieux sont comme brillent, mise en valeur au début du crépuscule.

Tout comme une paume, le cul-de-sac à la source de la rue du croc est encerclé par des vieilles demeures imposantes qui se penchent comme si elles étranglaient le ciel. Au dessus du côté nord de l'ovale pavé ...


Comme un pouce architectural, la tour du croc s'incline vers la rue précipitamment. Dans son ombre se trouve la gare du Funiculaire qui envahit le pied de l'éperon rocheux sur laquelle se perche la tour.

Alinoë n'est pas impressionné par les formes variées de l'urbanité. Il grimpe devant la maison de ville à la fin de la rangée, montant la colline agilement en recherche des plantes intéressantes.

Il trouve exactement ce qu'il a besoin. Pendant qu'il le broie sur un pierre, un bouquetin territorial descend les rochers pour regarder de plus près Alinoë.

Deux lacets ci-dessus ...

Aurgelmyr a rien devant ses yeux sauf qu'une rue escarpe, vide et familier, qui lui mène au

Il fonce comme si le bâton sur son épaule n'était qu'un petit poids.

Derrière lui, Dara ne voit rien d'autre que le visage renfrogné de la créature, qui se balançant du bâton avec chaque pas. Le ventre de la créature n'arrête pas de fumer, sentir exactement comme si quelqu'un avait vomi après s'être gavé de viande noircie.

Ces deux rattrapent bientôt les deux gardes qui haletant derrière la brouette.



« S'il était là, il serait fier.
... Beaucoup plus que si tu avais remporté le concours de tir à l'arc de Portebraise.
... Toi et moi sont absents ; n'importe qui pouvait gagner. »

Aurgelmyr pensait la créature plus lourde. Du coup, ils rejoignent les deux gardes qui portent la brouette avec Svetozar, l'étrange garçon aux cheveux verts ouvrant la marche.
Mais il a poussé un peu trop ses capacités physiques, peu développées, et se retrouve pliée en deux, reprenant son souffle, au pied de l'édifice.

« Nous voilà arrivé au Funiculaire.
Une magnifique oeuvre de l'Université.
Le mécanisme se meut grâce aux mouvement perpétuel de clepsydres, dont les rotations ont été calculé pendant des années, noircissant des pages de chiffres et d'équations.
Les Auto-Matheux, responsables de l’entretien de ce mécanisme, ont suivi un cursus spécial à l'Université. »

Le jeune bibliothécaire est admiratif quand il explique cela. Mais ensuite il se fait plus sombre.

« Par contre, en haut, nous allons avor affaire aux gardes de l'Université. On les reconnait facilement à leur uniforme orange strié de jaune. Ils sont encore plus méprisant que ceux que nous venons de croiser. Et j'ai peur qu'ils aient mon signalement si 'jai bien compris les propos de Lyssandre rapportés par Alinoë. »

Tandis qu' Alinoë avait sélectionné une grosse pierre plate sur laquelle broyer les bulbes qu'il avait trouvé plus en amont dans les rochers, un bouquetin sauvage l'avait suivi à quelques distances. Alinoë l'avait semble-t-il déranger en empiétant sur son territoire.
« Désolé de t'avoir dérangé...
Hummm, tu n'es pas très bavard toi... » lui dit-il alors que le bouquetin le regardait fixement, baissant la tête par moment comme pour lui montrer ses deux belles cornes prêtent à lui botter les fesses si Alinoë n'y prêtait pas garde.

Dommage que Louve ne soit pas là, elle sait mieux y faire que moi avec les animaux sauvages....Mais je suis sûr que lorsque je lui raconterais ce que j'ai vu elle va vouloir s'empresser de venir le voir. Cette idée le fit sourire et il redoubla d'effort pour préparer le soin de Thrynn.

Sans trop se soucier du bouquetin, mais non sans avoir l'oeil sur lui, jetant un oeil derrière son épaule de temps en temps, Alinoë se saisit d'un petit caillou rond de la taille de sa main, et s'activa à concasser les bulbes d'oignon sauvage.
« ça le piquera un peu, mais ça évitera que sa plaie ne s'infecte, et normalement d'ici un ou deux jours, il ne restera qu'une petite cicatrice.
Bien, voilà, c'est prêt.....hummm par contre ce rocher est trop gros pour que je le transporte, comment vais-je faire pour transporter cette purée d'ail maintenant »
Il se tapa la main sur le front en réalisant sa bêtise.

Soudain, le vent se leva, annonciateur de l'orage à venir. Ses longs cheveux verts s'envolèrent au vent, et comme une réponse des dieux à ses prières, une grosse feuille de châtaignier vint se coller sur son visage.
« Merci ahahah » dit-il , levant la tête aux cieux.
Il récolta ainsi sa bouilli et la mit dans la feuille.

Lorsqu'il vit les autres enfin arriver, il se précipita vers Thrynn, tout en se retourna en tirant la langue vers le bouquetin « Pruuutttt......c'est bon, je m'en vais, tu peux retourner chez toi maintenant, pruttttt »
« Thrynn, Thrynn, donne moi ta main, j'ai ce qu'il faut pour ta vilaine blessure....je te préviens ça va piquer un peu »
"Un peu" était un peu faible en fait, c'était presque comme mettre su sel sur une plaie ouverte.
« ooops.... »

Bien que Dara soit passée par le Funiculaire à plusieurs reprises, elle n’a jamais eu le plaisir de rouler dedans. Chaque fois qu’elle devait monter à la Terrasse, elle devait toujours prendre le long chemin. Cela étant dit, cela ne la dérangeait pas vraiment, car être enfermé dans une boite remontant le flanc de la montagne la rendait assez mal à l’aise. Un sentiment d'être coincé. Nulle part où se cacher, nulle part où s’échapper. Elle l’imaginait comme une cible facile, attendant.

Dara abaisse la créature de son épaule avec un bruit sourd. La créature semble s’alourdir à chaque pas. Elle n’aime pas l'idée de prendre le Funiculaire, mais elle se rend compte que son corps ne pourra peut-être pas être capable de porter la créature sur le long chemin, et de plus, Svetozar ne survivra peut-être pas. Dara pense toujours qu’il est important de faire la suggestion.

« Cette chose est-elle sûre? Si nous la prenons, les gardes nous attendront-ils? Si Svetozar survivra le trek, nous pourrions essayer de simplement rattraper les lacets. Les gardes ne nous attendent peut-être pas dans cette direction. Sinon, Aurgelmyr, peut-être pouvez-vous vous déguiser? Alinoe, pouvez-vous aider Svetozar davantage? »

Thrynn laisse alinoë examiner sa main.
« Si tu sais m'arranger ça, je te paierai ton poids en alpagas ! Mes mains sont tout ce que j'ai. Sans mains, pas d'arc. sans arc, pas de Thrynn... »
Examinant le funiculaire, Thrynn interpelle Aurgelmyr.
« Erudit, je suppose que vous savez faire fonctionner cette machine ? Nous n'avons plus beaucoup de temps, votre ami a vraiment besoin de soins. Je n'ai pas d'autorité là-haut, mais la vie d'un des vôtres devrait être un laisser-passer suffisant. »

Il n'a jamais été aussi haut dans la ville, et regarde avec émotion les bas-quartiers, maintenant embrumés par le brouillard vespéral. Au-delà, les derniers éclats du soleil brillent d'un feu orangé sur le lac, interrompus par endroits par les barges des pêcheurs et des jardins flottants. Sur la rive, des pêcheurs d'écrevisses, juchés sur leurs oiseaux échassiers géants, frappent avec leur lance acérée dans l'eau peu profonde.

Les pensées se bousculent dans la tête d'Aurgelmyr, ce qui l'inquiètent car c'es comme cela que sont apparus les récentes créatures.

« Il n'y a pas besoin que j'actionne le Funiculaire, il y a toujours deux Auto-Matheux en poste. Le mécanisme de clepsydres est trop complexe, et donc coûteux, pour être manipulé par n'importe qui.
Le Quartier de 'Université n’est pas trop fréquenté par els gardes, il est relativement sûr et les Gardiens du Savoir préfèrent gouverner plus subtilement. mais en soirée il peut y avoir plus de patrouille.
J'espère qu'elles n'ont pas toute notre signalement. et la nuit, tous les érudits sont gris ... »

Les paroles de Thrynn l’inquiètent, il hâte la pas et entraînent les autres vers l'entrée du Funiculaire, prêt à discuter avec les Auto-Matheux si nécessaire. ce sont des savants aussi, il pourra toujours les embrouiller avec la carcasse du Vieil Affamé qui devrait les intéresser.

Sous la Tour du Croc ...

...les héros s'assemblent. Thrynn et Bajer arrivent fatigués, portant quand même la brouette avec une force qui semble grandir à chaque lacet. Dara et Aurgelmyr, en revanche, arrivent haletants, trébuchant, apparemment poussés seulement par la force de volonté d'Aurgelmyr.

Les feuilles et la poussière volent dans le vent qui monte, soudainement chaudes alors que le temps commence à changer radicalement.

Des deux côtés de l'affleurement rocheux, deux ensembles de rails métalliques gravissent la pente caillouteuse.
Parallèlement à chaque ensemble, des câbles de la largeur d'une cuisse tirent un chariot de chaque côté. Se déplaçant dans des directions opposées, les chariots agissent comme des contrepoids, réduisant la contrainte sur le système complexe des clepsydres.

Le chariot qui monte les rails de l'est est maintenant dans la gare. Les deux Auto-Matheux jumeaux ouvrent la porte et s'adressent à Aurgelmyr :


« ! » Les yeux du premier s'écarquillent devant le Vieil Affamé qui se balançait et fumait.

« Heu ... »

« Waou ! »

« Hou là ! »

« Svetozar ? »

« Ces blessures, leur cause ? »

« Peu importe ! Montez la colline ! »

« Et vite ! Je ferai signe d'ajouter du poids en haut. »

Leurs vieux cerveaux ayant été tordus par les mathématiques, les jumeaux ne parlaient plus que par motifs de syllabes fibonacci.

Pendant que l'un vous amène aux sièges rembourrés du Funiculaire, l'autre tape un message codé sur le câble.

« Bing ! Din din ... BING Bing ! Din din ... Din din ... »

Thrynn grimace à plus d'un titre : les cataplasmes d'Alinoë font un mal de gueux, même s'il sent que ça chatouille efficacement, et il est mal à l'aise de se retrouver dans une petite boîte actionnée par des déséquilibrés.
Il regarde longuement Aurgelmyr, comme pour savoir s'il a vraiment besoin de lui. Thrynn a vraiment hâte de redescendre dans les bas-quartiers, ne fût-ce que parce qu'il ne s'habitue pas à l'air raréfié, mais aussi parce qu'il doit quelques brochettes d'alpaga à de petites bouches affamées.
« Erudit ? Voulez-vous que l'on vous accompagne ? Ce n'est pas ma juridiction, ici. Mais d'un autre côté, Svetozar a été blessé en bas, je dois sans doute m'assurer qu'il doit bien pris en charge. Et votre sécurité m'importe aussi. Que désirez-vous ? »

Il se demande aussi si l'enfant et la jeune fille vont suivre les deux érudits. Malgré leur jeunesse, ils ont fait preuve d'un redoutable sang-froid et d'un esprit de solidarité digne des bas-quartiers. Il ne voudrait pas les laisser seuls, reconnaissant intérieurement et à contre-coeur qu'il apprécie et est rassuré par leur présence. De futures recrues de la garde ? Ou des compagnons idéaux pour son rêve suicidaire de retrouver son père ?

Épuisé, Aurgelmyr se laisse glisser contre les parois du Funiculaire. Soulagé que les jumeaux Auto-Matheux n'aient pas l'ai au courant de son statut d'indésirable à l'Université, il tente de faire bonne figure.

« Svetozar a été gravement blessé par une créature surnaturelle, nous l'amenons d'urgence se faire soigner. »

Interpellé par Thrynn, le jeune bibliothécaire lui répond sur un ton quasi-désespéré.

« Nous allons avoir besoin de vous, garde. Nous sommes bien trop fatigué pour transporter mon ami.
Je ne saurais jamais assez vous remercier pour ce que vous avez fait. »

Le Funiculaire se met en branle suite au code envoyé par les Auto-Matheux. Aurgelmyr se laisse aller, il aime ce trajet.

« Profitez du paysage, on a une vue quasi à 360°.
On aperçoit les Terres mouvantes au delà des Terres arables, c'est fascinant.
Regardez là-bas, cette plaine aux végétaux mauves, je n'avais encore jamais vu un tel paysage !
Je me demande quel animal peut y ... »

Il se tait subitement, refoulant l'envie d'imaginer quelle créature pouvait y vivre, de peur de l'invoquer. Il avait causé suffise ment de catastrophes pour aujourd'hui !

Alinoë s'applique à bien essuyer la plaie, puis à appliquer soigneusement la pâte crémeuse de l'oignon sauvage pressé. Il place ensuite la feuille de châtaigner par dessus et demande à Thrynn un morceau de tissu pour faire tenir le tout.
« Merci, petits oignons » murmure-t-il
il lève enfin son visage vers le jeune plein de hardiesse.
« Tu n'as pas à t'inquiéter, la plaie n'est pas profonde, mais elle aurait pu s'infecter avant qu'elle ne guérisse et là, hop, plus de main. Ce que je t'ai mis devrait éviter ça et ta main guérira d'elle-même d'ici deux-trois jours je pense. Il ne restera qu'une cicatrice toute moche. »dit-il en souriant, confiant, sans avoir encore lâcher la main de Thrynn.
« Pas besoin d' alpaga, merci.....pauvre petite bête, je préfère caresser leur douce fourrure bien épaisse que de les manger à la broche, beurkkkk »

Il regarda ensuite les grands discuter avec les jumeaux qui contrôlait la machine, et monta dans l'espèce d'oeuf/cage sans rien dire à la suite des autres. Hors de question pour lui de rater un tel spectacle. Il n'était jamais monté aussi haut, et la vue promettait d'être imprenable.

Lors de la montée, son regard se porta notamment sur le bouquetin qui avait failli lui botter le derrière.
Celui-ci avait commencé à grimper la pente très escarpée de la montagne rocheuse. Alinoë aperçut alors le reste de la harde. Il y en avait deux en fait. Une composé des mâles et une autre composé des femelles et des petits cabris. Là où un homme normal aurait eu besoin d'escalader le rocher, et peut-être même avec l'aide d'une corde, les bouquetins eux se déplacer comme si de rien n'était.
« Hooooo, regardez par -là » interpelant tout les autres à regarder du côté des falaises
« Vous avez vu tous ces bouquetins avec leurs magnifiques cornes....il doit bien y en avoir une centaine.. »

Tandis qu'ils regardaient tous, un splendide aigle passant au-dessus de la harde, toutes ailes déployées, portées par les vents annonciateur de l'orage.
« Wouaaaahhh, trop beau.
Regarde Louve. » dit-il machinalement.
Alinoë regarda autour de lui, et ne vit pas Louve bien évidemment, et regretta soudain très fort que sa petite soeur ne soit pas là. Il se jura intérieurement qu'il l'emmènerait ici un de ces jours.

Malgré son hésitation d'être coincé dans cette petite boite, elle sent un sentiment de soulagement, même si c’est seulement physique.

Mettre la créature dans le Funiculaire n'était pas une tâche agréable. La créature se sent vomi, poils et peau brûlée. Quand Dara et Aurgelmyr l’ont placée dans le chariot, la tête de la créature a cogné contre le mur du chariot, causant un morceau de son peau de peler de la tête et de pendre, gouttant des gouttes d’une sorte de sang noir et gluant.

Dara s’assoit dans le Funiculaire, essayant de se cacher un peu dans le coin du chariot. Bien qu’elle puisse se reposer un peu, elle ne peut pas se secouer du sentiment qu’elle est en danger. Et elle pensait qu’elle a vu une garde s'approcher le Funiculaire quand ils partaient.


Comment est-ce qu’il peut ‘profiter’ de n’importe quoi en ce moment!? Je ne comprends jamais ces types. Si quelqu’un mérite le titre d’ ‘Erudit’, on penserait qu’il serait suffisamment intelligent pour reconnaître les dangers auxquels ils viennent de faire face.

Ironiquement, Dara sourit et répond, « Oui, une belle vue, » faisant un signe de tête vers la créature.

Tout en massant sa main, Thrynn examine lui aussi le paysage. Il n'a jamais été aussi haut et voit d'une autre œil les alentours changeants de la cité. Il fixe ça et là des points remarquables (une demeure abandonnée sur une colline mouvante, un troupeau de cerfs zébrés qui fend les hautes herbes au loin, un groupe de voyageurs qui semble se hâter de rejoindre la ville avant d'être emportés par le paysage), espérant toujours y reconnaître une silhouette familière. Mais en vain.

Il partage les inquiétudes de Dara, opinant du chef à ses grommellements.

« Erudit ? L'ascension est-elle longue ? Je ne suis pas très à l'aise dans cette cage de fer suspendue dans le vide. Et contrairement à ces animaux, je n'ai pas les sabots pour marcher sur cette falaise abrupte... »

« COUL ... COUL ... » « CRAC ! »
L'espèce d’œuf mécanique saute sur les rails au milieu du gargouillis des clepsydres. Instinctivement, vos mains saisissent la cage à la secousse soudaine.


Même le sang du Vieil Affamé semble digérer le métal de la cage, qui émet une vrille de fumée là où la créature a été griffée.


« Arrêtez, érudits Gaurglesbeer et Sveltopear ! » Rhys et Byrne traversent le cul-de-sac, accompagnés de trois autres gardes. N'étant pas encombrés par des créatures comateuses ou cauchemardesques, ou par un cataplasme à l'oignon, les gardes vous ont presque rattrapé avant que vous êtes montés dans le funiculaire.



« Le funiculaire s'arrête pas. »

« Les blessures sont graves. »

« Non, ils montent. »

« Dégage ! »

« Va ! »

Clairement en détresse, les gardes regardent vers le haut de la colline pour s'adresser directement aux héros ascendants.

« Les restes de l'Affamé nous appartiennent !
Laissez-le sur le chariot et abaissez-le
Une fois que le blessé est arrivé dessus. »

La voix de Rhys s'estompe à mesure que vous vous levez. Vous n'êtes plus coincé par l'accélération soudaine, maintenant libre d'admirer à travers la lumière horizontale du crépuscule le spectacle dans les terres tumultueuses.

Au sud-est, les réfugiés se rassemblent dans une plaine aux végétaux mauves, barrés de Haute-Colline par le volcan.

Au sud-ouest, la forêt des sylvaniens qui poursuit la tempête est déjà arrivé sur le flanc ouest du volcan. Le bord de l'essaim sylvestre est une ligne de feu, là où les tréants individuels sont entassés dans la lave.

La lave recouvrant le flanc du volcan se fond dans les formes humanoïdes. Adossés à la montagne comme des nourrissons à la recherche du mamelon, ces géants de pierre fondant se pressent contre les pentes glaciaires ...

« BOMBADABOUM ! »

... et poussent le volcan vers le sud.

À l'est, sur votre gauche, vous projetez des ombres géantes à travers les troupeaux de bouquetins qui galopent parmi les pierres au passage du Funiculaire.

À l'ouest, sur votre droite, un rideau de pluie s'approche imminemment.

Malgré le vent, vos nez se remplissent de l'odeur âcre du Vieil Affamé.

En dessous, les câbles vibrent et peinent. Vous avez complété un troisième de votre accent vers l'université.

« Si vous le vouliez, il fallait le tuer au lieu de lui apporter des cadeaux... », crie Thrynn aux larbins en bas.

Puis, observant les animaux sur les falaises, « Je me demande s'ils ont bon goût... Oh, excuse-moi, Alinoë... »

Mais cela n'arrêtera jamais ...

Coupé de son admiration des paysage alentours, véritable évasion au soucis présents, Aurgelmyr est brutalement ramené à la réalité par l'intervention des gardes.

« Pardon ?
Le corps de cette créature magique appartiendrait à la Garde et non pas à l'Université ?
Nous le ramenons là-bas, faites un rapport officiel en deux exemplaires que vous adresserez à l'Université et au Tribunal des Cinq si vous estimez avoir été lésé.
C'est la voie légale, vous ne vous en souveniez plus ? La peur vous l'a fait oublié lorsque vous fuyiez ?
N'est-ce pas chers Auto-Matheux ? »

Le bibliothécaire espère avoir calmé les gardes avec ses arguments.
privé de sa rêverie, il reprend ses réflexes d'érudit, sort son matériel de dissection et se dirige vers la carcasse du Vieil affamé, non sans avoir passé son écharpe autour de son nez.
Il compte prélever le suc digestifs de la créature, qu'il sait être un puissant acide, dans es flacons enduits de cire qu'il porte sur lui.